La
production électrique par l’énergie nucléaire, en dehors des problèmes de
sécurité et de déchets, est mal adaptée à des variations rapides de puissance,
l’effet Xénon, induit en cas de variation brusque, empêche son redémarrage immédiat
à pleine puissance. Son efficacité maximale se trouve dans une production
constante. On peut estimer que la fourniture de 75% à 80% est un pourcentage
qui assure une puissance délivrée constante sur l’année. L’apport supplémentaire
par l’énergie thermique et l’hydro-électricité suffit alors à faire face à la
consommation.
Les
énergies renouvelables, en particulier éolienne, ne permettent ni de minimiser
significativement l’apport de carbone puisqu’elle doit être couplée au
thermique ni d’envisager pour l’instant un coût plus faible, même que le
thermique. Pour l’électricité il faut donc réduire leur utilisation et à une
implantation très réglementée dans les zones ventées les plus favorables. L’objectif
de produire 21% d’électricité en 2020 est une aberration. Dans la mesure où l’éolien
n’est pas la solution au complément d’énergie nécessaire aux variations instantanées,
journalières et saisonnières de la consommation électrique ce sont les
centrales thermiques, hydroélectriques et surtout nucléaires qui devraient
rester la base de la production d’électricité.
Tant
que les énergies renouvelables ne sont pas rentables, seules la recherche et l’innovation,
en particulier dans le solaire, devraient être l’objet d’aides ou de
subventions. Il faut donc se concentrer sur les efforts de réduction de la
consommation. C’est dans ce domaine que la recherche et l’innovation doivent aussi
être soutenues. Là encore le soutien ne doit pas aller vers les particuliers,
sauf en tant que mesure sociale, mais distribuer l’aide à l’innovation aux
brevets reconnus techniquement efficaces et d’une rentabilité prouvée. Il y a
encore d’énormes progrès à faire mais l’aide à la production est également à
proscrire car elle pousse souvent à la non-rentabilité et à un déséquilibre
concurrentiel.
Il
nous reste le grand domaine du chauffage et du transport où les consommations
de produits pétroliers et de gaz sont la principale source de dépendance de
notre pays. La consommation énergétique totale se répartit de la façon suivante
en 2012 :
- charbon : 3,4 %
- produits pétroliers : 41,8 %
- gaz : 20,8 %
- électricité : 24,4 %
- EnRt : 9,7 % (bois, agrocarburants, biogaz et déchets).
65%
des énergies consommées nous tiennent en état de dépendance dont 42% par le
pétrole. C’est donc dette dernière qu’il faut résorber d’autant plus que ses
nuisances sont importantes et jouent quotidiennement sur la santé publique en dehors
du gaz carbonique. Le chauffage au gaz peut être privilégié par abaissement des
taxes en concurrence avec le chauffage électrique qui peut progresser avec l’isolation
des habitations. En ce qui concerne le transport il est important de limiter le
transport routier de marchandises aux déplacements courts en développant le ferroutage,
et le transport fluvial. Pour le transport des particuliers, la mise en œuvre de
transport collectif de remplacement, à fréquence et commodité d’accès, doit
être poursuivie dans les agglomérations. Le développement de la voiture
électrique n’est pas d’une évidence aussi claire.
En
effet d’une part elle n’atteint pas son seuil de rentabilité sans aide de l’État
à la production et d’autre part les batteries nécessaires nous font retomber
dans la dépendance à cause des éléments chimiques utilisés dont nous ne disposons
pas sur notre sol. Par ailleurs le recyclage des batteries est très difficile
et un nouveau problème de déchets polluants va vite se poser. Enfin cela
demande des infrastructures lourdes dans le réseau de distribution urbain et
routier qu’il faut intégrer dans le coût pour l’État donc pour nous. Le recul de
Renault dans le développement des véhicules tout électrique montre qu’il faut
laisser du temps à la recherche et à l’innovation. L’État, comme toujours, est
en train de penser à une taxation de ces consommations de Kwh et, par là même,
en diminuera l’attrait.
La
solution risque d’être le moteur à hydrogène, d’autant plus que les productions
d’électricité en surplus de la demande par les énergies renouvelables peuvent
être utilisées à la production et au stockage de cet élément chimique. Sous réserve de
rentabilité globale, on pourrait redonner de l’intérêt aux énergies
renouvelables et disposer d’une source inépuisable et indépendante d’énergie. C’est
bien dans la recherche et l’innovation vers lesquelles le plan énergétique doit
s’orienter.
Le réseau
électrique intelligent est conçu pour s’adapter à l’évolution de la production
d’énergie. Des consommateurs, particuliers ou entreprises, vont de plus en plus
devenir des producteurs intermittents d’électricité (grâce aux panneaux
photovoltaïques et aux éoliennes), avec lesquels le réseau général va devoir
composer. L’Europe, les États-Unis et le Japon travaillent d’ores et déjà sur
ce concept. Les voitures électriques branchées sur le réseau pourraient, en
outre, grâce aux capacités de stockage de leurs batteries, relayer les baisses
intermittentes de production des énergies renouvelables citées plus haut (vent,
soleil...). Enfin l’énergie nucléaire est loin d’en avoir terminé avec le
progrès. Les surgénérateurs, les générateurs au thorium (élément chimique le plus
présent sur la planète) et bien d’autres types de réacteurs dont certains ont
une sécurité intrinsèque sont à l’étude dans le monde et nous permettront d’attendre
l’arrivée espérée des réacteurs à fusion pour une énergie inépuisable.
Quand
l’idéologie stoppe le progrès, celui-ci continue ailleurs.
L’énergie
est le moteur de toute économie.
Intelligence,
efficacité et indépendance
Sont
ce qui fait un grand pays !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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