Le
constat est imparable, la zone euro succombe à la guerre des monnaies. La zone
euro traîne une croissance molle et surtout en retrait par rapport aux autres
grandes économies de la planète. Elle ne cesse de voir croître son taux de
chômage, signe incontournable de la faillite d’une politique économique. Le
constat fait par les économistes est que la politique monétaire sur l’euro fait
preuve de mollesse par rapport aux manipulations monétaires des États-Unis, de
la Chine et du Japon, ainsi qu’envers une livre bien calée dans une parité
confortable.
L’euro
à 1,35 fois le dollar est trop fort et seule la compétitivité de l’Allemagne dans
des domaines ciblés pour une exportation hors zone euro importante lui permet
de supporter un euro fort. Elle estime pouvoir tenir un euro fort jusqu’à 1,50
dollar sans grand dommage, compte-tenu que le yuan chinois s’ingénie à suivre
un dollar dévalué. L’euro fort n’a pas que des inconvénients puisqu’il permet
dans le domaine des matières premières de les acquérir à bas prix mais il rend
nos exportations moins compétitives si le coût des matières premières
intervient insuffisamment dans le coût total de fabrication.
Le
constat est clair nous sommes passés dans la zone des inconvénients supérieurs
aux avantages. L’ensemble des pays du sud est contraint de mener une politique
d’austérité salariale par les directives de Bruxelles alors qu’ils sont dans
l’obligation d’augmenter la pression fiscale pour compenser la perte de
recettes dues à des activités exportatrices en baisse. Pour toutes les
entreprises qui n’ont pas des activités de production hors zone euro, cette
pression réduit leur compétitivité. On tourne en rond en descendant dans un
escalier en colimaçon vers l’asphyxie.
Les
Echos, journal des européistes, écrivent eux-mêmes : « lorsque la
monnaie unique est un corset excessif et que les finances publiques sont
contraintes, la soupape de sûreté est hélas le niveau relatif des rémunérations
d’où un euro antisocial à son corps défendant qui a accentué les dépréciations
salariales. ». On peut simplement remarquer que ce n’est pas « à son corps défendant » car
l’Europe a été bâtie pour une pression salariale et fiscale constante.
Les
gagnants sont les grandes multinationales qui échappent aisément à la pression
fiscale et à celle de l’euro fort en s’externalisant vers des fiscalités plus
avantageuses. Dans son dernier livre, Michel Aglietta, économiste européiste
convaincu, écrit « Toute la conception monétaire européenne repose sur
une conception étroite et donc erronée de la monnaie ». Il qualifie le
système européen de monnaie unique d' "anomalie historique". C’est la raison fondamentale pour laquelle
cette anomalie historique perdure sous la pression des milieux économiques et
bancaires puissants qui manipulent l’économie mondiale et les politiques,
simples rouages de leurs ambitions d’argent et de pouvoir.
Jour après jour les économistes, européistes ou
non, sont de plus en plus nombreux à constater les dégâts de l’euro fort et de
l’intransigeance allemande vis-à-vis de la BCE. Le couple franco-allemand est
un attelage client-fournisseur à l’avantage de l’Allemagne d’une part et utilisateur
de la solidité de ce pays pour garder les faibles taux d’emprunt dont bénéficie
la France. Leurs positions géopolitiques et économiques ne tirent pas dans le
même sens et l’Allemagne est de plus en plus agacée par la lenteur des réformes
en France. L’attelage peut céder à tout moment.
Si l’analyse de la situation est convergente entre
les économistes, les européistes prônent le renforcement des liens entre les
pays et par voie de conséquence un dépouillement des pouvoirs régaliens des
nations. « Plus d’Europe » veut dire plus de fédéralisme. L’Allemagne
y souscrit… surtout pour les autres car sa Constitution la protège de toute
prédation de ses pouvoirs sans son consentement. Ce n’est pas le cas de la
France qui ne peut que se plier à une évolution fédéraliste, voulue ou non.
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L’Europe est
aux mains de puissances financières et bancaires et de multinationales. 500
multinationales contrôlent 58% du PIB mondial. L’ensemble des organisations et
traités internationaux sont noyautés par les grandes puissances de l’argent
dans lesquels trônent les empires des Rockefeller et Rothschild. Le lobby
américano-israélien est à l’œuvre. Le fédéralisme européen est dans leur
stratégie prédatrice et n’est qu’un pas vers une gouvernance mondiale.
« Le monde se divise en trois catégories de
gens : un très petit nombre qui fait se produire les évènements, un groupe
un peu plus important qui veille à leur exécution et les regarde s’accomplir,
et enfin une vaste majorité qui ne sait jamais ce qui s’est produit en réalité »
Franklin D. Roosevelt, Président des États-Unis de 1932 à 1945. Ceci est clair
et reste toujours vrai. Les chefs d’État et la Commission européenne font
partie du deuxième groupe… et nous du troisième.
Les élections européennes vont être d’une
importance considérable car, depuis le vote désavoué des français sur la
Constitution européenne, les partis gouvernementaux ont jugulé tout débat
démocratique sur l’appartenance à la zone euro, sur l’efficacité du contenu des
traités européens sur la libre circulation des biens, des capitaux et des personnes.
Ils vont devoir accepter le débat et de s’être trompés si le peuple les
désavoue. L’arme pacifique du peuple c’est la démocratie. Tout est fait pour la
lui enlever le plus souvent possible. Nous avons une chance de nous exprimer.
Ne la ratons pas car après c’est la révolte et son cortège de drames qui
aboutit au chaos, en plus voulu par ceux qui veulent nous imposer leur ordre…
de servage.
La démocratie
et la liberté sont aussi fragiles que rares.
Elles sont à
la merci du premier viol. Elles ne seront sauvées
Que s’il se
trouve assez de démocrates pour en mesurer le prix
Et accepter
de le payer.
André Fontaine (1976)
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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