Ces deux mots associés de socialisme et de
libéralisme sont déjà en soi une gageure d’adjonction d’une politique
keynésienne et d’une politique libérale. Si l’on y adjoint une idéologie
écologique contraignante on n’est pas loin de la folie furieuse. Sur ce dernier
point on voit que depuis que la prochaine conférence sur le réchauffement climatique
doit se produire à Paris en 2015, l’écologie fait de la communication à tout
va. Les mesures envisagées par la mairie de Paris en sont une illustration.
Interdire les feux de cheminées, les diesels polluants et les principales
artères aux voitures et aux autocars montre l’ampleur de l’emprise de l’écologie
sur les libertés individuelles mais aussi sur l’économie.
La politique énergétique est aussi destructrice de la
recherche française dans le domaine du nucléaire où nous étions le pays le plus
avancé du monde avant le gouvernement Jospin avec le réacteur rapide arrêté par
ses soins. Cette filière est continuée par d’autres pays dont la Russie et sera
l’une des filières d’avenir dans ce domaine. L’Allemagne commence à faire son
mea culpa sur la politique des énergies vertes qui lui font ré-exploiter des
mines de lignite et en ouvrir de nouvelles. La pollution en carbone s’en trouve
augmentée par les centrales thermiques qui avoisinent les fermes d’éoliennes.
La France s’y engage néanmoins à coups de subventions.
Mais le cœur du sujet réside dans l’opposition
frontale entre une politique de type keynésien prônant la relance par la loi de
la demande avec des lois sociales coûteuses, des aides aux entreprises en
difficulté, des baisses de charges sociales aux entreprises sous des
contraintes d’embauche, du crédit d’impôt, et une politique libérale axée principalement
sur la diminution de la dépense publique, la baisse de la fiscalité, la
simplification du code du travail, la fin des régimes spéciaux et l’augmentation
de l’âge de la retraite.
A une politique conjoncturelle visant une égalité
illusoire entre les citoyens qui manie simultanément le social et le libéral
sans réussir ni l’un ni l’autre, il serait temps d’appliquer une politique plus
déterministe dont le but est réellement la croissance dans un monde globalisé
dans lequel les gouvernements précédents ont cru que la monnaie unique était un
gage de croissance pour les uns et d’avancées sociales pour les autres. Force
est de constater que les pays d’Europe qui s’en sortent bien sont ceux qui ne
sont ni dans l’UE, ni dans l’euro.
Le choix de la monnaie unique n’a pas été accompagné
d’une autre façon de gérer le pays. Nous en sommes restés sur la politique
keynésienne de l’accumulation de la dette pour donner au social et au
corporatisme au lieu de penser à maintenir notre outil industriel en veillant à
donner les meilleures chances de compétitivité aux entreprises. On ne diminue
pas le chômage en mettant des citoyens au travail payés par des aides d’Etat.
On ne stoppe pas la désindustrialisation de la France en augmentant la
fiscalité sur les particuliers et les entreprises, sinon la demande baisse et
les industries ne deviennent plus compétitives. Nos entreprises dégagent les marges
les plus faibles de la zone euro. Elles peinent à investir et perdent de ce
fait de la compétitivité. Aujourd’hui, 10 points d’écart séparent les
entreprises allemandes et les entreprises françaises.
Il nous faut nous rabattre vers les services et les
technologies innovantes. C’est par la science que se produisent les sursauts de
croissance. Ce ne sont pas les capitaux français dans nos entreprises qu’il
faut préserver mais notre potentiel de recherche et d’innovation. Il faut
implanter chez nous les industries et les services qui utiliseront nos brevets,
peu importe d’où viennent les capitaux. Il est navrant de voir que nos
opérateurs téléphoniques se délocalisent tous à Rabat. Nous devrions être
présents dans la biotechnologie et dans une politique énergétique orientée sur
notre savoir-faire et non subventionner
des filières non rentable.
Le constat est
alarmant, simple : la France est allée trop loin dans la désindustrialisation. Il
faut en finir avec la politique placebo qui a pour effet d’affaiblir davantage
les entreprises par le poids des charges sociales, réglementaires, fiscales
pour qui on invente le crédit d’impôt lorsqu’on constate qu‘elles ne peuvent
plus respirer, ou encore la CICE pour colmater les brèches. Il faut en finir
avec la folie furieuse de l’écologisme, et non l’écologie, qui conduit au
totalitarisme. Il est urgent de redonner sa place au bon sens, celui qui exige,
dans le domaine économique, le libre-échange et la libre entreprise et, dans le
domaine moral, le respect de la vie, de la propriété, de la responsabilité et
de la dignité personnelles.
L’Etat ne décrète ni la croissance, ni le chômage. Il
doit s’abstenir de les juguler par ses interventions « dérégulatrices »
du marché et « complicatrices » des entreprises. Il devrait s’occuper
des fonctions régaliennes… qui lui restent au lieu de mobiliser l’énergie des
parlementaires et des médias sur le nombre de dimanches ouverts. Donnons le
pouvoir aux mairies tout simplement, l’Etat a mieux à faire.
Quand
on fait une politique incohérente et parcellaire,
Celle
dite du cul coincé entre deux chaises
On
finit par se casser la gueule !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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