Bravo la Grèce ! Bravo les
Grecs ! Le couple franco-allemand est vilipendé, les insurgés sont dans la
rue. De mesures d’austérité en mesures d’austérité, le peuple est affamé. Il ne
croit plus en l’euro. Pour pouvoir espérer atteindre sa pitance à travers les
barreaux de son euro-prison, le peuple doit encore maigrir et son squelette
devient décharné. Les vautours tournent autour de leur proie. Alors le peuple
va dire « Non » et briser ses chaînes !
« Ami entends-tu le vol
lourd des corbeaux sur la plaine ? Ami entends-tu le cri sourd du pays qu’on
enchaîne ? ». Cela ne vous rappelle rien ? Un pays qui tombe
sous le contrôle d’autres pays et de technocrates non élus est-il encore une
véritable nation ou ne serait-il pas devenu un simple vassal ?
Arrêtons le discours culpabilisateur
de la Grèce et de nos gouvernements précédents qui n’auraient jamais dû accueillir
la Grèce ! D’abord le responsable chargé chez Goldman Sachs de vérifier les
comptes de la Grèce est un certain Mario Draghi qui prend la tête de la BCE !
C’est dire si les responsabilités sont partagées dans le monde
politico-financier d’avidité d’argent et de pouvoir. Sarkozy, le bonimenteur
qui a occulté le résultat du référendum sur la Constitution européenne, vient
de prendre une leçon de démocratie.
Le sujet va agiter le G20 et le
couple franco-allemand dans un contexte de morosité de croissance puisque l’OCDE
vient de ramener ses prévisions à 0,3% pour la zone euro. Nous sommes bien loin
des prévisions de croissance à 1% pour 2012 faites par le gouvernement. C’est
dire que la Grèce ne peut rembourser sa dette dans un tel contexte mais elle ne
sera pas la seule.
Après la Grèce, l’Irlande, le Portugal
déjà aidés, l’Espagne et l’Italie sont
menacés. Les rendements des obligations italiennes ont atteint en fin de
semaine dernière leur plus haut niveau depuis la création de l'euro, un signe
de tension et de défiance à l'égard du gouvernement de Silvio Berlusconi malgré
ses promesses réitérées de réformes. Les recommandations de rigueur faites à l’Espagne
tomberont dans le puits du chômage à 20%.
On va en appeler au sursaut collectif
du G20 dans un climat de crise mondiale. Le fléchissement de la croissance en
Chine et la reprise plus qu’aléatoire et molle aux Etats-Unis ne présagent d’aucune
concession majeure à l’euro, sinon une perte d’indépendance de l’Europe dans le
contrôle des échanges commerciaux. La Grèce, berceau de la démocratie, sera le
tombeau de l’euro !
L’euro est à l’agonie, comme l’a dit Philippe De Villiers,
Il ne survivra qu’en desserrant son carcan
A moins que l’on meure avant d’étouffement !
Claude Trouvé