Malgré
la risée ou le mépris qu’elle inspire, je persiste et signe que la seule
prospective politique intéressante de cette première phase de la campagne
présidentielle a été énoncée par Benoît Hamon avec son revenu universel. Tout
ce qui a été dit par ailleurs n’est que du ressassé, du recuit. Le débat
fondamental de l’appartenance de la France à l’UE et à l’OTAN n’a toujours pas
eu lieu dans ces primaires de droite et de gauche puisqu’elles ne servent que
de propagande au Système. L’exception d’une idée neuve est donc à signaler même
si le revenu universel est bien une idée du Système pour généraliser la
dépendance du peuple en le faisant tomber progressivement dans cette catégorie
des « aidés à vivre ». La présentation qu’en a faite Benoît Hamon est
de nature en tuer immédiatement la possibilité d’y rallier les citoyens ayant
un minimum de bon sens. Le coût en est insupportable dans l’état actuel de
notre économie. Néanmoins il s’agit, derrière celui-ci, d’un problème de fond :
l’arrivée en force de la robotisation et des puces électroniques.
Cette arrivée, comme toutes les avancées
scientifiques et technologiques, est porteuse de possibilités nouvelles d’améliorer
notre vie quotidienne mais aussi de menaces qui peuvent se retourner contre
nous. Les exemples passés ne manquent pas, le plus évocateur est sans doute l’arrivée
des avancées technologiques dans le domaine nucléaire. Il s’agit d’un grand
progrès avec toutes ses applications dans le domaine de la santé, de l’énergie
électrique et dans bien d’autres, mais ce fut aussi les armes nucléaires et les
bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki. A contrario on peut dire que ceci a
eu un effet de dissuasion et nous a probablement évité une guerre entre l’URSS
et l’Occident beaucoup plus sûrement que la création de l’UE. Cet exemple
illustre la complexité des effets primaires et secondaires du progrès qui peut
nous assurer la paix et la santé aussi bien que la mort. Mais il n’y a pas plus
actuel que le film de Charlie Chaplin, « les temps modernes », pour
nous faire toucher du doigt ce que contient ce progrès en cours actuellement,
la robotisation et les puces. Ces deux progrès sont porteurs de désaliénation
de l’homme au travail, de facilités dans notre mode de vie, d’amélioration de
notre santé, etc. mais aussi porteur de chômage, de « déresponsabilisation »,
de dépendance, d’exclusion, de manipulation cérébrale, de flicage, etc.
Sous
le revenu ou le salaire universel se cache une réflexion profonde sur le
devenir de l’homme face au progrès. La machine à vapeur a chassé les
diligences, sans grand dommage par ailleurs. L’automobile a chassé les
carrioles des paysans, sans grand dommage en dehors de la diminution des
chevaux et du crottin pour la culture mais a tué le maréchal-ferrant. L’électricité
a chassé la bougie et la lampe à pétrole et ouvert un domaine de progrès
infini, mais elle a aussi permis tous ces progrès où l’informatique, internet,
l’astronautique, la géolocalisation, ne sont pas des moindres. Sans elle
néanmoins les robots et les puces n’existeraient pas et eux ont des
conséquences directes sur notre travail et notre dépendance. Peut-être
pensez-vous que ce problème se résoudra tout seul avec des emplois qui en
remplaceront d’autres. Malheureusement le bilan entrées-sorties du travail n’est
pas à somme nulle et l’automation détruit du travail humain. Pire elle finit
par surpasser l’homme par sa qualité d’exécution. J’ai passé une partie de ma
vie professionnelle à l’expérimenter. L’homme devient de plus en plus
remplaçable et la disparition des
standardistes, des poinçonneurs du métro et des caissières de supermarché ne sont
que des exemples visibles aux yeux de tous.
