La candidature de Jean-Pierre
Chevènement à l’élection présidentielle, après le discours de Montebourg sur la
démondialisation, remet un coup de projecteur salutaire sur le souverainisme.
Chevènement a la carrure d’un grand homme d’état et ses positions laissent peu
de place au conformisme et à la pensée unique. Il a ses convictions et ne cède rien
sur ce qui lui paraît essentiel pour la France.
Son analyse de la situation est
juste et il ébranle la pensée unique. Il ouvre ainsi la voie à une vision plus
large de l’avenir de la France dans l’Europe. Les souverainistes que nous
sommes ne peuvent qu’approuver le fait de vouloir « bouger les lignes ».
Nous divergeons sur certaines des vues économiques de salut qu’il propose mais
nous le suivons sur l’élan qu’il veut donner à une France qui croit de nouveau
en elle-même.
Il y a peu à espérer de son
engagement dans la lutte contre l’envahissement d’une culture qui n’est pas la
nôtre et on a toujours à l’esprit la façon permissive qu’il a eu de considérer
la délinquance des jeunes « ces petits sauvageons ». L’ampleur de la
transformation de la société ne lui est pas apparue comme essentielle pour l’avenir
de notre pays. Nous avons donc notre mot à dire sur ce point.
Néanmoins il faut se réjouir qu’à
gauche des hommes tentent de secouer les consciences et de réveiller une
analyse plus sérieuse de notre situation dans un monde de « marchands »
qui nous écrase par le poids des marchés et des médias. Ces derniers relaient
une pensée unique en propageant un dogme qui ne souffre aucune contestation
alors qu’un premier ministre vient en toute tranquillité nous avouer la situation
d’échec dans laquelle nous sommes !
Depuis trente ans nous dégringolons en
enrichissant les puissances financières, notre pays s’endette au profit de l’Allemagne
et de la Chine entre autres. Les multinationales se meuvent dans un espace
ouvert aux capitaux, aux délocalisations et se permettent d’échapper à l’impôt.
Il est temps que des hommes politiques militent pour une autre vision de l’Europe
et une reprise en main de notre destin.
L’Europe fédérale, la gouvernance
mondiale à base de globalisation ne sont pas la voie inéluctable dans laquelle
on veut nous entraîner. Elle est suicidaire des peuples qui deviennent la proie
d’un Nouvel Ordre Mondial qui les écrasera. Les français ont dit non à la
Constitution européenne car ils avaient compris les dangers de Maastricht. On a
fait fi de leur vote avec le traité de Lisbonne et on cherche de nouveau à les
enfermer dans une gouvernance économique sans les consulter.
Dans la République, la pensée unique n’est pas plus héréditaire que le
chef de l’Etat !
A-t-on oublié que dans la démocratie
C’est le peuple qui détient la souveraineté ?
Claude Trouvé