Ce Noël nous offre une embellie dans ce
monde qui rentre dans une phase encore plus impitoyable. La fumée blanche de Rome
a donné au monde un pape dévoué à une communauté sud-américaine de la pauvreté,
s’identifiant à elle et y projetant un regard d’amour et de compassion. Nul
doute que son élection est due à l’opposition entre deux factions rivales de l’Assemblée
des cardinaux. Le choix s’est porté sur celui, qui ne manifestait aucune envie pour
cette distinction terriblement lourde, étranger à ces rivalités jusqu’à l’intérieur
de la Curie, ignorant de ce monde de bottes secrètes, et dont on pouvait penser
qu’il ne pourrait résister longtemps aux prélats et cardinaux dont l’influence
est prépondérante auprès du pape.
Le
Pape François semble ne rien avoir lâché sur ses convictions profondes, sur l’utilité
du pape et de la religion qu’il représente, celle de l’amour des autres, en
particulier des plus déshérités, des opprimés et des malades. Disons qu’il est
dans la tradition de ce qu’étaient les hospices de Beaune. Son intervention
pour Cuba en est dans le droit fil, celui de la réconciliation. Ses paroles de
Noël sont prononcées pour apaiser les tensions entre les religions et la
fustigation de la guerre ethnique et religieuse, génératrice d’exécutions d’hommes,
de violations de femmes et de massacres d’enfants de quelque ethnie ou confession
qu’ils soient.
Que
l’on soit athée, agnostique, croyant ou pratiquant, on ne peut que souhaiter qu’une
voix au moins dans le monde souhaite et œuvre pour la paix entre les hommes.
Mais le Pape François apparaît sous un jour nouveau. Ses paroles sur le
fonctionnement de la Curie, de ses prélats, sur l’attitude, le comportement d’un
certain nombre de cardinaux, ont été particulièrement dures et claires. Il a
mis le doigt sur ce qui détruit cette religion à petit feu avec une distance de
plus en plus grande entre le bas clergé et ses hauts représentants. Tout ceci
finit par un manque d’empathie avec les peuples et un éloignement entre l’attitude
de Saint-Pierre et celle qui prévaut au Vatican. L’intellectualisation de la
mission papale n’avait plus rien à voir avec Jésus lavant les pieds des
pauvres.
C’est
sans aucun doute le retour aux réalités du monde qui est la seule voie pour que
des « brebis égarées » suivent de nouveau ce pasteur. La France ne
peut qu’y retirer un peu de son identité où le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel
collaborent, chacun dans son domaine, au bonheur des hommes de toutes origines
et confessions. La religion catholique n’a pas échappé à la Saint-Barthélemy et
l’intolérance y a régné. Cette dernière est le pire poison qui conduit aux
affrontements générateurs de conflits sanglants. Eradiquer cette cause ou cette
justification de guerre nous est de nouveau présenté avec le djihad. La
religion, qui a façonné l’Occident, peut cette fois y jouer un rôle conforme
aux principes de sa naissance.
On
ne peut donc, quel que soit notre rapport avec la religion, que se réjouir des
paroles du Pape François dont l’aura dans le monde est excellente. Il reste à
souhaiter que sa santé ne l’écarte pas trop vite, ni que son affrontement
direct avec des potentats de la Curie et dans le monde ne réduise pas son
action à l’obéissance et qu’aucun complot interne n’aboutisse à sa disparition
dans une église du secret. Quand un monde hégémonique ne veut pas disparaître,
quand un intégrisme parti à la conquête du Moyen et Extrême Orient, et de l’Europe,
est en action, sa voix est particulièrement nécessaire pour contrebalancer les
risques de conflits graves et recentrer l’Eglise sur sa mission.
Il nous manquait une bonne nouvelle pour
terminer 2014,
En oubliant conflits, chômage, et croissance
molle.
Le Pape François rend à la religion une
utilité
Où le spirituel réunit les hommes
Pour le meilleur et non le pire !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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