Une France
qui rentre dans une phase prérévolutionnaire avec un État paralysé, incapable
de réduire ses dépenses publiques sans perdre ses derniers partisans dans le
fonctionnariat, incapable de réduire les prestations sociales sans révolte des
assurés, incapable de relancer la croissance par un lourd programme d’investissement
dans les infrastructures et par une politique de formation aux métiers d’aujourd’hui
et de demain autre que la gabegie actuelle, offre le triste spectacle d’un pays
qui régresse. Sa place dans les économies innovantes ne cesse de régresser et
se situe au 23ème rang des pays de l’OCDE. C’est un signe qui ne
trompe pas.
La France
a perdu la plupart des leviers de son indépendance transférés dans les mains de
Bruxelles, sur le plan économique, monétaire, et sur celui de la justice et du
droit, ainsi que dans les mains des États-Unis sur la politique étrangère et celle de la défense. Nous avions gardé
un secteur, celui de l’énergie et en particulier celui de l’énergie électrique
même si la loi de la libre concurrence restreint nos choix. Cet aspect est
pourtant l’un des maillons les plus sensibles de l’indépendance d’un pays avec
la puissance militaire et économique puisque nous ne sommes heureusement pas
tributaires de l’approvisionnement en eau.
Ce
secteur de l’économie souffre de l’impact du mondialisme, avec l’affirmation
onusienne du réchauffement climatique, et d’idéologies fortes comme l’écologie.
La politique énergétique doit se projeter sur le long terme. Celui-ci étant
difficilement prévisible avec certitude, il faut privilégier des solutions
pouvant s’adapter à un avenir incertain et évolutif. Il faut en définir le but
clairement et les contraintes imposées ainsi que celles choisies. Le bon sens
nous indique que le but est de satisfaire la demande énergétique d’aujourd’hui
et d’un avenir plus lointain. Cela n’est évidemment pas suffisant mais définit
une priorité.
Les
contraintes imposées sont dans ce qui limite notre champ d’action ou ce qui
nous empêche d’atteindre notre but. On peut citer deux contraintes importantes,
la raréfaction des matières énergétiques et la géopolitique qui peut nous
empêcher de les acquérir. Ce dernier point capital est l’indépendance
énergétique. Celle-ci ne veut pas dire que nous ne disposons pas de ces
matières sur notre territoire mais que nous avons un maximum de chances de les
acquérir sans contrainte insoutenable sur les prix ou sans interdiction d’accès
pour raison de géopolitique. Les cas de blocus ou d’interdiction d’exportation
nourrissent les relations internationales dans l’histoire du monde.
De quelles ressources
disposons-nous ? D’abord ce que l’on nomme les énergies non renouvelables
à savoir le charbon, le lignite, le pétrole, le gaz, les matières radioactives. Dans ce
dernier cas le rangement dans cette catégorie est contestable puisque l’uranium
et le plutonium, récupérés à l’issue de la combustion en réacteur, sont
recyclables. On peut citer aussi l’hydrogène qui devrait devenir la source d’énergie
dans un futur assez proche pour le transport routier et dans les réacteurs à
fusion de la fin du siècle sous la forme de ses isotopes, le deutérium et le
tritium. La quantité d’hydrogène disponible assurerait une énergie quasiment
inépuisable.
On leur
oppose dans la vision écologique de l’énergie, les énergies renouvelables, le solaire,
l’éolien, la biomasse, la géothermie, etc. Ces énergies sont supposées propres
et inépuisables. Deux de celles-ci font partie des plans gouvernementaux de
développement, le solaire et l’éolien. Ces deux énergies sont tributaires des
caprices de la nature, l’ensoleillement et la vitesse du vent. Leur rentabilité
intrinsèque dépend des avancées technologiques. Elle n’est pas acquise pour l’instant. La France subventionne leur implantation et les distributeurs d’électricité
rachètent le courant produit largement au-dessus de leur prix de revente dans
le réseau de distribution. Afin de récupérer ses subventions, dont les crédits
d’impôt, l’État prélève une taxe spéciale sur nos factures d’électricité.
Le
décor est planté mais il faut y ajouter les contraintes écologiques et
environnementales avant de définir ce que devra être la politique énergétique
au moins pour les vingt ans qui viennent. Toute politique énergétique doit donc
tenir compte de ces contraintes, dont l’indépendance énergétique, pour aboutir
au meilleur compromis pour la satisfaction de la demande entre les moyens de
production et le coût de l’énergie. Mais on peut aussi agir aussi sur la
demande et nous en parlerons dans le prochain article.
S’éloigner du progrès en matière d’énergie
pour des raisons irrationnelles
Ne peut que conduire un pays aux
restrictions énergétiques,
A des coûts qui plombent son économie,
A une perte d’indépendance.
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon