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Poor’s vient de dégrader la France à la note AA. Cette nouvelle
n’étonne
que le gouvernement mais sûrement pas les dizaines de milliers de
salariés mis
à pied par les plus de 13.100 sociétés placées en redressement ou en
liquidation judiciaire, ou encore en procédure de sauvegarde, au
troisième
trimestre 2013, ni sûrement l’ensemble des bonnets rouges bretons. Cette
dégradation a été déjà anticipée par le milieu des investisseurs et le
système
de collusion entre le monde bancaire. L’important c’est que cela
n’affecte pas l’État qui va continuer à revendre aux banques nos
obligations sans que le taux
d’emprunt soit réellement affecté. La BCE vient d’ailleurs de baisser à
0,25%
le taux directeur et va continuer à racheter les obligations pourries
qui
plombent la santé des banques. Cette manœuvre n’est ni plus ni moins
qu’une
manière déguisée de faire marcher la planche à billets. La BCE donne de
l’argent
aux banques contre des obligations qui ne valent pratiquement plus rien.
L’Etat
emprunte à un taux qui est encore bas sur une assurance de solvabilité, c’est-à-dire
de capacité à rembourser et sur la solidité de l’euro assurée par l’Allemagne.
Mais sa capacité à rembourser une dette, qui va dépasser les 1.900 milliards avec
95% du PIB, tient en réalité à l’épargne privée que nous détenons vous et moi
avec les sociétés. En effet François Fillon et Jean-Marc Ayrault ont déclaré, l’un
et l’autre, que l’État était en faillite. Comment en serait-il autrement quand
on a en dette tout ce que l’on peut produire en une année ?
Votre banquier
ne va pas au-delà d’un tiers de vos revenus mais dans le cas de l’État il ne s’agit
pas de ses revenus mais de l’ensemble des dépenses publiques et privées puisque
c’est ainsi qu’en effet est calculé le PIB. Ceci montre d’ailleurs au passage
que le PIB augmente quand l’État dépense plus ! Mais si l’on rapporte la dette
aux impôts et taxes collectés c’est 6 années et demie de collecte fiscale qu’il
faut soustraire pour rembourser la dette. Autrement dit si l’on ne consacre que
1/3 du budget primaire (hors remboursement d’emprunt), comme pour un
particulier, il faudra 76 ans de privations budgétaires drastiques pour
rembourser la dette à raison de 79 milliards par an ! Ceci n’est d’ailleurs
vrai que si les taux d’emprunt n’augmentent pas.
Aujourd’hui
le président Hollande rencontre le président de la Banque Mondiale. Visite de
courtoisie ? Que nenni, la BM accorde des prêts préférentiels à ses pays
membres en difficulté selon des critères très subjectifs, donc à la tête
du client, pour généralement des projets de développement à long terme. Mais
cela ne se fait pas sans contrepartie sur une stricte discipline budgétaire,
une élimination des barrières aux investissements étrangers, une privatisation
des entreprises de l’Etat entre autres. Au passage on notera que le président
de la BM est nommé de manière consensuelle par le gouvernement des Etats-Unis.
Cette visite est donc de circonstance avant de signer le traité de
libre-échange transatlantique auquel tiennent les Etats-Unis comme nouveau pas
vers la gouvernance mondiale.
La
France est dans un état de crise endémique depuis près de 40 ans à cause d'un
système politique, économique et bancaire corrompu et sclérosé avec en plus des
connivences malsaines entre l’Etat, la BCE et les banques. La BCE prête aux
banques à 0,25% et les banques prêtent à l’Etat français à 2,39%. Le système d’asphyxie
des Etats est en place au profit… des banquiers qui prennent des risques
énormes comme le Crédit Agricole qui a engagé 1301 milliards sur 19,4 milliards
de fonds propres. Si dans le vent de panique d’une crise, type 1929, toutes les
sociétés et tous les particuliers veulent retirer leur argent, une demande sur
67 pourra être satisfaite. Il faudra que la Banque de France intervienne mais
celle-ci ce n’est que vous et moi.
La
solvabilité des banques et de l’État est en cause et elle n’est assurée que par
une préemption de l’épargne privée comme on a commencé à le faire à Chypre. Pendant
ce temps notre Premier Ministre annonce 3 milliards pour Marseille, un plan d’avenir
d’un milliard pour la Bretagne, suspend la rentrée d’argent de l’écotaxe, et
donne à tous ceux qui réclament avec… l’argent qu’il n’a pas sinon dans des
emprunts plus lourds ou des économies de plus en plus difficiles à trouver.
Dans
cet enfumage permanent la presse médiatique pour sa plus grande partie, sert de
relais au monde politique sans jouer son rôle de quatrième contre-pouvoir en
cherchant à faire une analyse critique des propos et des chiffres annoncés par
le gouvernement. Avec les énormes subventions qui arrosent celle-ci et les
avantages des journalistes sur l’impôt sur le revenu, leur partialité est
assurée. C’est le cas par exemple du taux de chômage dont on a compris en
septembre qu’il pouvait être facilement manipulé, en tous cas beaucoup plus
facilement que le taux d’emploi, dont personne ne parle, et qui révèle que 33%
de la population n’a pas le plein emploi… Incompétence ou collusion avec le
pouvoir ?
On se fout de nous et de la démocratie !
Ceux qui ont la tête près du bonnet
Vont ressortir… la guillotine !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon