mercredi 16 novembre 2011

Droit d’ingérence ou droit d’assassiner ?

Les langues se délient sur les rocambolesques descriptions du faux-meurtre de Ben Laden, mort depuis longtemps, et du vrai assassinat de Kadhafi. Sur ce dernier il apparaît de plus en plus clairement que la troïka américaine, britannique et française a voulu et préparé son assassinat. Des forces spéciales françaises étaient sur place lors de l’interception du convoi et le dictateur était repéré depuis Syrte. L’attaque des chasseurs français ayant stoppé le convoi sans atteindre mortellement Kadhafi, il a fallu l’abattre de sang-froid.

Les liens avec la CIA américaine, le MI6, la famille royale britannique et la France étaient trop porteurs de révélations pouvant mettre à mal la réputation de ces pays lors d’un procès devant le tribunal international. Les britanniques semblent avoir joué un rôle important dans la réhabilitation de Khadafi, ce qui a poussé Sarkozy à l’inviter à Paris. Jouant sur sa possession de secrets d’état et plus particulièrement liés à la personne du chef de l’état, le dictateur s’est montré exigeant et humiliant envers son hôte. Il avait signé son arrêt de mort.

La déstabilisation du pourtour méditerranéen, voulue par Obama, nécessite l’affaiblissement des régimes forts. Son but est la politique énergétique dans une course contre la montre avec la Chine pour assurer les approvisionnements en pétrole et matières premières. La Chine a déjà tissé des liens très forts en Afrique et avait des vues sur la Libye. Il était temps d’agir. La connivence avec les frères musulmans, qui cherchent à étendre leur emprise pour mettre en place un califat, a poussé les tribus hostiles à se mettre en rébellion. Le tour était joué.

Qui a donné l’ordre d’achever Kadhafi ? L’ordre est venu d’une puissance étrangère selon les révélations de l’ex-chef du CNT à la presse américaine ! J’ignore le nom du responsable mais je pense comme vous ! Nous voilà bien loin du « printemps arabe ». Les représentants d’un islam fort, très lié à la charia, s’imposent progressivement en Tunisie, en Libye et en Egypte. Le cas de la Syrie est en cours de résolution par les mêmes acteurs que pour la Libye. Il suffit de convaincre la Russie c’est tout. La Turquie est mobilisée, les opposants sont à Moscou.

Il est temps de s’insurger contre ce droit de régler le sort des peuples au gré de nos besoins, de porter la guerre dans des contrées étrangères, de bombarder des populations civiles, d’inciter à la guerre civile, d’assassiner les personnages gênants. Doit-on se réjouir d'avoir participé par près de 7000 frappes aériennes à des pertes humaines de l'ordre de 30.000 morts en Libye ? Doit-on se réjouir de n'avoir pas respecté le mandat de l'ONU sous condition de non présence au sol ? De quel droit attaque-t-on les dictatures ? Sommes-nous agressés ? N’est-ce pas la loi du plus fort plutôt que les Droits de l’Homme qui nous permet de nous conduire en maîtres du destin des nations ?

La gouvernance mondiale nous montre les dérives dans lesquelles nous tombons. Le pouvoir laissé entre des puissances financières et quelques chefs de guerre peuvent nous entraîner vers les pires actions où finalement les individus comptent peu au regard des intérêts des nouveaux dictateurs du monde !

Peuples assaillants et assaillis bernés,

Incitations et financement à la guerre civile,

Populations massacrées, villes détruites,

Assassinats légalisés,

Nous glissons dans le monde de l’horreur et du déshonneur !

STOP !
Claude Trouvé