L’horizon pour la France pourrait bien être
plus sombre que ce que les gouvernants nous laissent entendre. Oui bien sûr on
nous dit qu’il faut se mobiliser, que le gouvernement est à l’œuvre avec le
Pacte de Responsabilité et la future loi Macron. J’avais écrit que la dette de
la France était comme une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. En effet la
France accumule de la dette et emprunte pour payer seulement les intérêts dans
un cercle vicieux où la somme des intérêts devrait augmenter d’année en année.
Si ce n’est pas le cas en ce moment c’est que les taux d’emprunt n’ont cessé de
baisser et ont largement compensé l’augmentation. Tout ceci est dû en la
confiance que les investisseurs ont dans les obligations de l’Etat français.
Elle apparaît encore comme un endroit sûr pour y placer son argent.
Le couple franco-allemand
est encore considéré comme indissociable et moteur dans l’économie européenne.
La solidité de l’économie allemande entraîne donc la France dans une spirale de
moindre risque pour les investisseurs. Par ailleurs l’épargne française, en cas
de malheur, peut largement rembourser la dette. Malheureusement si tel est le
cas cela veut dire que la France est en faillite et que nous donnons notre
argent pour rendre à la France sa crédibilité vis-à-vis des investisseurs qu’il
nous faudra solliciter si nous accumulons toujours des déficits budgétaires.
Notre situation favorable ne tient pourtant qu’à un seul mot
« confiance » qui est le déclencheur qui nous permet de vendre nos
obligations d’État.
Dans le cas où cette
confiance faiblit ou disparaît le pays se retrouve dans une situation intenable
car les taux d’intérêt augmentent inexorablement et avec la hauteur de notre
dette la faillite n’est plus impossible. C’est la situation dont l’UE, la BCE
et le FMI, donc la troïka, se sont préoccupés pour la Grèce. Or des bruits
inquiétants commencent à circuler dans le milieu des investisseurs et pas des
moindres. C’est ainsi que David Einhorm, l’un des gourous de Wall Street et PDG
du fonds activiste GreenLight Capital, a dressé un tableau dramatique de la
France lors d’une conférence d’investisseurs à New York. Sa clairvoyance
compétente lui a valu d’être l’un des premiers à prévoir la faillite de Lehman
Brothers dès 2007, faillite qui a déclenché la crise de 2008.
Que dit-il ? « Les marchés obligataires considèrent la
France comme l’Allemagne, alors qu’elle ressemble bien davantage à la Grèce […]
La Grèce a bu la potion amère, et a restructuré ses obligations et son
économie. Elle a cessé de vivre au-dessus de ses moyens. La France, elle, semble
trop fière pour se réformer ». Il démontre que la charge de la dette
payée par la Grèce est désormais inférieure à celle de la France en pourcentage
de leur croissance respective alors que la dette à 10 ans est rémunérée à 1,3%
en France et à 9% en Grèce ! Il avertit même que le risque souverain
français est largement sous-estimé et engage les investisseurs à se débarrasser
des obligations françaises ! Ce n’est qu’un avis certes, mais un avis
autorisé et qui peut faire mouche. Si c’est le cas, les taux d’emprunt de la
France vont monter et le péril est grand, voire insoutenable sans prendre
l’argent dans notre poche ou passer sous les fourches caudines de la troïka
avec un plan d’austérité à la grecque.
La croissance faiblit en
Allemagne avec le ralentissement général dans l’UE mis à part quelques pays
dont le Royaume-Uni. Ceci est normal vu la baisse des importations des grands
pays européens. Mais son potentiel industriel est intact et ses exportations
hors de l’UE ne souffrent pas de ralentissement aussi net. Toutefois son
économie peut être gravement menacée par le choix de son plan énergétique. Le
doute du bon choix des énergies vertes s’installe dans ce pays. J’avais cité le
verdict sans appel du ministre de l’économie et de l’énergie allemand sur
l’idiotie économique et écologique de ce type d’énergie à un tel niveau de
pourcentage dans la production électrique du pays. Or pour la première fois
Angela Merkel évoque publiquement un possible échec de l’
« Energiewende », l’énergie éolienne.
Ceci n’est pas étranger aux
difficultés financières du principal énergéticien allemand, l’E.ON qui est
présent dans la production d’électricité à partir d’énergies fossiles et
renouvelables. Mais le développement de l’énergie verte est supporté
exclusivement par le tarif électrique des particuliers avec un prix deux fois
plus élevé qu’en France. Si E.ON veut retrouver l’équilibre financier il n’y a
que deux solutions, augmenter le prix de l’électricité pour les particuliers et
les entreprises ou vendre une partie du Capital à l’État donc aux
contribuables. Si l’on ajoute le risque de déséquilibre de tout le réseau
électrique européen par suite de la production erratique de l’éolien, on voit
que l’Allemagne joue gros désormais avec une économie allemande entrant dans de
grandes turbulences.
La France et l’Allemagne ont toutes deux du vent dans leurs voiles
L’Allemagne par sa politique énergétique à tous vents
La France par un budget qui se vante !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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