Plus
de la moitié de l’électorat est suspendue au-dessus d’un vide sidéral qui se
creuse chaque jour, les conversations du supermarché tournent autour : « Mais
qui peut-on encore croire ? Pour qui va-t-on pouvoir voter… en confiance ? »
Chacun se tourne à gauche et à sa droite, ce n’est que désolation et
consternation. Les hommes du Système qui nous régit depuis quarante ans nous
apparaissent dans leur froide nudité, celle qui sied à celui que l’on conduit à
l’échafaud. Ils ont tous fauté gravement de scandale en scandale, de meurtre en
meurtre, de magouille en magouille, de camouflage en camouflage, d’immoralité
en immoralité, de mensonges en mensonges, d’enfumages en enfumages.
Le Premier s’appelle Pompidou, celui qui nous
a vendu aux banquiers de la pire des façons en trahissant la colonne vertébrale
de la pensée gaullienne « La
politique de la France ne se fait pas à la corbeille » tout en surfant
sur l’élan que le général avait donné. A partir de ce moment les banquiers ont
confondu leur argent avec celui du Trésor public. Le peuple ne savait pas que c’était
le commencement de la fin de l’indépendance du peuple français, sauf encore
dans le domaine énergétique où le plan nucléaire nous sortait des griffes du
charbon et du pétrole. Le second fut Giscard d’Estaing, l’homme des chasses africaines,
qui a ouvert la porte de l’immigration sans vérifier la serrure et légué le
regroupement familial à une France qui a offert non plus des emplois mais des
aides sociales. Ce fut l’époque de l’affaire Robert Boulin suicidé soi-disant
pour avoir trempé dans des transactions immobilières mais sa fille n’a pas clôt
le dossier et un soupçon de fausses factures du RPR est toujours là. Cela ne
vous rappelle pas Bygmalion ? D’un président à l’autre rien n’a changé.
Le troisième, le Sphinx impénétrable, qui n’a
reculé devant rien pour accéder au pouvoir. Il est passé sans état d’âme de la
demande de la Francisque à Pétain à la Résistance, résistance qu’il s’emploiera
à déployer pour déboulonner celui qui est resté son rêve de laisser lui aussi
une trace dans l’histoire. C’est ainsi que, dans sa traversée du désert, l’attentat
de l’Observatoire est venu… à point nommé… en 1959 et l’a sorti de son oubli.
Mais à l’époque actuelle où tout le monde écoute tout le monde, il y avait eu
déjà des précédents. Entre 1983 et 1986, François Mitterrand fait écouter
illégalement par la cellule antiterroriste de l'Élysée plusieurs dizaines de
personnalités pour sauvegarder sa vie privée. L’affaire du Rainbow Warrior a
montré son visage du mensonge avec son complice Fabius laissant le ministre de la
Défense Charles Hernu payer les pots cassés, « suicidé » lui aussi.
Mais
dans les cris d’orfraie d’un peuple à bout de nerfs, alimenté soigneusement par
les « merdias », on a oublié le financement du PS et des campagnes
présidentielles par un système occulte du Parti socialiste mis en place en
1973. Le système reposait sur la facturation de prestations fictives en
contreparties d'attributions de marchés publics. L'argent était reversé au PS et
à des personnalités politiques et aurait financé les campagnes présidentielles
de François Mitterrand. L'ancien trésorier du parti Henri Emmanuelli sera
notamment condamné en 1997… mais a continué tranquillement sa vie politique.
Jean-Marc Ayrault a été condamné pour quoi au fait ? Pour la même chose.
Et l’inénarrable Harlem Désir ? Pour la même chose. Ayrault voyage comme
Ministre des Affaires Etrangères et Désir a un fauteuil doré à la Commission
Européenne.
Faut-il
rappeler que la longue présidence de François Mitterrand est emmaillée de
meurtres, comme les « suicides » de Pierre Bérégovoy et de François
de Grossouvre, en plus à l’Élysée. Boulin, Bérégovoy, sont peut-être les deux derniers représentants
de la morale publique. Malgré tout cela on vient toujours honorer la mémoire de
Mitterrand, celle de l’homme qui a vendu la France à l’Allemagne en signant
Maastricht et l’enchaînement de l’euro au mark. Quand on voit aujourd’hui l’écart
entre le commerce extérieur des deux pays qui dépasse les 300 milliards,
combien de notre argent cet homme a-t-il fait passer de l’autre côté de la frontière ?
Mais la sale guerre politique veut mettre au banc des accusés un homme pour immoralité,
laquelle a malheureusement court désormais chez nos élus et même jusqu’à
l’illégalité (Cahuzac, Guéant), avant que la justice ait été légalement saisie.
On a ainsi mis la tête de Louis XVI au bout d’une pique, ce roi qui avait été
le plus proche du peuple depuis longtemps. La vindicte publique est aveugle et
sans pitié et ceux qui s’en servent le savent bien. Que dire de Mazarine Pingeot et sa mère
Anne qui logaient dans un appartement de fonction d'un immeuble affecté à la
Présidence de la République du quai Branly (7e arrondissement de Paris) de plus
de 250 m2, spécialement rénové pour l'occasion et surveillé pendant treize ans par
huit « super-gendarmes », pour finalement s’installer dans le château de
Souzy-la-Briche, résidence de villégiature de la République française ?
Que dire ? Rien, la République
irréprochable ne l’était plus depuis les diamants de Bokassa et ça continue. On
en arrive à penser que, tous comptes faits, la Présidence de Jacques Chirac fut
une relative accalmie dans la dégradation de l’image des politiques et de la
présidence. Le peuple ne s’y trompe pas d’ailleurs qui a senti que cet homme
était plus proche de lui que ses prédécesseurs, en particulier chez les
agriculteurs, même si le clivage gauche-droite était encore vivace à cette époque.
Il y a eu pourtant les emplois fictifs de la Mairie de Paris qui ont finalement
mis entre parenthèses la carrière politique d’Alain Juppé et dont il ne s’est
jamais vraiment remis. Ce fut l’homme de la cohabitation, vécue deux fois dans
des positions inversées, dans un parcours où la cohabitation avec Lionel Jospin
nous a valu une erreur lourde de conséquences avec la fermeture de Superphénix
et l’abandon de dizaines de milliards et de 20 ans d’avancée technologique et
scientifique sous la pression écologique. Qui vient aujourd’hui leur reprocher
à l’heure où l’on veut tout arrêter et que les dépenses somptuaires
continuent dans ce domaine ?
Si
la fin du dernier mandat de Jacques Chirac a laissé un sentiment de faiblesse
de l’action politique, il est intéressant de noter que l’attitude de la France était
encore bien différente de celle d’aujourd’hui. Jacques Chirac a refusé
d'intervenir en Irak, et a formé un « front commun » avec l'Allemagne et la
Russie contre l'invasion de l'Irak. N’est-ce pas d’une brûlante actualité qui
permet de mesurer le recul actuel de la France face à l’oligarchie guerrière et
hégémonique étasunienne ? La politique gaullienne existait encore, même si
nous sommes entrés définitivement dans la politique fédéraliste européenne.
Chirac a bien sûr fait de nombreuses entorses à la moralité en confondant son
argent personnel avec celui de l’État. Le Contrat Nouvelle Embauche, un CDI
donnant un droit de licenciement sans motif pendant 6 mois, puis le Contrat
Première Embauche ciblé sur les moins de 26 ans, étaient destinés à permettre l’embauche
des jeunes dont le chômage était alors de 23%. La mobilisation étudiante et
syndicale a entraîné la démission du Premier Ministre Dominique De Villepin.
Mais qu’on fait toutes les mesures prises depuis pour limiter le chômage des
jeunes ? Rien n’a vraiment changé. L’appartenance à l’UE et à l’euro, n’avaient
toujours pas amené la prospérité de la « masse laborieuse » et le
chômage à 9% est monté à 10%.
Mais
le grand tournant de la politique française, le dévoiement de l’autorité du
Chef de l’État, se sont produits sous Nicolas Sarkozy. La France est devenue
méconnaissable et court depuis de désillusion en désillusion. Il nous faut en
parler après ce tour d’horizon historique qui est la toile de fond des
réactions populaires mais qui n’a cessé de s’obscurcir sous les deux
présidences de Hollande et de Sarkozy qui ont fini par jeter l’opprobre sur l’ensemble
de la classe politique. Nous sommes entrés dans une période de décadence
avérée.
Un chef n’est plus un chef lorsqu’il
perd son aura.
Les retours de l’Ile d’Elbe sont sans
lendemain.
Le peuple n’est heureux que dans la
fierté.
Celle-ci se gagne par l’exemplarité
Et le souci constant du peuple
Dans la vision de l’avenir
Et la gestion du présent.
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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