vendredi 25 novembre 2011

Chacun pour soi et sauve qui peut en vue !

L’accélération des évènements est spectaculaire même si elle était prévisible. On est toujours étonné de voir que ce que l’on prévoyait hier se réalise devant vos yeux selon le scénario prévu. Dans la cordée accrochée à l’Allemagne, un autre pays vient de dévisser, la Belgique. Mais le premier de cordée annonce des signes de faiblesse. Son crédit s’effrite et il ne place plus que 3,65 milliards de ses obligations sur les six espérés. Son piolet ripe sur la glace dure des marchés. Le dogme de l’euro qui protège fond comme neige au soleil. Tout part en quenouille.

« Selon un journal belge, un plan pour sauver la banque hybride franco-belge Dexia n'a pas pu avoir lieu. Cet échec a alimenté les discussions selon lesquelles la France doit puiser plus profond dans son fonds de sauvetage... ce qui, à son tour, a poussé l'agence Fitch à déclarer qu'elle pourrait revoir le triple A de la France. »

Hors de la zone euro on s’inquiète. Le Royaume-Uni  réfléchit aux dispositions à prendre pour tenir compte de l’impact d’une sortie désordonnée des pays hors de la zone euro. Ses banques détiennent encore une quarante de milliards d’obligations des pays menacés. Mais la solidité de la gestion allemande est même remise en cause car il est probable qu’elle ne tiendra pas non plus les objectifs budgétaires de 2012.

La France va tout droit à la faillite pour plusieurs raisons. De 1974 à aujourd’hui la dette publique est passée de 21,2% à 86,2%. Tous les gouvernements gauche-droite en sont responsables. En 2011, c’est 87% de nos impôts sur le revenu qui passe dans le remboursement des intérêts de la dette. C’est le troisième poste des dépenses de l’état et 16,5% des recettes.

Avec 373,4 Mds€ de dépenses et 171,8 Mds€ de recettes en 2011 la France aggrave sa dette de 101,6 Mds€ soit 33,7% de ses recettes fiscales ! Elle verse déjà, dans son budget, 18,8 Mds€ à l’Union européenne mais en 2012 cette participation va exploser avec la faillite de la Grèce, et d’autres pays sans doute, et le renforcement du FESF pour lequel la France s’est engagée pour 159 Mds€ ! Les dépenses publiques dépassent les 54% de notre PIB. C’est donc plus de la moitié des ressources du travail qui passent dans les impôts.

« Le constat est sans appel : un Français ne travaille que pour l'Etat jusqu'au 26 juillet de l'année civile ! » (Chronique Agora)

Où trouver 33,7% de recettes fiscales supplémentaires pour équilibrer le budget de la France ? Tordons de suite le coup à la recette de la taxation des riches. Selon la chaîne télévisée TF1, voici ce que donne l'idée d'une taxe de 3% sur les revenus des présumés riches :

Revenus annuels
en euros
Nombre de foyers touchés
Recette fiscale annuelle en millions d'euros
500 000 euros
30 000
200
150 000 euros
300 000
1 500

Taxer les riches procurerait donc une somme dérisoire entre 200 millions et 1,5 milliards d'euros de recettes...Il faut donc pousser le raisonnement plus loin. Si l’on taxait les riches à 150.000 euros annuels à 90% pour ramener leur revenu à 1250 euros mensuels (au-dessous du SMIC à 1350 €), on ne trouverait que 45 Mds€ à peine de quoi payer les intérêts de la dette en 2012.

Il faut donc élargir le nombre de foyers touchés par la pression fiscale sur les riches ! Préparez-vous, vous les classes moyennes, c’est sur vous de toutes façons que la dette pèsera !

La croissance ? Pour équilibrer une augmentation du déficit budgétaire de 4,5% par rapport au PIB, comme prévu en 2012, il faut au moins 4,5% de croissance. Le 1% de croissance est remis en cause, on est donc loin du compte, il manque 70 milliards.

Les taux d’intérêt ? Nous empruntons encore à 3,5% mais 1% d’augmentation entrainerait 15 milliards de dette supplémentaire. Or nous sommes l’un des pays où l’assurance contre le défaut de paiement est le plus cher. C’est dire la confiance des créditeurs de l’Etat !

Nous sommes quasiment morts financièrement, le triple A aussi et l’euro se meurt ! L’homéopathie n’est plus de mise, le temps des opérations chirurgicales est venu !

Alors que l’on nous noie dans un débat stérile sur le nucléaire qui pose un problème de moyen terme, le nœud coulant de la dette se resserre chaque jour et nous approchons de l’étouffement. Il y a des solutions douloureuses possibles mais toutes devront passer par ces trois objectifs (On en reparlera).
Réduction drastique des dépenses de l’Etat

Relance de l’investissement public

Sortie de la monnaie unique

Claude Trouvé