Alors que les partis traditionnels, qui
ont gouverné la France depuis quarante ans, se préparent pour les prochaines
élections, le pays sent qu’un nouveau clivage va entrer dans l’opinion
française. Le constat d’une convergence de vues, entre les politiques
socialistes, centristes et libéraux de droite, devient de plus en plus évident.
L’Europe à tout prix, l’appétit pour la dépense publique, l’aide directe aux
entreprises privées, le recours à l’impôt, l’évolution des lois sociétales, l’écologisme
etc. sont tous dans l’orientation politique de ces partis à des variations et
des priorités près.
En
dehors des problèmes très importants liés au dogme du multiculturalisme, de la
diversité et de l’immigration, qui sont loin de diviser cette gauche et cette
droite du centre, les différents aspects de la politique économique les
divisent moins que celles entre la France et l’Allemagne. Cette dernière,
attachée pour des raisons historiques à une monnaie forte et à une rigueur
budgétaire fait de plus en plus cavalier seul au milieu des enragés, en
particulier du sud, qui demandent à l’UE toujours moins de diminution du
déficit budgétaire et plus d’aide aux investissements sous prétexte de relance
économique. Or si l’Allemagne avait un poids très fort sur les décisions de l’UE
et sur la Banque Centrale Européenne, son léger fléchissement de croissance
semble avoir redonné des ailes à ses partenaires européens et à la BCE. Sa
politique est basée sur un double refus
:
- du keynésianisme
- de l’inflationnisme monétaire de la Banque Centrale
Cette
politique devient une exception et son freinage de la politique anglo-saxonne
commence à gêner les grands investisseurs et financiers qui influent la
politique du monde occidental. Ceci vient de transparaître dans les dernières
orientations de la BCE où le gouverneur,
Mario Draghi, a montré le bout de l’oreille jeudi quand il a employé le mot «
divergence » pour dire que c’était ce qu’il craignait au sein de l’Europe. Il a
donc annoncé les trois mesures suivantes :
- pause dans le processus de rééquilibrage budgétaire.
- nouvelles mesures non-conventionnelles monétaires.
- plan keynésien de 315 milliards.
L’Allemagne ne peut considérer ces mesures que comme
un désaveu de sa politique économique. C’est ni plus ni moins que la politique
de la Fed américaine et du Fonds Monétaire International. La France, enfin le
Président et ses acolytes, ne peut que sauter de joie. François Hollande fait
chorus en demandant plus de 315 Mds€ et est en passe de faire accepter le recul
du déficit budgétaire en 2017. Les mesures non-conventionnelles cachent en réalité
le fait que la BCE ne peut prêter directement aux États qui doivent s’adresser
aux banques. Elle s’apprête donc à racheter des obligations d’État sur le
marché secondaire où les banques mettent en vente des obligations d’État. Il s’agit
d’un détournement du principe des statuts de la BCE, organisme indépendant une
fois ses dirigeants nommés.
En résumé, le Nouvel Ordre Mondial, qui veut étendre
sa main mise sur la gestion des États, tente de mettre l’Allemagne hors jeu pour
incompatibilité de politique économique. Les vannes de la création monétaire sont
ouvertes et les dettes peuvent s’accumuler comme le souhaite les grandes
puissances financières et industrielles. L’enjeu, c’est ni plus ni moins
que l’Ordre du Monde Occidental d’abord, et mondial ensuite. Il n’y a pas de place
dans le camp occidental pour deux hégémonies. On comprend mieux l’offensive en
cours du camp internationaliste contre la Russie. On comprend mieux aussi la
logique des Nationaux, partout en Europe, qui, spontanément, soutiennent
Poutine.
Par les USA, le FMI et la BCE, il s’agit de
maîtriser la monnaie, créée sans limite, et d’en faire l’instrument de leur
pouvoir sur les États occidentaux. C’est une monnaie instrumentalisée, sans
référence. La référence à l’or est une empêcheuse de tourner en rond. La
monnaie fondante est la manne aux mains des Maîtres. Chaque État viendra
mendier dans leurs mains. Il s’agit donc d’un enjeu primordial de société. C’est
ce que les conservateurs, les anarchistes, les réformistes, les souverainistes,
etc. des partis hors du système central élargi, qui nous aveugle, doivent
comprendre avant qu’il ne soit trop tard. Il ne faut rien attendre des autres
car cette manne d’argent, qu’ils peuvent déverser, leur sert à maintenir leur
popularité. Si l’Allemagne cède, c’est plus qu’une perte de souveraineté au
profit de l’Europe qui nous attend mais c’est les mains broyées dans le Nouvel
Ordre Mondial, celui d’un monde de l’argent et du profit où les peuples ne sont
que des esclaves dont la vie ne tient qu’à leur utilité à produire de la
richesse.
Il s’agit
bien désormais d’un clivage nécessaire de la population
D’un
côté ceux qui profitent sans se poser de questions
De l’autre
ceux qui ne veulent pas brader leur liberté
Et
ont relu la fable du Loup et du Chien
De
notre bon La Fontaine !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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