Le chômage croît toujours en juin 2015
malgré les propos apaisants du gouvernement qui salue du bout des lèvres un
ralentissement… de sa progression. C’est tout-de-même 209.200 demandeurs d’emploi
de plus depuis le début de l’année toutes catégories confondues soit une
moyenne de 39.600 demandeurs de plus par mois. DOM-TOM compris nous atteignons
le chiffre de 6.409.900 dont
6.073.600 en métropole pour l’ensemble des catégories A, B, C, D, E.
Curieusement le chiffre total, DOM-TOM compris, n’est jamais signalé.
D’ailleurs on ne parle que de la catégorie A avec ses 3.553.500 demandeurs,
elle a crû de 4,7% en un an. Les chiffres au mois le mois n’ont qu’une
valeur très relative. Par exemple il y a
eu 308 700 radiés des listes
(59,6 % des sorties) ce mois en dehors des stages parking, maladie,
maternité, etc. En revanche les 104.100 reprises d'emploi déclarées
ne représentent que 21 % des sorties des listes de pôle emploi.
(+13,5 % sur 1 an). Ceci veut dire que seulement moins de 2% des 5.390.400
demandeurs inscrits dans les catégories A, B, C peuvent chaque mois retrouver
un emploi.
Dans les catégories B et C sur juin, on voit diminuer les
demandeurs travaillant plus de 78 heures (-2,1%) et augmenter ceux qui
travaillent moins de 78 (+6,9%). On assiste à une spectaculaire augmentation
des chômeurs longue durée, respectivement +7,5% pour 2 et 3 ans et +19% pour
plus de 3 ans ! La précarité de l’emploi de l’emploi augmente mais la
pauvreté aussi car plus d’un demandeur inscrit à pôle emploi sur 2
(52,2 %) ne perçoit AUCUNE INDEMNITE, ni ARE (allocation retour à
l'emploi), ni allocation de solidarité (ASS, AER). Si l’on ajoute aux inscrits
à Pole Emploi, les bénéficiaires du RSA, les handicapés bénéficiaires d’une
pension d’invalidité et non-inscrits à Pole Emploi, les jeunes de moins de 25
ans primo demandeurs d’emploi, etc. on arrive à des chiffres impressionnants
que certains estiment à 10.000.000 de pauvres cherchant un emploi, soit connus des
administrations soit cherchant par eux-mêmes à compléter des revenus en-dessous
du seuil de pauvreté.
La France n’est pas la Grèce, ni le Portugal, ni même l’Espagne
mais le chômage devient endémique et les perspectives de le faire baisser de
façon significative s’éloignent. La France n’est pas assez compétitive, son
tissu industriel a fondu et réduit à une peau de chagrin. Les métiers de
service emploient mais amènent peu de croissance sauf dans le tourisme. La
masse de fonctionnaires reste pléthorique par rapport à l’Allemagne. A l’inverse
du Royaume-Uni, aucun effort n’a été fait dans ce sens. Avec une réglementation
du travail qui paralyse l’embauche et la mobilité, une réglementation qui
surenchérit par rapport aux normes et directives de Bruxelles, notre pays prend
du retard et passe en-dessous de la moyenne en croissance et au-dessus en
chômage.
Nous accueillons une masse d’émigrés venant pour la plupart du Maghreb et
de l’Afrique subsaharienne attirés par la langue et les aides sociales,
sanitaires et alimentaires mais leur prédominance dans le flux migratoire
continue à importer une civilisation différente qui amplifie la radicalisation
des jeunes immigrés de deuxième ou troisième génération. Le phénomène de
non-assimilation est conforté d’autant plus que le chômage dépasse les 15% dans
cette catégorie de population qui s’incruste. Pourtant toute une masse d’émigrants
arrivent en France mais s’agglutinent à Calais ou autour. Pourquoi ?
Il est particulièrement intéressant de répondre à cette
question. Pourquoi la population africaine s’incruste chez nous alors que nous
avons un taux de chômage élevé et qu’une autre se dirige vers le Royaume-Uni au
péril de sa vie et dans des conditions précaires, voire insalubres, d’attente ?
Cette dernière ne vient pas des mêmes régions mais du Soudan, d’Erythrée, d’Irak,
de Syrie, de Palestine. Il y a évidemment le barrage de la langue. Elle connaît
mieux l’anglais que le français mais ce n’est pas seulement cela. Elle évoque d’abord
la possibilité de travail là-bas que nous n’avons plus en France même si il y a
beaucoup de travail au noir. Les aides pécuniaires de survie sont pourtant nettement
inférieures bien que les aides médicales et de logement soient du même ordre
que chez nous.
On peut noter que cette population est demandeuse de travail,
même au noir, au point de mourir en traversant clandestinement la Manche. C’est
tout la différence entre la France et le Royaume-Uni. On va au Royaume-Uni pour
trouver du travail dans un pays où on reste chômeur peu longtemps même si l’on
doit être très mobile et accepter des temps partiels. On va en France parce que
on peut y vivre légalement naturalisé ou non, chichement certes mais sans
travailler tout en bénéficiant d’aides alimentaires et médicales, de logement,
de prestations scolaires. De là à dire que la population de l’Orient et de l’Est
de l’Afrique est plus travailleuse, je n’irai pas jusque-là mais cela demande à
être approfondi. Cela nous amène à un triste constat, la France n’est plus
attractive pour le travail mais reste un pays de cocagne qui attire ceux qui
pensent pouvoir y survivre mieux qu’ailleurs sans emploi licite car les autres
permettent de vivre sur un grand pied avant et après quelques séjours en
prison. L’immigration à Calais résume toute la différence entre un pays qui se
bat et un autre qui se laisse vivre en espérant que la croissance européenne,
états-unienne, chinoise la sauve.
La France balbutie sa
croissance, s’endette, perd son identité
En ratant l’assimilation
d’une civilisation différente,
Multiplie les entraves
à la liberté individuelle,
Et s’installe dans un
chômage endémique
Comme on s’installe
dans un fauteuil !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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