lundi 7 novembre 2011

Le casse-gueule de nos équilibristes

Ils ont enfin trouvé le bon Fillon ! Le budget est bouclé avec 7 milliards répartis entre 5,5 milliards pour nous les classes moyennes et pauvres, 1 milliard pour les grosses sociétés et une pincée de 0,5 milliards pour la nouvelle réduction des dépenses de l’Etat. Bravo pour la répartition judicieuse de l’effort budgétaire ! Ah non, j’oubliais les salaires du président de la république et des ministres seront gelés… jusqu’à ce que les urnes les renvoient dans les confortables postes prévus pour leur départ. C’est ce qui s’appelle se foutre du monde, en particulier par celui qui s’est octroyé 20% d’augmentation en arrivant à l’Elysée !


Près de 80% de l’effort demandé sera pour nous les contribuables et consommateurs, sous forme de taxes, de réduction de niches fiscales et de prestations sociales. Le rejet d’une partie de l’effort sur les collectivités territoriales ne va pas manquer de se répercuter sur l’aide sociale qui constitue l’essentiel de leur budget. Ceci augure mal de la croissance qui sera inéluctablement affectée, d’autant que rien ne semble prévu pour la booster puisque les caisses sont vides et que l’on doit résorber la dette sous peine de perdre le fameux AAA.

Il est évident que l’Etat ne peut diminuer ses dépenses du jour au lendemain puisque tout se fait dans l’urgence. Ceci demande des restructurations qui doivent s’étaler sur plusieurs années. Il y a pourtant un gisement de 100 milliards à récupérer. A elles seules les dépenses en personnel sont de l’ordre de 130Mds€ pour de l’ordre de 2 millions de salariés et d’un tiers plus élevées qu’en Allemagne soit une quarantaine de milliards de trop.

Par ailleurs les béotiens que nous sommes et qui ne savent qu’utiliser les quatre opérations avec une calculette se posent le petit problème d’arithmétique suivant :

Avec 7Mds€ nous avons équilibré le budget 2012 pour faire face à une diminution de la prévision de croissance de 0,75% la ramenant à 1%. Si l’on tient compte de la précédente prévision nous devrions donc en être à 12+7 soit 19Mds€ d’euros pour passer d’un accroissement de la dette de 5,7% en 2011 à 4,5% en 2012. Par ailleurs pour équilibrer le budget en 2016 avec un accroissement nul de la dette il faudra rajouter 100Mds€ supplémentaires… dixit le Premier Ministre.

Bon, si je comprends bien, à croissance de 1%, il faut 19 milliards pour gagner (5,7%-4,5%) soit 1,2% de diminution sur la croissance de la dette. Donc pour passer de 4,5% à 0% en 2016, il faut (19*4,5/1,2) soit 71,3Mds€ et non pas 100Mds€. Plusieurs hypothèses sont possibles, soit le calcul est faux mais on aimerait comprendre, soit les 100Mds€ sont volontairement gonflés, soit ce n’est pas 19Mds€ qu’il faut en 2012 mais (100*1,2/4,5) soit 26,7Mds€ !

Cherchez l’erreur… Juppé a dit qu’il aurait préféré un peu plus d’aise, on le comprend ! D’autant que si la croissance est nulle en 2012, comme l’annonce de nombreux économistes, il faudra rajouter 9 Mds€ pour rester dans les clous ! Avec ça si les agences de notation nous conservent encore notre AAA, c’est qu’il y a une bonne fée qui veille sur nous (les USA ?)… Jusqu’aux élections ? Pas sûr ! Le temps nous est désormais compté.

Diriger c’est prévoir

Il est trop tard pour les grandes coupes dans le budget de l’Etat

« Rien ne sert de courir, il faut partir à point ».

Depuis trente ans nous faisons fausse route !

Ne subissons plus, changeons de cap !

Claude Trouvé