Deux
évènements sont assez symptomatiques de l’état actuel de la France à
l’intérieur de ses frontières, les États-Généraux du PS à la porte de la
Villette et l’élection législative de l’Aube. Dans le premier cas, l’affluence
n’était pas au rendez-vous puisque seulement un tiers des 1500 invités étaient
présents, laissant de nombreuses chaises vides. Les absents ne regretteront pas
les banalités sur l’écologie et l’égalité des droits, ni même l’affirmation de
Manuel Vals sur sa certitude de rester en poste jusqu’à la fin du mandat.
S’autoproclamer inamovible relève plutôt de la méthode Coué tant l’ampleur de
la défaite socialiste aux prochaines élections interviendra dans la décision du
Président Hollande.
Mais
cette descente d’opinion favorable au sein même du parti ne fait que suivre la
perte de votants pour ce parti mis en évidence par les sondages et corroboré
par le vote aux législatives partielles de l’Aube. Le candidat socialiste ne
fait guère plus que la moitié du score du candidat FN. Avec 14% de votants la
preuve est faite que le parti socialiste a perdu la moitié de son électorat.
Sondages et expression populaire se rejoignent. C'est la quatrième défaite depuis
la vague rose. Avant l'Aube, le Parti
socialiste a été lessivé dans l'Oise, évincé du Lot-et-Garonne et carrément marginalisé
dans le Nord.
On
note au passage que le MRG ne totalise pas plus que dans élections précédentes
avec 7% et que les écologistes n’atteignent pas les 5%. L’un ne profite pas de
son opposition au gouvernement et l’autre commence à lasser avec ses
empêchements incessants dans la vie économique du pays. Malgré cette déroute de
la gauche, le duo UMP/UDI ne profite pas de l’occasion. Celle-ci ne profite qu’au
FN. L’effet balancier droite gauche ne fonctionne plus, un coup toi, un coup
moi… depuis quarante ans. Nous entrons dans un tripartisme où la gauche jouera
l’anti FN la plupart du temps en ne récoltant que les miettes et il n’est même
plus sûr que le Front républicain fonctionne.
Mais un autre résultat de cette élection
est tout aussi intéressant, c’est le taux d’abstention à 76%. Ceci reflète la
désaffection pour le monde politique et en particulier pour ceux qui ont
gouverné depuis quarante ans. La défiance a envahi le pays et elle risque de
durer jusqu’en 2017 au moins. Si l’on en revient aux États-Généraux du PS, on
constate aussi que les réunions sur des lieux publics doivent se dérouler sous
haute surveillance policière. « PS, Medef, même combat ! » C’est
sous les huées et protégés par un cordon de CRS les séparant de manifestants
précaires et chômeurs, que les délégués du parti socialiste ont quitté leurs
états généraux, ce samedi à Paris. Le parti socialiste devient stigmatisé comme
le parti des « bobos ».
Si
la défiance des français contre les politiques alternativement au pouvoir ne
cesse de croître, celle des étrangers en fait autant. Notre politique
extérieure est de plus en plus reçue comme une politique de duplicité. Il n’est
pas jusqu’au dernier voyage dans l’ex-URSS de François Hollande qui pousse à
des interrogations sur notre sincérité dans nos interventions internationales.
Le Kazakhstan est un grand pays, très influent auprès des ex-républiques de l’URSS
et nous avons noué des accords commerciaux dont le plus important est l’extraction
de l’uranium naturel dans lequel nous participons. Ceci étant, ce pays est bien géré mais sous une main ferme, pour ne
pas dire dictatoriale. Le respect des Droits de l’Homme n’est pas sa priorité
et il fait de l’homosexualité un délit.
Ce
point est intéressant parce que c’est la raison pour laquelle François Hollande
n’a pas voulu se rendre à Sotchi pour les jeux olympiques d’hiver malgré l’invitation
de Poutine. Voilà donc notre Président qui classe Poutine, dans un pays à
démocratie certes imparfaite, dans les parias et vient rencontrer un dictateur
qui a la même position sur un point considéré comme capital. Le voyage au
Kazakhstan est donc pour le moins très discourtois vis-à-vis de la Russie. Il
eut été sage de laisser les entreprises mener leur jeu international sans que l’État
s’en mêle.
La
visite d’une heure rendue à Poutine samedi 6 décembre dans le plus grand secret
des préparatifs et la mise-au-courant une heure avant d’Angela Merkel laisse
place à de nombreuses interrogations. Ce cavalier seul dans une affaire qui
concerne l’UE et les États-Unis pour le moins, sans être missionné par l’Europe,
n‘est pas de bon augure dans une politique étrangère européenne concertée. Cette
visite non réellement préparée par le duo franco-allemand mettrait la France dans
une fâcheuse position si elle n’avait pas recueilli l’aval des USA, lesquels s’affichent
en permanence à Kiev après soufflé sur les braises lors de l’émeute de la Place
Maïdan. Il est illusoire de penser que la France puisse faire retomber la
tension entre la Russie et les alliés occidentaux et que Poutine accepte
longtemps le retard de livraison du Mistral sans réagir. Les navires militaires
américains sont en Mer Noire comme ceux des russes. Les troupes russes sont aux
frontières le doigt sur la gâchette et les missiles américains prêts à partir
dans les États Baltes. Poutine ne souhaite pas la guerre mais ne peut reculer.
Alors en mission commandée par les USA ? Pied de nez à l’UE ? Sans
doute les deux.
Défiance et duplicité, deux attitudes d’une
France inconsistante,
Fumées qui ne se dissiperont pas dans
les nouvelles largesses…
Pour la fiscalité des « cigarettiers » !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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