Les
belligérants de la droite libérale se mettent dans la lumière encore tamisée de
la précampagne pour les présidentielles alors que la droite-droite fait le
plein de la désespérance engendrée par le gouvernement actuel et le précédent. Les
feux commencent à s’allumer à gauche où chacun va commencer à prendre ses
marques tout en disant comme toujours que le temps n’est pas venu à plus de
deux ans des présidentielles. Les discours des candidats et les communications
du gouvernement servent toujours la même soupe insipide, trop légère pour
nourrir le peuple et au goût toujours aussi amer.
L’austérité appliquée à tous les citoyens se
prépare à prendre la place à la rigueur budgétaire effleurée par l’État. La Réforme
territoriale est en passe de désorganiser le pays sans toucher à l’empilement
des mesures législatives, décrets, innombrables qui paralysent la vie publique
ainsi que par la multiplication des organismes divers gouvernementaux et para gouvernementaux
qui s’abattent sur les dossiers émis par les communes. Ces dernières sont
transformées en quêteurs de subventions munies de patience pour pouvoir
annoncer que tel ou tel investissement n’a rien coûté ou presque à la commune. Comme
si les subventions n’étaient pas prises sur les recettes fiscales que nous
payons.
Alors je regarde la France
avec les souvenirs de l’âge et elle m’apparaît retourner à ses périodes
sombres, celle de la deuxième guerre mondiale en particulier. L’avant-guerre a
préparé la guerre en affaiblissant notre armée pendant que le pays, secoué par
le Front populaire, avait le plus grand mal à faire front à l’hégémonie économique
britannique et pensait trouver un allié de l’autre côté du Rhin. Le Front
populaire, tout-à-coup apeuré, a voté les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain…
ne l’oublions pas. La ligne Maginot est devenue une ligne imaginaire faisant
face au vide et les chars allemands l’ont contournée. Ils ont atteint
rapidement l’Atlantique et coupé le pays
en deux avec un sud sans armée. La France amputée a du finalement livrer Pétain à
Hitler (le hasard a voulu que je sois physiquement présent lors de son
arrestation à Vichy, la main dans celle de ma mère). La France était alors rentrée
toute entière dans les heures sombres de la vraie capitulation, celles de l’arrestation
des juifs, de la milice, de la Gestapo, des dénonciations, des suspicions, des
tortures immondes et du marché noir. L’espoir restait avec radio Londres et la
résistance de l’ombre.
Avec
la victoire de 1945, nous avons cru avoir gagné la guerre et l’esprit
patriotique a soufflé sur notre pays nous redonnant l’enthousiasme de la
reconstruction et… du plan Marshall. Les trois quarts de l’effort de guerre
avait pourtant été supporté par l’URSS et les 3/4 du reste par les armées
alliées. L’important était cependant la confiance retrouvée en l’avenir dans un
pays libéré mais déjà sous l’emprise américaine. Le patriotisme portait le
peuple. Une fois revenus les vieilles querelles idéologiques et ses
affrontements oratoires, dont la France est friande, celle-ci sombra dans les
affres d’une quatrième république aux gouvernements éphémères, donc impuissants,
et s’avéra ingouvernable.
Si
je fais ce rapide retour en arrière, c’est pour parler du présent. 1958 est une
date où la France est passée de l’ombre à la lumière grâce à un homme
providentiel, qui attendait son heure, le général De Gaulle. Très jeune
diplômé, j’entrais à 21 ans dans la carrière professionnelle, mon esprit était
rempli des jérémiades désabusées des français de toutes conditions. Une seule
phrase allait de bouche en bouche « Nous sommes foutus ! ». Les plus
avisés disaient que nous allions tomber aux mains des américains, les plus
craintifs que nous serions bientôt russes à cause de l’insurrection de Budapest
matée par l’armée soviétique en 1956. Après la répression de la révolution tchécoslovaque
de 1968, nous avons basculé dans la crainte d’une hégémonie envahissante de l’URSS
quand les chars russes eurent soumis les états européens de l’est.
Il est remarquable que, devant un tel
danger, la France et son chef aient choisi de fermer les bases américaines en France
et décidé de construire une force nucléaire dissuasive et indépendante au nez
et à la barbe des USA. C’est toujours cette option nationale courageuse qui
maintient notre place au Conseil de Sécurité de l’ONU, pas autre chose, pas
notre puissance militaire conventionnelle, ni notre économie en déclin.
Si la première leçon est que la France a une capacité de rebond, elle l’a montré tout au long de son histoire, c’est parce qu’elle a compris que sa chance tient à sa géographie, à son climat et à sa relative quiétude par rapport aux cataclysmes. Ceci en fait un pays de douceur angevine aux frontières presque toutes naturelles. La République Une et Indivisible avait alors tout son sens paraphant ainsi le patriotisme d’un pays béni. La France l’avait compris, mais que sommes-nous en train de faire en ouvrant ses frontières à tous vents, surtout du sud, important un cheval de Troie qui déverse une nouvelle civilisation ? Il y a bien d’autres leçons à tirer de l'histoire encore récente mais ce sera l’objet d’un prochain article.
Si la première leçon est que la France a une capacité de rebond, elle l’a montré tout au long de son histoire, c’est parce qu’elle a compris que sa chance tient à sa géographie, à son climat et à sa relative quiétude par rapport aux cataclysmes. Ceci en fait un pays de douceur angevine aux frontières presque toutes naturelles. La République Une et Indivisible avait alors tout son sens paraphant ainsi le patriotisme d’un pays béni. La France l’avait compris, mais que sommes-nous en train de faire en ouvrant ses frontières à tous vents, surtout du sud, important un cheval de Troie qui déverse une nouvelle civilisation ? Il y a bien d’autres leçons à tirer de l'histoire encore récente mais ce sera l’objet d’un prochain article.
Il n’est pas de grande nation qui ne
croit plus en sa force
A son histoire, à ses frontières et qui
les remet
Entre des mains étrangères !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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