Il n’est point besoin d’avoir un dictateur pour subir une dictature, on peut subir une nébuleuse de dictateurs. Le sentiment de dictature se nourrit des dictats qui viennent d’en haut, je devrais écrire plutôt diktats car ils ont surtout une consonance allemande. A moins que ce soit une consonance soviétique avec notre soumission à des oukases, c'est-à-dire à des décisions autoritaires, arbitraires et sans appel.
Car c’est ainsi que le peuple français vit depuis Maastricht. Son avis ne compte plus et sa représentativité par le Parlement Européen ne lui permet que d’ajuster les propositions qui viennent des Commissions européennes. Il n’a aucun pouvoir réel sur les grandes orientations et ses représentants sont quasiment inconnus de nous tous. Les chefs d’état se sont même ingéniés à élire un président de l’UE sans pouvoir politique réel si ce n’est celui de convoquer les états aux réunions du Conseil et de l’UE qu’il ne préside d’ailleurs pas.
Par contre les « diktats » et les « ukases » pleuvent sur les peuples de l’UE. Les commissions, en charge chaque jour du fonctionnement de l’Europe, les imposent. Elles proposent, norment, critiquent, punissent et font même fi de la volonté des hommes politiques. L’élargissement de l’Europe en est un exemple frappant. Ce sujet important ne requiert plus l’avis des peuples, on nous impose les membres de notre famille, c’est l’adoption forcée. La Turquie est toujours subventionnée pour se préparer aux négociations d’adhésion à l’UE.

Mais on reparle de la Serbie, de la Macédoine et des progrès de l’Islande et de la Turquie. Alors que l’on se pose la question de la viabilité de la zone euro, Bruxelles continue, comme si de rien n’était, à imposer ses vues d’expansion ! Les puissances financières et les commissaires à leur botte n’ont cure de nos réticences, ils s’engraissent et prolifèrent d’autant plus que le bébé est gros et démailloté !
« Toute la philosophie de cette dictature industrielle et commerciale
aboutit à ce dessein impie :
imposer à l’humanité des besoins, des appétits. »
Claude Trouvé