Quatre
évènements majeurs ont touché l’UE depuis deux ans, la mise en faillite de la
Grèce, la guerre en Syrie, le flux migratoire devenu flot migratoire et le
Brexit. Ces quatre évènements sont la source de clivages profonds entre les
nations, clivages pour lesquels le climat d’insécurité, l’austérité à l’allemande
et le ralentissement de l’économie, servent d’exutoires à la colère des peuples
et au rejet des responsabilités entre les dirigeants européens. Bref l’UE part
en quenouille. L’Italie et l’Allemagne s’affrontent à propos de leurs banques,
l’Allemagne et la France font encore croire qu’elles marchent ensemble mais le
flot migratoire les divise, l’Europe de l’Est et les Pays Baltes veulent plus de
soldats et de missiles américains sur leur territoire, la Hongrie et le Danemark
rejettent les migrants, le TAFTA et l’attitude envers le Royaume-Uni jettent la
bisbille en son sein, etc. L’UE ne tient que par la dépendance aux Etats-Unis
qui la manipulent monétairement, économiquement et militairement.
Mais
quand la mayonnaise ne prend plus, ses éléments se séparent… La mayonnaise
Europe offre tous les symptômes de la décomposition parce que les conditions
nécessaires à sa prise n’ont pas été réunies au départ. Il ne sert plus à rien
d’agiter frénétiquement la fourchette dans le bol, c’est trop tard. Mais qui
osera dire qu’il faut tout recommencer ? La position de la « pensée
unique » est claire, la mayonnaise même tournée reste le meilleur accompagnement
de notre pays. Selon eux, les 9 milliards du solde des allers-retours de notre
argent vers Bruxelles, payés par les citoyens français, valent la peine de
consommer la mayonnaise ratée. Pour les autres partis, les positions anti-européistes
sont plus floues. En gros, c’est « il
faut renégocier les traités, après on verra ». Malheureusement
désormais le temps presse, car la colle qui liait les Etats adhère de moins en
moins, et il faut voter les modifications à l’unanimité des 28, ou 27 dès la
demande officielle de sortie du Royaume-Uni. Le FN parle de référendum, en cas
d’échec, proposition très électoraliste, mais le Président élu sur une proposition
de sortie de l’UE, aura la légitimité nécessaire pour agir à moins que, cas
très peu probable, le nouveau Parlement s’y oppose.
Seul
l’UPR, le parti de François Asselineau, est clair sur ce point, mais il a très peu
de chances de remporter la Présidentielle. Son mérite sera de défendre une
vraie solution d’avenir pour la France et de montrer que le Frexit, comme le Brexit,
est possible et n’engendre pas la catastrophe annoncée. La France est
probablement vouée à ne pas prendre de décision courageuse qui lui redonnerait
une vraie souveraineté dans sa politique monétaire, socio-économique et
étrangère. Pourtant les écarts entre les pays de l’UE ne cessent de s’agrandir
par rapport à l’Allemagne contrairement aux prévisions du rapprochement que l’on
nous a vendu à sa création. L’Allemagne est le problème de l’UE car c’est elle
qui capte l’essentiel des économies des autres pays et il est difficile de lui
reprocher d’avoir choisi les bons créneaux industriels, les bons
investissements pour augmenter la compétitivité, et de profiter des salaires
bas de pays proches. Mais le pompage touche à sa fin car l’accumulation des
richesses finit par ne plus trouver son utilisation dans le circuit productif
mais dans la spéculation qu’alimentent les banques centrales dont la BCE. Dans
le même temps les autres pays européens s’appauvrissent et les importations
diminuent, freinant l’exportation allemande.
De
plus l’Allemagne est le principal contributeur au budget européen. Elle a
compris que la Grèce, bien que ce soit un petit pays, était un révélateur de ce
qui pouvait l’attendre. Elle a été le principal pays acteur dans la crise
grecque. La Grèce est en survie et en tutelle. Si elle peut désormais afficher
un excédent primaire (donc non compté la charge de la dette) dans son budget,
sa dette ne cesse de s’augmenter. L’Allemagne sait que l’effacement partiel de
celle-ci sera non seulement une charge à laquelle elle devra faire face mais que
de nombreux pays demanderont aussi cet allègement. Elle le refuse
catégoriquement pour l’instant à la Grèce mais la situation s’aggrave ailleurs
et il faudrait envisager une solution globale de remise à niveau de type
gestion État-régions. Cela représenterait environ 8% de son PIB, ce qui est insupportable
pour ce pays. L’Allemagne n’a pas caché ses critiques sur la gestion des pays
du « Club Med » et tout ceci génère depuis plusieurs années un autre
raisonnement de sortie de crise dont j’ai parlé il y a longtemps.
Les milieux
financiers et gouvernementaux allemands réfléchissent sur une nouvelle Europe
centrée sur l’Allemagne et ses principaux partenaires dans sa zone d’influence,
pays du Nord et de l’Est. Les rencontres pour en revenir au schéma des six pays
fondateurs, rencontres entre l’Allemagne, la France et l’Italie, sont plus de
la communication qu’une issue pouvant aboutir. Le poids France-Italie dans une
Europe-trognon où les liens socio-économiques seraient renforcés serait encore
une charge trop lourde pour l’Allemagne. Il est beaucoup plus intéressant pour
l’Allemagne de faire valoir un mark avec des plus petits pays performants, peu
endettés et dans sa sphère d’influence. Ce sont les informations qui commencent
à sortir dans la presse spécialisée avec une donnée nouvelle liée à la
refondation inévitable du système monétaire mondial.
Le schéma étudié par l’Allemagne est
celui d’une nouvelle entité par rapport à la zone euro, la zone mark-or, qui
comprendrait, outre l’Allemagne, des pays comme la Suède, le Danemark et l’Autriche.
Ce schéma apparaît comme très plausible, laissant à la France le soin d’être
leader de la zone euro restante… si elle le veut. Le couple France-Italie dominerait
cette zone mais avec un euro encaissant un réajustement profond par rapport au
dollar, ce qui pourrait permettre de doper leur compétitivité. Nul doute que ce
schéma bouleverse l’UE et ce n’est en fait qu’une sortie de l’UE par l’Allemagne,
une sorte de « Germexit ». C’est une autre Europe qui se profile. Elle
se morcèlerait en trois zones, une zone d’influence britannique avec la livre
sterling, anciennement celle de la zone libre-échange à laquelle participait la
Suisse, une zone d’influence allemande avec le mark-or, une zone méditerranéenne
« club Med » avec l’euro. Le fait monétaire majeur est le
rattachement du mark à l’or, idée confortée par le rapatriement de l’or
allemand des entrepôts étasuniens et l’achat massif sur le marché de l’or comme
le font la Russie et la Chine. Par contre la survie de l’euro est beaucoup
moins sûre et les États seront poussés à reprendre leur monnaie nationale
peut-être elle aussi liée à l’or.
Mais
il y a une autre raison à l’éclatement de l’UE, c’est la guerre des occidentaux
contre l’ « ennemi désigné », la Russie. L’UE, derrière les États-Unis, s’oppose et sanctionne celle-ci. Les États-Unis trouvent un écho
favorable dans l’Europe de l’Est parmi lesquels les souvenirs de l’URSS ont
laissé des traces. La Russie se sent menacée par l’arrivée des missiles et des
troupes à ses frontières ou proches d’elles. Par ailleurs les tentatives de
Poutine pour se rapprocher de l’UE ont reçu une fin de non-recevoir. Pourtant
le sentiment russophobe des peuples de l’Europe de l’Ouest, même exacerbé par
les médias, n’est pas si fort car le sentiment de vassalité aux USA fait
réfléchir à une position plus équilibrée. En conséquence Poutine va mener une
politique tendant à disloquer l’UE en liant des rapports privilégiés avec
certains pays, comme la Grèce et la Serbie qui ont des liens historiques, dans
l’espoir de retisser des liens forts avec l’Europe dans une vue gaullienne de l’Eurasie.
L’UE, le simple vassal d’un mondialisme
effréné,
Manipulée par une Cabale judéo-anglo-saxonne
Des banquiers et des grandes
multinationales,
Va vers sa dislocation mais pas
forcément
Vers le maintien des États ni même vers
Le retour à leur souveraineté !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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