C’est ainsi que Sarkozy est piégé par Angela Merkel, sa dette publique, sa désindustrialisation et son déficit du commerce extérieur. Les agences de notation font peser la menace et, des pays ayant le AAA, nous sommes le plus mauvais élève, classé de plus à la treizième place dans l’UE, juste entre l’Italie et l’Espagne !
Quand les marchés auront mis la tête sous l’eau de l’Italie et de l’Espagne qui sera attaqué d’après vous ? L’Allemagne n’acceptera pas l’extension du rôle de la BCE à celui de FED européenne. Elle ne l'acceptera non plus par l’intermédiaire, sauf à l'état transitoire, du fonds de solidarité du FESF. La crainte de la planche à billets est viscéralement ancrée dans l’esprit allemand depuis la république de Weimar.
L’exemple des USA n’est pas là pour la rassurer. La croissance molle, soutenue par l’injection de 2000 Mds$, a surtout généré 500 Mds$ de dettes supplémentaires. Tant que le dollar sera la monnaie de référence, la dette leur importe peu. Le risque est que cela ne dure pas. Il n’en est pas de même en Europe et l'euro pour lesquels la confiance des banques et des assurances s’effrite chaque jour, hormis pour l’Allemagne.
La rigueur, imposée par l’Allemagne, reprise par Bruxelles et le FMI et qui demande de sortir de l’accroissement de l’endettement, est interprétée principalement en augmentation des recettes fiscales et en diminution des subventions. L’effort se concentre sur les particuliers et accessoirement sur les sociétés. La guerre aux "gaspis" se focalise sur celle contre les fraudeurs. La fraude sociale et la fraude fiscale, auxquelles s’adonnent les classes pauvres, moyennes, et les sociétés ferait rentrer théoriquement 20 Mds€. Mais le contrôle du travail au noir est des plus difficiles et ne marche bien que par la dénonciation donc un contrôle peu reluisant et aléatoire. Or c’est là que se trouvent les 16 Mds€ estimés.
Ajoutons juste que le travail au noir règne en maître en Italie et, certains économistes y voient la raison de la survie des petites entreprises qui font la force de l’économie italienne. Il faut donc avoir la plus grande prudence sur l’intérêt réel de cette guerre déclarée qui ressemble plus à une annonce électorale visant à s’habiller du slogan de justice sociale de la gauche.
Par contre toute mesure, qui ne traite pas la dépense des administrations publiques en cherchant à réduire les coûts par une meilleure efficacité pour les tâches indispensables et une évaluation du coût des autres par rapport à l’intérêt qu’elles portent, agit sur le pouvoir d’achat des consommateurs, donc sur la croissance et le chômage. Depuis 2007 nous n’avons que très marginalement progressé sur ce point capital qui n’échappe ni à Angela Merkel, ni au FMI, ni aux agences de notation.
Nous voulons copier l’Allemagne mais nous sommes incapables de diminuer le pourcentage de nos dépenses administratives au niveau de celui de l’Allemagne. La rigueur, déclinée en recherches de ressources, nous fait glisser dans l’entonnoir de la faillite. Le salut ne peut venir d’une politique d’asphyxie de la consommation et d’une compétitivité plombée par la monnaie, la désindustrialisation et la fuite de nos cerveaux. Préférons l'entonnoir ci-dessous !
Sortons du carcan de l’euro pour la monnaie commune
Reprenons nos pouvoirs fiscaux et budgétaires
Réactivons la Recherche et le Développement
Utilisons un protectionnisme intelligent
Redonnons leur fleuron à nos écoles
Réindustrialisons la France !
Claude Trouvé