Avec
Sarkozy nous entrons dans la phase précédant la chute de notre pays vers un
abîme dont les futurs votants pour la présidentielle se crèvent les yeux pour
en voir le fond. Le sentiment d’entrer dans une nouvelle phase de notre
histoire après une fin de quinquennat sans relief de Jacques Chirac, l’envie de
la jeunesse de croire enfin à l’avenir meilleur promis par l’Union Européenne
et l’euro, la pression des milieux d’affaires pour une relance économique,
demandaient de l’énergie et du neuf et ont mobilisé un électorat prêt à s’enthousiasmer.
La droite voulait sortir définitivement des périodes de cohabitation et
affirmer que majoritairement la France était à droite. La gauche n’arrivait que
lorsqu’elle promettait du rêve crédible parce que rien ne permettait de prouver
que cela avait déjà échoué, ou quand la droite nous laissait y croire. Chirac
ne croyait à l’UE qu’à reculons mais il a laissé faire. L’homme providentiel a
alors émergé sur la scène politique, soi-disant héritier du gaullisme. Il
vibrionnait d’énergie, surfait sur les promesses d’un mondialisme heureux et
une autorité de l’État, héritée de son passage au Ministère de l’Intérieur, qui
garantissait des jours tranquilles en cet avril 2007.
Le soir de l’élection
de Sarkozy au Fouquet’s, il est tombé comme une trombe d’eau sur les épaules du
peuple qui se lève tôt. Cet homme vivait dans un monde qui n’était pas le nôtre,
le monde de l’argent, celui des grandes fortunes dont on comprenait que celles-ci
avaient réussi leur coup et que l’élu leur était redevable. C’est ainsi que l’on
a découvert le Sarkozy américain qui partageait l’intimité des Bush, et le
divorce d’un couple que l’on avait projeté sur le devant de la scène pour
rassurer les familles traditionnelles et promouvoir l’image paisible du couple
présidentiel. D’un seul coup l’homme providentiel sentait l’argent jusque dans
l’oligarchie financière étasunienne, le bling-bling, et rapidement l’homme, qui
voulait se marier avec le peuple, ne savait pas garder son épouse. L’image
écornée laissait encore la France dans un état économique suffisant pour
entretenir une image tournée vers l’avenir où tout était possible. La
gesticulation et les talonnettes gardaient l’illusion de grandeur et d’autorité.
Pourtant le langage et la posture avaient changé, l’homme allait au contact du
peuple d’en bas et l’interpellait le karcher à la main.
On
commençait pourtant à voir remonter vers lui des affaires alors qu’il était au
gouvernement, l’affaire des frégates d'Arabie saoudite et des sous-marins du
Pakistan, et l’affaire des frégates de Taïwan, affaires qui dorment en
attendant de nouvelles révélations. Ce n’était que les premières affaires d’une
longue suite mais il était facile de crier à l’acharnement et l’immunité du
Chef de l’État lui permettait de passer entre les fourches de la suspicion populaire.
Mais la catastrophe financière de 2008-2009 n’a pas pu étouffer le rapport de
la Cour des comptes en 2009 sur le budget de la présidence de la République qui
cible une affaire concernant la commande irrégulière d'études d'opinion par l’Elysée
à partir de 2008. Toutefois rendons à César ce qui appartient à César, ce
gouvernement a réagi plus rapidement à la crise de 2008-2009 que l’Allemagne au
prix d’un accroissement de la dette de 600 milliards pour maintenir la
croissance. La dette sous Hollande a été assez comparable et sans la crise.
Mais
les affaires ont pollué tout ce quinquennat et leur poursuite judiciaire sous
Hollande ont largement participé au discrédit de l’intéressé et de toute la
classe politique. L’affaire Tapie et celle de Kadhafi parlant, trois jours
avant la campagne de Libye, du financement de la campagne de Sarkozy. Jamais
condamné, Sarkozy n’en finit pas de traîner des boulets qui le rendent
vulnérable pour longtemps. Sarkozy est l’homme de l’attachement à l’hégémonie
américaine, au fédéralisme européen doublé de l’austérité à l’allemande. C’est
l’homme de la règle d’or sur les contraintes imposées au déficit/PIB et à la
dette publique/PIB, contraintes qui ont conduit la France à presque 100% de
dettes/PIB. C’est l’homme du traité de Lisbonne qui fait fi du vote populaire
sur la Constitution européenne. C’est l’homme qui a définitivement tourné le
dos à l’indépendance de la France et au gaullisme en lançant l’idée de
réintégration de la France dans l’OTAN dès novembre 2007 à la tribune du
congrès des États-Unis. L’ironie de l’histoire et la félonie de nos politiques veut
que, le 8 avril 2008, une motion de censure était déposée contre le projet de notre
engagement en Afghanistan et de réintégration dans le commandement intégré de l’OTAN…
par le Parti Socialiste ! Le plus beau est que le rapporteur de cette
motion était… François Hollande.
