Les « bonnets
rouges » ont pris la rue en nombre et, compte-tenu de l’ampleur de leur
mouvement de plus de 15.000 personnes, on peut dire qu’ils ont réussi par le
nombre et par le calme relatif de son déroulement, vue l’exaspération de ses
participants. Ils ont pris la tête d’une révolution régionale qui pourrait bien
envahir la France entière. Mais un autre mot est revenu en boucle, c’est celui
de "démission" et qui fait écho aux quolibets prononcés lors du passage du
Président de la République sur les Champs-Élysées le 14 juillet. C’était une
première depuis la création de la Vème République.
Ces cris du cœur prennent aujourd’hui
une autre dimension quand on voit la chute libre de la popularité de François
Hollande et de son gouvernement même si Manuel Valls reste très populaire. La
mise en cause de la méthode du Président tourne à une note d’incapacité à
remplir la fonction présidentielle. Nous faisions partie de ceux qui se basaient
sur ses résultats à la présidence du Conseil Régional de Corrèze pour juger de
sa compétence à diriger l’économie d’un pays lorsqu’il avait été mis à l’index
par les Commissaires aux Comptes de cette région pour creusement de la dette.
On peut juger par rapport à la gestion de la Vendée par Philippe De Villiers. Il a poussé son département à la première place du classement des départements,
comme le Vendée-Globe et le Puy-du-Fou à la première place mondiale, ce dernier
sans subvention de l’État. C’est au pied du mur que l’on voit le maçon et, avec
François Hollande, on ne voit qu’un apprenti que son enfumage de l’opinion a
poussé au-delà de sa zone de capacité selon le principe de Peter, appelé aussi syndrome
de Focus, que certains traduisent en syndrome de « Faux-culs ».
L’état
de grâce n’aura duré qu’un mois, une première, et la tendance baissière ne s’infléchit
pas, comme le chômage d’ailleurs. C’est pourquoi le mot « démission »
prend une valeur particulièrement importante car il s’appuie sur un sentiment
populaire de rejet exprimé dans les sondages. Le Président se trouve donc
obligé de considérer que le dos rond est risqué et que « le vrai
changement c’est maintenant », mais son impopularité réduit drastiquement
ses marges de manœuvre. Toute augmentation de la pression fiscale verra se
lever des groupes de pression qui l’obligeront à tergiverser puis à reculer
totalement ou partiellement, minant un peu plus son autorité.
L’embellie
ne peut venir de l’Europe car la cause fondamentale du marasme de la Bretagne,
et de la France toute entière, porte un nom : l’Euro. Marylise Le Branchu
l’a avoué en stigmatisant les salaires turcs dans les abattoirs allemands
devant les médias. La position de l’Allemagne dans la zone euro est écrasante
et impose des sacrifices insupportables aux pays du sud auxquels la France échappera
de moins en moins, vu sa désindustrialisation et son manque de compétitivité.
Redonner confiance au pays ne peut se réaliser qu’en changeant de politique
économique.
Pourtant
le Président va raisonner probablement en changements politiques ou en
attentisme. Ce dernier a bien peu de chances de réussir au-delà d’un gain de
temps pour atteindre les municipales ou les européennes au mieux. Le changement
de Premier Ministre au profit de l’homme bien placé dans les sondages, Manuel
Valls, provoquerait un remaniement incluant les partis du Centre. Elle induirait
une crispation dans l’aile gauche du parti socialiste et la réprobation de
certains poids lourds socialistes, comme Martine Aubry et Christiane Taubira, ainsi qu’une
hostilité accrue de Mélenchon et des communistes qui risquent d’enlever plus de
voix que n’apportent les partis du Centre.
Cette
option ne peut tenir longtemps et laisserait un pays encore plus dans le
désarroi facilitant l’arrivée de partis extrêmes qui ne peuvent gouverner qu’après
une période révolutionnaire. Cette période, que la France a connue avec la
Révolution de 1789, a généré la Terreur de sinistre mémoire. Elle pousserait
de plus l’Armée à prendre position devant un danger national. La dissolution de
l’Assemblée Nationale n’engendrerait pas un changement de politique économique
car la redistribution des sièges entre la gauche et la droite traditionnelle ne
l’a pas fait changer depuis la création de l’euro. Un raz de marée du FN ne
permettrait pas de ramener le calme dans le pays et paralyserait l’appareil d’État.
La
solution peut être l’homme providentiel dont la hauteur de vue et les prises de
position passées génèrent l’espoir de changement dans la population. On voit
mal comment cet homme pourrait œuvrer dans la position de Premier Ministre. La
constitution de la Vème République rend impossible le retour à un René Coty de
la IVème. C’est pourquoi le mot « démission », appliqué au Président,
prend tout son sens. C’est ce que fit le Général De Gaulle quand la confiance
des français lui a été refusée. C’est ce qu’un grand homme d’État doit se
résoudre à faire s’il aime son pays plus que lui-même.
On
pourrait alors faire appel à Jean-Pierre Chevènement, socialiste sans
ambiguïté, mais dont les positions sur l’économie et sur la politique étrangère
sont très différentes de celles prises actuellement. Il fut l’un de ceux qui a
défendu le « NON » au traité de Maastricht. On pourrait même
envisager, dans un gouvernement de salut public, le retour avec lui de Philippe De Villiers, en réserve de la
République, et qui a milité pour les mêmes causes, s’est désolidarisé de l’UMP
tout en gardant ses distances par rapport au FN, lequel a repris ses positions
sur l’Europe et l’immigration. Les deux hommes s’apprécient et leur probité est
intacte aux yeux du peuple.
Dans la tête des français la
Révolution est en marche.
Avec la Bretagne l’occasion est bonne,
et rouge
Déjà de sang, de tirer votre révérence
Monsieur le Président !
Claude
Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire