Rien ne semble
vouloir arrêter Ségolène Royal dans l’aventure des énergies renouvelables. Les éoliennes
sont toujours au programme sur nos côtes de la Manche et de la Vendée et les
subventions à leur développement ainsi que celui des panneaux photovoltaïques
fait toujours partie du budget 2015. Ces techniques n‘ont toujours pas atteint
le seuil de rentabilité et loin s’en faut surtout pour le solaire. L’emprise
sur la mer des éoliennes offshore, qui empêchent des zones de pêche, la
nuisance vibratoire des éoliennes situées à quelques centaines de mètres des
villages, la perspective de soustraire des terres agricoles pour l’implantation
de panneaux comme en Allemagne, etc. ne font pas faiblir la décision écologique
du gouvernement.
Dans
plusieurs articles j’ai dénoncé cette course aux énergies renouvelables pour
notre pays et cette volonté de se soustraire au nucléaire, fleuron de notre
recherche et de notre industrie. Deux énergies renouvelables sont actuellement
possibles et adaptées aux besoins de notre pays, la géothermie et l’énergie hydraulique.
Toutes deux offrent des énergies peu coûteuses, en particulier l’énergie
hydraulique, la moins chère actuellement. Trois n’offrent pas d’intérêt
économique et même environnemental pour un pays industriel, la biomasse, l’éolien et le solaire. La biomasse
fournit une part importante de l’énergie dans le monde mais essentiellement dans
le tiers et surtout le quart-monde. L’éolien et le solaire sont des énergies
intermittentes et aléatoires que nous ne maîtrisons pas. Elles ne sont pas
encore stockables dans des conditions abordables. Elles apparaissent donc à des
moments en surproduction ou en sous-production par rapport à la demande.
Cette inadéquation fondamentale à la
demande crée une nécessité de disposer de moyens d’adaptation à la demande
mobilisables à tout moment en un temps court. Ceci est réalisé par les
centrales thermiques (charbon, fuel, gaz) qui sont mises en marche ou arrêtées
selon les besoins. Plus on met en œuvre d’éoliennes et de panneau solaires,
plus on doit disposer de centrales thermiques. Le nucléaire ne peut que répondre
à des variations lentes, saisonnières par exemple. C’est le problème actuel de
l’Allemagne qui rouvre des mines de lignite et place des centrales thermiques
près des forêts d’éoliennes. Ne pas procéder ainsi veut dire que l’on compte
sur l’interconnexion européenne, au risque de faire s’écrouler tout le système
d’alimentation électrique européen, le trou noir.
En
2013 l’origine de la production électrique vendue par EDF se répartit comme
suit : Nucléaire 79,3%. Renouvelables 14,4% (dont hydraulique 9,3 %,
éolienne 3 %, solaire 0,66 %). Charbon 3,3%. Gaz 1,7 %. Fioul
1%. Autres 0,3 %. Nous sommes encore dans une faible proportion d’énergies
renouvelables, pourtant nous voyons nos campagnes se décorer de ces éoliennes très
dispersées qu’il faut de plus raccorder au réseau. Nous n’avons pas encore les
problèmes de l’Allemagne car l’éolien et le solaire ne représentent que moins
de 4% de l’énergie produite mais nous sommes en train d’y aller si nous
continuons. Un taux de 15% sera difficilement gérable sans l’apport de
nouvelles centrales thermiques polluantes.
Il
est démontré que l’éolien et le solaire ne sont rentables qu’avec des
subventions à la construction et des tarifs de vente de l’électricité produite
très supérieur au tarif normal pour les usagers. C’est déjà une erreur
économique que les allemands vont payer cher. Selon les chiffres du ministère
de l’Ecologie allemand, le montant total des investissements s’élève à près de
120 milliards d’euros pour la période 2005-2012 dont une large part est
financée par le consommateur : en 2012, un ménage allemand payait le
mégawattheure (MWh) 260 euros. En France, il ne coûte que 140 euros. Mais un fait nouveau devrait définitivement
reporter l’aventure des énergies vertes à une date où au moins les avancées
technologiques les rendraient rentables. Il s’agit de la baisse considérable
du pétrole, baisse si conséquente qu’elle
remettrait en cause l’énergie nucléaire car le thermique deviendrait moins
cher. Evidemment le thermique émet du gaz carbonique et les écologistes
seraient pris entre deux feux, le danger du nucléaire et le réchauffement
climatique.
Si
les centrales nucléaires sont un investissement pour au moins une quarantaine d’années,
et ne sont pas sensibles à une variation du prix du pétrole car l’investissement
à a construction est derrière nous, ce qui n’est pas le cas des énergies
éolienne et photovoltaïque. La baisse du pétrole est due surtout à la volonté
de faire sombrer économiquement la Russie, très dépendante de la vente de son
gaz et de son pétrole, grâceà une entente avec les grands producteurs partenaires
comme l’Arabie saoudite. L’argument avancé de la diminution de la demande en
pétrole par suite de l’autosatisfaction des besoins américains grâce au gaz de
schiste ne tient pas, car le prix de revient du pétrole américain à partir du
gaz de schiste est de l’ordre de 100$ le baril, or nous en sommes à 60$. Les
USA n’ont donc pas intérêt économiquement à un pétrole bon marché qui les
pousserait à arrêter la production de gaz de schiste pour se tourner vers l’importation
et tirer un trait sur l’indépendance énergétique. Il s’agit bien d’une manœuvre
géopolitique.
Il
en résulte qu’une telle ampleur de la baisse du pétrole se résorbera au moins
partiellement dans l’avenir mais cela signe l’arrêt des énergies éolienne et
photovoltaïque dont le coût s’éloigne significativement encore plus par rapport
à celui de l’énergie thermique. Ne pas en tenir compte tournerait à la schizophrénie
ou un dogmatisme coupable alors que la France a des besoins pressants d’investir
dans des secteurs rentables. En France particulièrement, rien ne justifie plus économiquement
la poursuite des subventions à l’éolien et au photovoltaïque qui doivent
trouver seuls leur place dans un marché concurrentiel non faussé.
Lorsque l’on fausse le marché pour des
aventures non rentables
On appauvrit le pays et on pompe
inutilement de son énergie.
Le dogmatisme écologique devient alors un
repoussoir
Qui finit par nuire à l’écologie
raisonnable !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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