vendredi 11 novembre 2011

Il n’est plus de nation quand elle perd son drapeau

Une nation sans drapeau est une nation sans identité.

En ce jour finissant du 11 novembre, il est temps de se souvenir que le mot « France » s’est écrit en lettres de sang par des hommes et des femmes qui sont morts pour sa survie.

« Mère, voici vos fils qui se sont tant battus
                                                           …
Mère, voici vos fils et leur immense armée,
Qu’ils ne soient pas jugés sur leur seule misère,
Que Dieu mette avec eux un peu de cette terre
Qui les a tant perdus et qu’ils ont tant aimée. »
                        (Charles Péguy)

Tous les groupements d’hommes se font derrière un drapeau, c’est leur signe de reconnaissance et le symbole de leur identité. Les Etats-Unis resteront forts tant que leur fierté à leur drapeau restera aussi forte qu’aujourd’hui. Notre désintérêt croissant pour notre drapeau est un signe de dégénérescence. Il n’apparaît plus normal que l’on mette notre drapeau à son balcon, c’est pourtant un geste qu’un étudiant américain vivant en France accomplit naturellement.

La république ne veut plus de la fleur de lys mais elle ne met plus le drapeau dans les écoles et les universités. Lorsque l’Etat sort notre drapeau, il s’empresse d’y ajouter celui de l’Europe. Pourtant qui se sent véritablement européen ? Nous parlons 35 langues différentes et le nationalisme ressort par tous les pores de l’Europe en ces temps de crise. Nous ne construirons pas l’Europe sur les ruines des nations et un autodafé de drapeaux !

La France est toujours en danger, il a dû toujours combattre l’ennemi de l’intérieur et de l’extérieur. Son existence est régulièrement remise en cause militairement ou économiquement et les jeunes générations n’y échapperont pas. L’illusion de l’internationalisation et de la globalisation comme garante de la paix dans le monde n’est qu’un soporifique qui tue les nations à petit feu jusqu’à ce que les peuples prennent les armes pour ne pas mourir.

Pour moi comme pour beaucoup d’autres « les chants désespérés sont les chants les plus beaux ». Je ne résiste donc pas, en tant que Commandant ORSEM, a publié un texte d’un officier supérieur qui illustre de façon magistrale les dangers toujours présents et la valeur du drapeau. Que cet officier me pardonne d’y avoir changé quelques mots.

 Place du Capitole à Toulouse, le 18 novembre 2009, des hordes de Français d’origine algérienne, prennent prétexte d’un match de football de leur pays d’origine pour arracher le drapeau tricolore, le brûler et le remplacer par un drapeau « croissanté ».

J’ai longuement flotté sur les champs de bataille
Résistant bravement aux coups de la mitraille.
Maintes fois ma voilure épongeait dans le vent
Le sang des soldats morts, les pleurs des survivants.

Au sommet du pays je dressais mes couleurs,
Témoignage vibrant de la foi, de l’honneur.
Les anciens devant moi soulevaient leur chapeau,
Qu’y a-t’il de plus beau que l’Amour d’un drapeau ?

Mais la honte survient par un soir gris d’hiver,
Ma hampe fut brisée par des mains étrangères,
Lacérés, mes beaux plis sanglotaient en silence,
En voyant que ces doigts s’attaquaient à la France.

Devant la foule haineuse, on me jeta à terre.
Un instant je pensais : « Nous sommes dans la guerre, 
Mais non ! Car dans ce cas j’aurais mes défenseurs ».
Ici nul n’accourut pour calmer ma douleur !

Les uniformes bleus trépignaient de colère,
Mais leur chef, tout là-haut, préservant sa carrière,
M’a laissé sans mot dire aux mains de mes bourreaux.
Je mourus sans qu’une arme quitte son fourreau.

Ce soir je regrettais de porter ces couleurs,
Car une part de la France est morte dans mes pleurs.
Quand mon pays me laisse ainsi succomber seul
Je ne suis plus drapeau, mais je deviens linceul.

Lieutenant-colonel Michel Brault
Légion d’Honneur et Médaille militaire

Merci mon Colonel.

Claude Trouvé