« … si notre pays renonçait à son autonomie de jugement au sein de
l’Alliance, c’est l'ensemble de l'Europe – pas simplement la France – qui se
trouverait en situation d'alignement sur les États-Unis. Et que vaut l'argument
sur la contrepartie offerte en termes de reconnaissance de l'Europe de la
défense ? C’est un jeu de dupes ! […] L'OTAN est dans une fuite en avant, ses
missions l'éloignent de ce qu'elle est et doit rester – une alliance militaire
– pour la faire devenir l'organisation politique de l'Occident. Ce que le
président Bush veut faire de l’OTAN – et pas simplement lui – c’est une "ligue
de démocraties", selon la formule de Mc Cain, le
candidat républicain. […] L’OTAN, dans ce schéma, deviendrait le bras armé d'un
bloc occidental dont la mission principale serait de défendre partout les
valeurs de l’Occident. » C’est François Fillon qui
défendait ce projet de Sarkozy. De plus lors du vote de confiance du 17 mars
2009, c’est Laurent Fabius, au nom du parti socialiste, qui déclarait : « Que
vous le vouliez ou non, au Proche et au Moyen-Orient, en Amérique du Sud, en
Russie, en Afrique, si l’on sait demain que la France est rentrée dans le rang,
et c’est ainsi que votre décision sera considérée cela portera tort à son
influence. Vous aurez beau le contester, nous le verrons dans les faits. »
Le
sommet de l'OTAN des 3 et 4 avril 2009 à Strasbourg entérinait la
réintégration
dans le commandement intégré. Sarkozy, Fillon, Hollande, Fabius, sont
tous des
félons qui ont joué avec l’indépendance de la France, l’ont livrée aux
États-Unis et nous ont entraînés dans des guerres ignobles en Libye, en
Irak et
en Syrie avec des centaines de milliers de morts, soldats, et civils
dont femmes
et enfants. La contrepartie d’une Europe de la Défense reste toujours un
chantier en déshérence. Pourtant en septembre 2011, Sarkozy, lors d’une
cérémonie d'hommage aux victimes des attentats du 11 septembre 2001 à
l'ambassade des États-Unis en France, s'était félicité du retour de la
France
dans le commandement intégré de l'Otan, estimant que celui-ci avait
permis à la
France de jouer un rôle de premier plan dans l'intervention militaire de
2011
en Libye qui a conduit au départ de Mouammar Kadhafi. On juge
aujourd’hui les
conséquences du chaos libyen avec le djihadisme sur une grande partie de
l’Afrique
et du Moyen-Orient, et sur l’immigration de masse Nord-Sud.
Sarkozy
a eu un successeur, pâle héritier de François Mitterrand mais tout aussi
insondable, François Hollande. Malgré les apparences des lois sociétales,
destinées à donner le change, rien n’a changé et le « Le changement, c’est maintenant » était le premier enfumage d’une
série inépuisable qui a poussé le peuple justement vers le changement en cours
de ses hommes politiques sans même entrevoir qui est vraiment digne d’exercer
cette fonction présidentielle. Ce quinquennat Hollande et ses conséquences sur
le vote de 2017 feront l’objet du prochain article.
Il y a eu en 2007 un changement profond
que nous percevons maintenant.
Les français n’ont pas compris que tout
ceci n’était pas dû au hasard.
Des forces extérieures, relayées à l’intérieur
de notre pays,
Ont patiemment tissé la toile de la
camisole de force
Que ses suppôts ont fait endosser à la France.
Aujourd’hui la France ne se reconnait
plus !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire