A l’occasion
de cette veille de Noël, j’aurais aimé vous faire partager une bonne nouvelle,
une vraie, pas celle d’un Ministre de l’Industrie qui se pare indûment d’un
succès quand c’est un fond de pension américain qui entre en action pour sauver
l’entreprise ARC International pour laquelle la Région va aider les 400
licenciés prévus. Quelle victoire pour le Ministre !
Malheureusement
le tableau est noir, l’arbre cache la forêt de la mauvaise nouvelle du chômage,
celle du mensonge de François Hollande qui avait prévu l’inversion de la courbe
du chômage en omettant de préciser que le changement de pente de la courbe du chômage
était dirigé vers son augmentation. Avec +0,8% d’augmentation en un mois, soit
27.400 inscriptions de plus à Pôle emploi, 5,8% en un an soit 170.000 en plus, et
3,488 millions de demandeurs d'emploi sans activité, le gouvernement signe un
double record. Outremer compris, 3,75 millions de chômeurs de catégorie A (sans
aucune activité) étaient sur les listes de Pôle Emploi. En comptant les
demandeurs d'emploi ayant exercé une petite activité, le total atteint 5,176
millions en métropole et 5,478 millions avec l'outre-mer (+0,4%). Aucune classe
d'âge n'est épargnée: +0,5% chez les jeunes, et +1% chez les seniors. Sur un
an, l'explosion se poursuit chez les plus de 50 ans (+11,1%) et la hausse
atteint 1,5% chez les moins de 25 ans.
Depuis
août le chômage s’accélère malgré toutes les mesures prises envers les jeunes,
les emplois aidés, les contrats de génération et l’effort sur la formation.
Pire ce mauvais chiffre arrive au moment où la conjoncture est favorable avec
un euro faible, des taux d’intérêt bas et une inflation faible. On nous ressert
la même soupe et on parie sur l’avenir en croisant les doigts pour que l’embellie
américaine répande sur nous une croissance de 1,5% poussant vers l’équilibre du
chômage. Le ministre du Travail François Rebsamen relève dans un communiqué que
"la hausse est plus limitée pour les
jeunes, soulignant à nouveau l’effet positif des emplois d’avenir", mais
a reconnu en revanche qu'"elle est
plus forte pour les seniors". Heureusement encore que des emplois
aidés ralentissent le chômage, mais le constat de l’échec du contrat de
génération n’est qu’implicite.
Rassurez-vous,
le gouvernement est à l’œuvre comme vous pouvez en constater les résultats. "L'amélioration de la conjoncture en 2015
s'accompagnera de la poursuite d'une politique de lutte contre le chômage
offensive", assure le ministre : nouvelle convention Etat-Unedic-Pôle emploi qui doit permettre
d'améliorer l'accompagnement des chômeurs, notamment ceux de longue durée (2,2
millions), mesures début 2015 pour favoriser le maintien ou l'insertion dans
l'emploi avec 445.000 contrats aidés et mise en œuvre du compte personnel de formation. Pour faire bonne
mesure on rajoute un couplet sur "la
dynamique du Pacte de Responsabilité et de Solidarité".
Sauf
que le Pacte de Responsabilité n’est toujours pas complètement mis en œuvre et
que son impact sur le chômage sera faible voire négatif car les entreprises
doivent d’abord augmenter leurs marges et investir avant d’embaucher même en
cas de reprise de la croissance. Par ailleurs les aides diverses créent peu d’emplois
en CDI et la formation est particulièrement coûteuse pour les résultats obtenus
actuellement en dehors du fait qu’elle fait sortir les demandeurs d’emploi de
la catégorie A, la plus médiatisée.
L'Insee évalue à 0,3% (contre 0,4% précédemment)
l'acquis de croissance pour 2014 à fin septembre, c'est-à-dire la
croissance sur l'année si l'activité devait stagner au quatrième trimestre.
Compte tenu de l’évolution de la consommation on ne peut guère espérer mieux
que 0,3 à 0,4% pour l’année. Si l’euro et le prix du pétrole restent bas, on
peut néanmoins espérer que l’année 2015 pourra en bénéficier mais la reprise
sera lente car l’on part de bien bas. Ajoutons à cela qu’en 2014, l’économie européenne est apparue à la
traîne de l’économie mondiale. Et la France figure désormais comme l’homme
malade de l’Europe, trop endettée et difficilement réformable. Paradoxe, elle
n’aura pourtant jamais emprunté à des taux aussi bas.
La
dépense d’énergie du gouvernement
Dans
le sauvetage des entreprises
Finit
par être celle qui manque
Pour
en créer d’autres !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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