Nous assistons à un retour apocalyptique
du changement climatique orchestré par l’ONU et le Giec à Lima en préparation
de la conférence de Paris. Le gouvernement français compte sans doute effacer
ainsi une politique de gribouille qui se nomme austérité pour les citoyens et
rigueur molle pour l’État. L’État ne tient aucun compte des coups de semonce de
Bruxelles et des agences de notation, lesquels jugent sévèrement les résultats
de 2014 et le projet de budget 2015. De nouvelles mesures sociales sont
annoncées pour 2015, la fiscalité de l’État est reportée sur les collectivités
territoriales dont les subventions ont été rognées.
Les « économies »
de l’État ne sont que le report de la fiscalité sur le citoyen par le biais
local en évitant l’impôt sur le revenu et la TVA qui ont le gros défaut d’être
très visibles et compréhensibles par tout un chacun. C’est donc bien une
politique d’austérité qui est mise en place. Une austérité douce pour l’instant
par rapport au Portugal et à la Grèce envahit la France alors que le
gouvernement refuse de restructurer ses dépenses de fonctionnement. La baisse
des taux d’emprunt et la baisse du pétrole ne l’y incite pas en plus. Le
PIB/habitant stagne et va se détériorer car avec une croissance faible voire
proche de zéro, l’augmentation de la population exerce un effet mécanique à la
baisse de cet indicateur.
L’INSEE constate une augmentation de la
pauvreté, confirmée par ailleurs par tous les centres d’aide. De plus l’écart
entre les revenus des riches et des pauvres s’accentue. Il faut y voir là une
répercussion du chômage qui touche bien plus de 5 millions de personnes car de
nombreuses catégories de faibles revenus ne sont pas prises en compte comme les
personnes qui renoncent à s’inscrire à Pôle Emploi. Certains départements comme
l’Hérault sombrent dans le chômage de masse avec 20% de chômeurs.
Alors il nous faut constater
que la France s’enfonce et l’année 2015 va exacerber les protestations des plus
démunis et des catégories professionnelles en difficulté. Le gouvernement
confond rigueur budgétaire et austérité en ne diminuant pas la pression fiscale
et en ne taillant pas dans ses dépenses de fonctionnement à tous les niveaux de
l’administration. Dépossédé de l’instrument de la monnaie et à la tête d’une
structure industrielle en repli, le secteur tertiaire ne peut ni absorber suffisamment
les emplois ni pallier à la diminution des exportations. Si l’on ajoute une
politique sociale d’un coût très au-dessus de la moyenne européenne, il ne
reste plus que la solution du déficit budgétaire et donc de l’augmentation de
la dette.
C’est ce que défend François Hollande à
Bruxelles en demandant à l’UE une aide plus conséquente que les 300 milliards
prévus pour la croissance. On voit bien qu’il ne s’agit que d’une fuite en
avant. En réalité c’est le refus d’une véritable rigueur budgétaire et un
recours à la fiscalité qui guident la politique gouvernementale. Les propos de
Manuel Vals où le mot égalité revient plusieurs fois montre que la perspective
d’une année 2015 difficile incite la gauche à ressortir le slogan
« égalité » qui va justifier des mesures sociales destinées à calmer
les plus démunis en prenant le risque d’aggraver le déficit. Il est acquis pour
lui que la dette n’est pas un problème, comme si il n’était plus question de la
rembourser, et que les intérêts sont devenus si faibles que l’on peut dépenser
à loisir.
La pression de Bruxelles
peut inciter à trouver de nouvelles ressources via la CSG par exemple et les
retraités, ainsi que les cotisations complémentaires, restent dans le
collimateur après la ponction sur la famille. Mais il y a peu d’espoir de voir
les inégalités disparaître et reculer la pauvreté tant les prévisions de
croissance vont encore se révéler optimistes. Le risque d’un décrochage des
investisseurs sur les obligations françaises commence à apparaître et peut
s’avérer brutal sur l’économie française. N’oublions que la France est le
principal emprunteur européen car il faut chaque année emprunter non seulement
pour rembourser les intérêts mais aussi pour pouvoir payer les emprunts arrivés
à terme.
On ne peut longtemps
compenser le manque de recettes par la fiscalité et les mesures sociales.
L’échéance fatale se rapproche et ce sont les autres États qui en décideront
quand les investisseurs auront mis la France sous l’augmentation des taux
d’emprunt. Si l’on admet de creuser le déficit c’est pour baisser la fiscalité
et pour lancer des investissements publics productifs pour l’économie, tout en
baissant les dépenses de fonctionnement. On peut y ajouter une politique de
l’immigration contrôlée limitée aux apports nécessaires provisoirement à
l’économie au sens large… et, quoiqu’en dise la pensée unique, la création
d’une monnaie commune et non unique.
Austérité, pauvreté, inégalité, trio infernal
Que l’on ne traite pas par l’égalité,
Mais par la rigueur budgétaire,
La baisse de la fiscalité,
Les investissements,
… (La monnaie) !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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