Un accord entre l’Iran et les grandes
puissances vient d’être signé en ce dimanche 24 novembre 2013. Tout le monde s’embrasse,
la paix est sauvée. L’accord est à l’essai pendant six mois, rien n’est donc
définitif. On laisse dire qu’Obama n’est pas favorable à une guerre contre l’Iran.
Cela peut se concevoir après la guerre d’Afghanistan qui se termine par un
fiasco. Enfin cela dépend de quel point de vue on se place. Si l’on se place
dans l’optique, vendue par les Etats-Unis, d’éradiquer les bases terroristes et
les talibans, on peut en conclure que l’opération est ratée. Le pays retourne
doucement au Moyen-Age. Mais si l’on se place dans la théorie du chaos, c’est
une opération réussie.
C’est
en effet cette théorie du chaos (théorie mathématique sur des systèmes dynamiques sensibles aux conditions initiales et donnant des résultats non prédictibles)
que nous voyons se développer tout autour de la Méditerranée du Sud. La Libye
est un champ de rivalités entre tribus et ethnies. Les organisations musulmanes
activistes en ont fait leur champ clos après avoir pillé les arsenaux de Kadhafi.
Le pouvoir en Syrie bascule dans l’islam radical, le pays est exsangue et en
proie à des mouvements rebelles que l’OTAN, le Qatar et l’Arabie Saoudite
soutiennent. L’Egypte est de nouveau au bord de la guerre civile. Le Liban
revoit des massacres qui ont préludé à un conflit interne long et sanglant de
sinistre mémoire. Bientôt le chaos va atteindre le Yémen, l’Algérie et la corne
de l’Afrique.
Le Pakistan voit un peuple et un
pourvoir écartelé entre les islamistes radicaux et le pouvoir soutenu par la
CIA, pays dont on accepte bizarrement (enfin pour les naïfs) l’armement
nucléaire pour faire face à l‘Inde dont les contestations territoriales ne sont
pas réglées. Dans ce pays les services secrets anglo-américains se sont déployés
(assassinat de Ben Laden, ou supposé tel). Mais le terrain de « jeu »
de ces organisations de la nébuleuse d’Al-Qaïda se détourne de l’Asie pour se
concentrer sur l’Afrique. C’est pourquoi nous sommes intervenus au Mali et que
nous allons le faire en Centre-Afrique.
Des puissances invisibles
économiques, financières et bancaires manipulent la théorie du chaos à leur
profit car qui gagne à ce jeu de massacres des nations ? Pas les nations
elle-même évidemment. Les tenants des bonnes raisons humanitaires ? Non
ceux qui détiennent les compagnies pétrolières, gazières et les ressources
minières, les principaux trusts mondiaux et les banques. La Syrie a du pétrole
et doit laisser passer un gazoduc. Les trajets de gazoduc sont l’objet d’une
lutte économique et géopolitique entre la Russie et les intérêts américains.
Ces puissances invisibles avancent leurs pions depuis la fin du dix-neuvième
siècle soutenant ceux qui déclenchent un conflit, voire les deux adversaires.
Toutes les occasions sont bonnes de rivalités en tous genres, historiques,
ethniques, cultuelles, de possession de richesses du sol ou d’eau, etc.
Ils donnent l’argent, non sans
intérêt, à tous ceux qui veulent en découdre et leur rôle dans les deux guerres
mondiales commence à apparaître au grand jour. Il s’éloigne fortement de la
bien-pensance de nos livres d’histoire. Dans les guerres et les chaos, il y a
toujours de l’argent à prendre. La dépendance des nations à l’argent qu’ils
doivent emprunter détruit l’identité et la puissance d’un pays. L’Europe a été
vendue à ces puissances qui influent (et bien souvent sont déterminantes) sur
la politique américaine. Jean Monnet a été leur agent et depuis l’Europe s’autodétruit
dans l’Union européenne. Sa santé économique (Allemagne mise à part) décroit,
sa politique étrangère n’a aucune cohérence, sa puissance militaire est aux
mains des États-Unis et le traité transatlantique va parachever l’hégémonie américaine
sur le monde occidental.
Alors les embrassades sur la
signature d’un traité avec l’Iran, traité à l’essai sur six mois, cachent des
tractations pour une mise au pas de ce pays bien au-delà de la menace de la
possession de l’arme nucléaire. Je peux prévoir que ce pays interprétera en sa
faveur toute disposition floue du traité et que l’occasion sera alors belle
pour les mettre au ban de l’accusation et les vouer à la répression économique
et militaire. Israël est en embuscade et la théorie du chaos s’applique aussi à
l’Iran. La technique d’enrichissement par centrifugation est extrêmement
proliférante. A partir du moment où l’Iran connaît cette technique et la
maîtrise, on ne peut garantir qu'il ne l’utilise pas pour un enrichissement
militaire. Israël et le lobby américano-juif ne peut accepter un tel accord. En attendant le blocus est provisoirement levé.
Un marché s’ouvre et le pétrole enrichira un peu plus de grandes compagnies.
Alors réjouissons-nous… provisoirement !
Diviser pour régner disait-on autrefois.
Désormais du chaos naîtra la mainmise
Sur les richesses du monde
Et sur les peuples !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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