Durant les cent dernières années, des
millions d'emplois ont été remplacés par des robots en particulier dans l’industrie
automobile. Mais aujourd’hui avec la miniaturisation de l’électronique le
phénomène s’accélère très rapidement. Une entreprise chinoise remplace 90 %
des employés de l'atelier par des robots… et voit sa production augmenter de
250 % ! Pendant le mois de décembre, des scientifiques et des
conseillers de l'ancien président des États-Unis Barack Obama ont publié un
rapport sur les effets de l'automation sur le marché de l'emploi et l'économie
américains. Les experts notent que l'IA présente un potentiel énorme de croissance
et de richesse en raison de l'augmentation de la productivité, néanmoins, ils
mettent en garde contre les menaces de l'emploi et l'aggravation de l'inégalité
des salaires entre les salariés qualifiés et ceux moins qualifiés. Aujourd'hui,
l'IA menace de remplacer les chauffeurs de taxi et d'Uber et s'en prendra
probablement aux chauffeurs de poids lourds durant la prochaine décennie, une
industrie de poids aux États-Unis qui fournit plus 3,8 millions d'emplois.
Adidas
est l'une des firmes qui a déjà annoncé son intention de robotiser entièrement
ses usines. Au Japon, Fukoku Mutual Life Insurance, une entreprise japonaise
d'assurances, veut augmenter la productivité de son entreprise de 30 % grâce à
un projet mené en collaboration avec la filiale japonaise IBM Watson. Fukoku
évoque un système de codage automatique d'évaluation de certificats médicaux
qui va s'appuyer sur Watson. Ce système va permettre à l'entreprise de se
séparer de 34 employés et augmenter sa productivité de 30 %. Les études qui
mettent en garde contre la robotisation accrue ne manquent pas, des dizaines de
métiers sont menacés de disparaitre et aucune économie n'est prête à faire cette
transition pour le moment.
S'il
est vrai que l'automation a ses avantages et permet d'atteindre des objectifs
impressionnants, il ne faut pas non plus négliger le fait qu'elle affecte négativement
le marché de l'emploi. De plus il faut aussi prendre en compte l’amélioration
spectaculaire de « l’intelligence des robots » qui deviennent
capables d’analyser des situations complexes et de prendre des décisions, de
pouvoir échanger entre eux et avec les humains, et bientôt de s’auto-créer. Après
avoir touché surtout des emplois non qualifiés, la robotisation va toucher les
emplois qualifiés en ne cessant de remonter vers le haut de la qualification.
On ne peut envisager l’avenir de l’homme sans y préparer l’humanité à l’avance
et les politiques devraient être là pour cela car « gouverner c’est
prévoir ».
Mais
on peut aussi parler des puces qui quittent le domaine des produits
manufacturés pour s’implanter dans notre corps sous forme de bioimplant. Une
puce RFID a été implantée sur des salariés de la société belge Newfusion comme
badge d'accès. Le bioimplant en question qui fait la taille d'un grain de riz
est inséré dans la main, dans la zone charnue située entre le pouce et l'index.
La description ressemble fortement au type d'implant sous-cutané xNT que
propose la jeune pousse nord-américaine Dangerous Things. Il s'agit d'une
capsule de 12 x 2mm en bioverre. Cette puce a été développée par Amal
Graafstra, un biohacker. Lors d'une conférence, il a défendu l'idée que cette
technologie est selon lui l'avant-garde d'une évolution de l'humanité. En
République Tchèque, Paralelni Polis, une association à but non lucratif qui
tient un café, propose cette solution comme mode de paiement de consommations
en bitcoin.
À
l'évidence, le recours à ce type de technologie dans un cadre professionnel
soulève de nombreuses questions quant à la sécurité des personnes et au respect
de leur vie privée dans un cadre légal et sanitaire qui n’existe pas. Robots et
puces nous donnent le choix entre robot-homme ou homme-robot. L’homme, qui
marche sans regarder devant lui, a toutes les chances d’y perdre sa vie. C’est
ce que l’on nous invite à faire… pour régler le problème des robots et du
chômage ?
Trop de dirigeants politiques et d'élus ne
voient que leur intérêt.
Ils naviguent à vue dans une société qui
court à sa perte
De plus en plus vite dans un monde
globalisé
Où la consommation est un veau d’or
Qui la consume et enrichit
Ceux qui la manipulent !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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