La croissance a rechuté au troisième
trimestre à -0,1%, le chômage s’aggrave, la consommation fléchit et la Coface annonce
un record historique avec la perte probable de plus de 62.000 entreprises par cessation d’activité. Plus
grave encore la croissance depuis le début de l’année est surtout alimentée par
la reconstitution des stocks des entreprises alors que le solde commercial est
franchement négatif. Que la croissance soit de 0,1 ou 0,2% en fin d’année ne
change rien au constat d’une faillite annoncée de la politique économique.
Suivant les États et les partis
au pouvoir dans les pays en difficulté, principalement au sud de l’Europe, deux
politiques sont mises en place. Celle de la troïka, UE-BCE-FMI, met sous la contrainte un pays demandeur d’une
aide pour lui ou pour ses banques. C’est le cas de Chypre, de la Grèce, du Portugal,
de l’Espagne et un peu de l’Italie. Elle se caractérise par une politique d’austérité
et de baisse brutale des coûts salariaux que l’on peut assimiler à une
dévaluation, interne celle-là. Les effets en sont désastreux sur le chômage
avec un retour sur la baisse de la consommation interne. Cette dernière agit
sur les productions des entreprises qui diminuent et enclenchent un cycle catastrophique
rapide qui amène un pays à une mise sous tutelle.
Cette mise sous tutelle est une perte d’indépendance avec injection d’argent frais qui sonne la fin de l’État-nation concerné. L’Espagne essaie de reculer le plus possible l’aide de la troïka et claironne qu’elle va s’en sortir seule. Elle est pourtant au bout des sacrifices que peut consentir son peuple avec baisse des salaires, des pensions, et un chômage de 25%. Rien n’est gagné malgré les discours confiants pour endormir le peuple, et le Portugal est dans une situation identique. Pour la Grèce la tutelle est en place. La solidarité européenne n’est pas une organisation de bienfaisance et le pays le plus donateur, l’Allemagne, impose des conditions de plus en plus dures pour donner son obole.
Cette politique est en gros celle que l’on perçoit dans les interventions pour l’UMP de Fillon, Copé, Lemaire avec une recherche de compétitivité par une augmentation de la pression sur les salaires, une hausse de la fiscalité sur les citoyens imposables malgré son impact sur la consommation qui reste le moteur de la croissance française. La France est le pays du sud qui exporte le plus hors de la zone euro, donc pour laquelle la compétition est la plus rude puisqu’à l’euro fort s’ajoute souvent des salaires bien en-dessous de ceux possibles chez nous. Cette politique ne peut mener qu’à une chute rapide et un déficit qui s’aggrave obligeant à augmenter un peu plus la pression fiscale sur le consommateur et ainsi de suite, étant entendu que l’ancienne majorité n’a pas réussi à diminuer les dépenses publiques.
Le gouvernement actuel a senti le
danger d’une politique d’austérité et de compétitivité par la pression
salariale. Il a desserré l’étreinte de Bruxelles sur les déficits publics en
obtenant un report à 2015 de l’objectif d’un déficit de 3% du PIB. A euro
constant il a très légèrement diminué la dépense publique sans mettre en place
des réformes structurelles importantes. Il a acheté une paix sociale en ne
touchant pas aux régimes spéciaux et prévu une augmentation des recettes par un
accroissement important de la pression fiscale. Les salaires sont peu affectés
mais le pouvoir d’achat s’avère rogné et le sera un peu plus en 2014 avec la
hausse de la TVA. Les entreprises voient se mettre en place des mesures
contradictoires comme le crédit d’impôt et la hausse de la pression fiscale.
La réduction du déficit public s’affecte
principalement sur des reports d’investissement mais la masse salariale continue
à augmenter. Les réductions de la dépense publique vont devenir de plus en plus
difficiles et maigrichonnes sans toucher encore aux dépenses militaires et au
sacro-saint budget de l’Éducation Nationale. L’augmentation du flux migratoire
dans un pays où le chômage augmente et les usines ferment, sans que l’on filtre
le niveau de qualification des entrants et où l’on ne cesse d’améliorer les
conditions d’accueil, ne peut qu’augmenter le chômage et la dépense publique.
La politique actuelle, pour être
moins drastique, n’en est pas moins vouée à l’échec dans une lente mais
inexorable descente vers l’accroissement de la dépense publique et d’une pression
fiscale globale qui ne peut que détériorer le pouvoir d’achat et la
compétitivité des entreprises, surtout vis-à-vis des pays hors zone euro. Le
constat est donc que les deux politiques différentes menées et prévues par les
deux principaux partis ne peuvent aboutir à un redressement du pays. Ils ont eu
tour à tour le pouvoir et sont tous deux attachés aux mêmes dogmes. L’UMP a
tourné franchement le dos à la politique gaulliste d’indépendance, de projets
innovants, de méfiance du dollar et de la pression anglo-saxonne, et d’immigration
contrôlée.
La France s’englue dans l’Europe
des marchands et la zone euro est canalisée dans un tunnel qui la conduit vers
le fédéralisme européen, la fin de l’Etat-Nation, par un appauvrissement auquel
elle ne peut plus échapper sans rompre ses chaînes. Le contrôle de ses
frontières, de son armée et de sa monnaie sont les impératifs de sa survie. L’euro
tue les pays du sud et nous allons en faire partie. Une France
désindustrialisée et en butte aux troubles sociaux et identitaires devient une
proie facile pour ceux qui poussent vers le fédéralisme européen et la
gouvernance mondiale… à leur profit et à l’aliénation des peuples et de la
démocratie.
Il est temps d’avoir les yeux grands ouverts
De lutter pour retrouver l’indépendance
D’un pays qui ne veut pas mourir
Avec l’Europe des marchands !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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