Les
français dans leur très grande majorité perçoivent que rien ne vient éclairer
leur devenir qui s’assombrit de jour en jour. Ceci est particulièrement vrai
pour la classe moyenne, les cadres, la paysannerie, le commerce de détail et la
petite entreprise dont les rangs s’éclaircissent de jour en jour. Les
professions libérales viennent de rentrer dans le collimateur. Le gros de l’électorat
de gauche reste chez les cadres supérieurs et chez les fonctionnaires. Ces
derniers réalisent que si leurs postes sont toujours garantis, les salaires
subissent un arrêt et la réforme territoriale qui se profile va demander des
changements d’emploi et de lieu dans l’administration territoriale. Ces
changements sont très peu appréciés chez cette catégorie de salariés qui ont
choisi la sécurité et la stabilité de l’emploi.
Aux
déçus du précédent gouvernement viennent s’ajouter les nouveaux déçus et le
Figaro peut afficher un sondage prévisionnel de l’Assemblée Nationale voulue
aujourd’hui avec un tsunami bleu de droite. Cette droite est multiforme, des
écologistes de droite à Dupont-Aignan, voire plus, mais exclut le FN dont les
frontières avec les franges droitières de l’UMP sont de plus en plus ténues. L’image
est néanmoins saisissante avec une cinquantaine de députés de gauche et une
vingtaine du FN. On est loin de voir une opposition à l’américaine et le désir
de disposer d’une Assemblée avec une majorité gouvernementale est poussé jusqu’à
la caricature. On en conclut que si le leader du FN gagnait la présidentielle,
ce qui est loin d’être acquis, il ne pourrait pas gouverner autrement que dans
la cohabitation.
Pour
sauver la gauche, le Président peut tenter une dernière manœuvre par une
modification électorale avec l’introduction d’une proportionnelle comme le
candidat l’avait évoqué. Ce faisant il ferait aussi monter le nombre de députés
du FN. Bien que ce type de manœuvre de dernière minute soit risqué, rien n’est
impossible tant la gauche sent la punition imminente. Il faut admettre qu’une
Assemblée, telle qu’elle serait avec un vote d’aujourd’hui, donnerait une représentation
totalement déformée des opinions du peuple. Le constat est néanmoins très
intéressant. Il démontre que le peuple fait le constat de l’échec global des
derniers mandats présidentiels, constate que le pays tergiverse entre des
directions opposées économiquement, socialement, géopolitiquement, et que ceci
lui échappe de plus en plus. Il affirme avec force vouloir une direction
claire, simple, avec des buts réalistes donc atteignables dans une démocratie plus participative.
Le
peuple est prêt pour une nouvelle aventure. Personne ne peut savoir ce qui va
se passer car nous entrons dans une phase nouvelle de délitement du pays, de montée
des corporatismes et de l’individualisme. Le peuple, par inculturation rampante
et par bon sens, n’est plus sensible aux beaux discours, type troisième
république. Les orateurs, les agités des promesses à dizaines de contours, dont
la plupart ne verront pas le jour, les Présidents qui dénaturent la fonction
par leur agitation et leur langage de charretier, ou qui flirtent avec l’indécision
à la tête du pays comme dans leur vie privée pour montrer qu’ils sont normaux,
vont être définitivement rejetés.
Le
peuple va s’en tenir à des mots simples qui tracent la ligne pour les esprits
diplômés ou non, pour une jeunesse qui veut comprendre et voir des résultats.
Des mots comme travail, famille, égalité, justice, nation sonneront les uns ou
les autres aux oreilles d’une nouvelle génération d’électeurs. Ils définissent
mieux que des grands discours le capital confiance qui sera accordé au nouveau
président. Son charisme et sa volonté d’affronter l’adversité seront les
qualités qui désigneront l’élu beaucoup plus que ses diplômes et ses facilités
oratoires. Les regards se tourneront vers les hommes qui ont prouvé leur
compétence ailleurs que seulement dans les cabinets ministériels ou la Haute
Administration. Le peuple prend conscience que le professionnalisme a dévoyé la
politique en fabricant des rentes de situation à vie.
Depuis
De Gaulle et Pompidou, la France a connu trois mouvances électorales et donc trois
types de président : 1° le président incarnant l’autorité
parento-chrétienne, 2° le président lettré, 3° le président populaire que
furent Chirac puis Sarkozy quoiqu’ils aient mis en œuvre de façon
différente les outils de leur popularité. Cette popularité a sombré dans la
réalité de la pression fiscale. La réalité, c'est que malgré l'existence d'un mur de Berlin fiscal
(bâti aussi bien par la gauche que par la "droite",
rappelez-vous l'exit tax de François Fillon et Nicolas Sarkozy), ceux qui ont les moyens financiers,
techniques ou pratiques de travailler moins et de consommer moins ou autrement
le font, de manière légale (jardinage plutôt qu'achat de
fruits et légumes au marché, professions libérales qui diminuent leurs heures,
par exemple) ou illégale (travail au noir, fraude).
Par ailleurs l’État
providence a montré ses limites et la conscience collective de la nécessaire
solidarité ne peut subir la pression fiscale (qui a dépassé son apogée d’efficacité)
et alimenter aussi les Restos du cœur, le Secours populaire, la recherche pour
le Sida, la mucoviscidose, le cœur, la maladie d’Alzheimer, l’aide aux aveugles,
aux handicapés, aux médecins du monde, etc. dans une confusion totale du rôle respectif
de l’État et des citoyens et dans une non-transparence qui amène des abus, des
détournements et des pertes d’efficacité. Que ce soit pour la solidarité ou
pour une Réforme territoriale, le Qui fait Quoi est absent et ne génère que
confusion et gâchis.
Consciemment
ou non le peuple indique la porte aux faiseurs de mirages dans des mots devenus
vides de sens, socialisme, fascisme, communisme, écologisme parce qu’ils sont
mis à toutes les sauces. On est en train de croire de nouveau à l’entreprise, à
l’esprit d’entreprise, sans même savoir qu’elle se nourrit de libéralisme parce
que c’est déjà un mot trop compliqué. Mais dire tu as un travail, tu sors du
chômage, a un sens pour tous.
Un vent de liberté commence à souffler contre
la férule de l’État et de l’Europe.
En constatant l’incapacité de ses
gouvernants plus prompts
A s’enrichir ou à se préparer une
retraite dorée
Qu’à consacrer leur énergie au Bien
commun
Le peuple se prépare à reprendre la main !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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