La crise grecque a réveillé les
discussions soigneusement évitées de l’opportunité de la construction européenne
et de la zone euro. L’UE montre ses faiblesses avec un clivage sud-nord de plus
en plus marqué, sa faiblesse politique et militaire. L’OTAN a étendu son
emprise sur toute l’Europe et laisse de plus en plus la place à des initiatives
militaires américaines sur le sol européen sans véritable choix de l’UE. A l’extérieur
l’UE enfourche la politique américaine aussi bien contre la Russie que contre
tous les pays ayant des régimes autoritaires à détruire et possesseurs de richesses
dans leur sous-sol. Loin de répandre la paix, l’UE a dû accepter l’arrivée de l’armée
américaine pour calmer la crise des Balkans, crise qui couve toujours d’ailleurs.
L’UE n’a pas été un facteur de paix, hors la réconciliation franco-allemande initiée
par De Gaulle plus que par l’Europe. C’est la menace d’un conflit nucléaire qui
a stoppé la guerre Est-Ouest.
L’UE n’est en fait qu’une alliance économique sur
la base de la libre circulation des biens, des services, des capitaux et des
hommes. Elle n’a pas de frontières définies mais un appétit sans fin d’annexion
de pays. L’exemple de l’Ukraine est significatif mais on parle de la Géorgie,
de la Moldavie, de la Biélorussie, etc. Incapable de gérer les flux migratoires
internes (ROM) et externes (flux migratoires du Moyen-Orient et de l’Afrique),
l’UE est la première puissance commerciale du monde, enfin la plus grande
consommatrice donc la plus convoitée par les pays exportateurs. Malheureusement
la construction européenne n’a pas propulsé l’UE vers un Eden promis par ses
parrains, ni sur le plan social du chômage, ni sur le plan du pouvoir d’achat,
ni sur la croissance. Selon le FMI c’est l’UE qui est à la traîne dans le
monde. En 2014 selon les chiffres publiés par l’OCDE, le PIB/habitant de l’UE
est inférieur à celui de l’OCDE de 7% et de 32% à celui des Etats-Unis. On note
de plus que le PIB/habitant de la zone euro, qui comprend les plus grands pays
de l’UE, n’est supérieur que de 2% à celui de l’UE. Ceci dénote une bien piètre
performance de cette zone euro. Si l’UE est devant la Russie, elle ne fait pas
mieux que le Japon.
Si l’opportunité d’une UE, qui louvoie entre
fédéralisme autoritaire et retour de points de vue nationalistes comme on le
voit avec la crise grecque, est clairement remise en question, c’est la zone
euro qui est la première menacée. La monnaie unique devait apporter encore plus
de bonheur aux peuples, on a déjà vu que cela ne se matérialise pas sur leur
pouvoir d’achat. L’euro devait rapprocher les économies des peuples entrés dans
la zone. Il n’en est rien comme le montre le graphique joint. L’Allemagne et l’Irlande,
les mieux lotis, se détachent nettement du Portugal, de Chypre et de la Grèce.
Ceux qui nient la pauvreté relative de ce pays devraient bien regarder ces
chiffres. Ceux qui citent l’Irlande comme un gage de réussite de l’euro
devraient prendre en compte qu’après avoir accusé un déficit de près de 32% de
son PIB et une dette de 100% du PIB, l’Irlande a été sauvée par un plan de
sauvetage du FMI de 85 Mds€. L’UE lui a permis de proposer des impôts très
avantageux pour les sociétés étrangères qui ont implanté leur siège comme Ryan
air. Par contre l’Allemagne domine les trois autres grands pays de la zone,
dont la France de plus de 15%, l’Italie de près de 28% et l’Espagne de près de
33%. Le pari de faire converger les économies et les pouvoirs d’achat est
perdu.
Mais y-a-il une vie possible en dehors
de l’euro ? Les tenants de la pensée unique, PS et Républicains, dressent
toujours l’épouvantail de la sortie de l’euro. Pourtant la Suède a la couronne
suédoise, le Danemark le florin et le Royaume-Uni la livre. On peut constater
que la Suède et le Danemark réussissent au moins aussi bien que l’Allemagne et
que ces trois pays hors euro réussissent mieux que la zone euro. Le constat est
encore plus net quand on regarde les pays hors UE. La Norvège et la Suisse
caracolent en tête des pays européens et même la petite Islande fait presqu’aussi
bien que l’Allemagne. Ni l’UE, ni la zone euro ne sont des institutions qui
prouvent leur efficacité. Toutes deux brident l’évolution économique des pays
qui en font partie. L’euro ajoute une contrainte supplémentaire qui éloigne les
économies les unes des autres et ne profite qu’aux pays les plus forts, donc
surtout à l’Allemagne Nous aurons l’occasion dans un prochain article de voir
que les constats sont les mêmes si nous regardons la croissance ou le taux de
chômage ou d’emploi.
A l’heure où un pays de l’Union européenne menace de faire faillite
Les peuples vont se rendre compte qu’on leur a vendu du rêve
Aux profits des technocrates, des politiques et des lobbies
A la solde des puissants dans l’ombre de ce monde.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire