Dans un article précédent du 07/10/16 la question de savoir si nous étions en août
1939 a été posée. Ce que l‘on peut dire aujourd’hui c’est que la situation
géopolitique ne cesse de s’en rapprocher. Par ailleurs le désintéressement de la
population sur sa gravité parmi la grande majorité des français fait penser au
climat de fausse quiétude qui régnait en 1939. La paix était comme une chose
acquise depuis la guerre 14-18 et elle ne pouvait pas s’interrompre. Chacun
vaquait à ses occupations derrière une ligne Maginot, qui s’avéra bientôt une
ligne « i-maginaire » sans efficacité. Il a fallu l’annexion
imposée du couloir de Dantzig et l’envahissement de la Pologne pour que la
déclaration de guerre fasse l’effet d’une bombe sur le peuple français. Pour ce
dernier cette bombe n’avait encore tué personne mais les civils allaient payer
un lourd tribu en 1940 et 1944. Des villes entières furent massacrées principalement
en Normandie et en Bretagne, comme Caen, Saint-Lô, Brest, etc. La paix n’est qu’une
période transitoire entre deux guerres. Mais les peuples ne réalisent vraiment
l’horreur de celles-ci que quand elle est sur leur sol.
Le monde bourgeois vivait très bien à Paris pendant que les
poilus pourrissaient dans les tranchées et se faisaient massacrer à Verdun. Les
français de métropole qui n’avaient pas un des leurs en Algérie ou dans les
opérations de guerre n’avaient que peu d’intérêt pour un conflit hors de la
métropole. A tel point même que certains n’ont pas accepté le retour des « Pieds Noirs » avec leurs simples
valises en ayant laissé là-bas non seulement leurs biens mais leur cœur, leur enfance,
et tout ce qui avait construit leur identité. Des français de métropole avaient
oublié qu’ils s’agissaient de français chassés d’un département français qui
coupait les ponts avec la France et rebaptisait en Algériens ceux qui y étaient
restés. Pour ces français le monde avait basculé du jour au lendemain des
accords d’Evian. L’accueil qui leur a été réservé n’a pas toujours été
chaleureux loin de là. Les « bonnes
âmes » qui multiplient les gestes humanitaires envers des êtres pour
certains désespérés par la guerre, mais pour d’autres des opportunistes
économiques ou des délinquants en puissance voire des djihadistes, feraient bien
de penser que c’est en ne votant pas pour les représentants français de
puissances économiques étrangères ou apatrides qu’ils feront un geste
humanitaire beaucoup plus important pour la génération future française.
Tout ceci pour dire que la majorité du peuple de France avance
sans penser que son confort actuel, sa liberté (même restreinte petit-à-petit)
peuvent demain voir arriver des engins meurtriers au-dessus de sa tête, des
banques fermées par suite de banqueroute comme à Chypre, ou des hordes sortant
des « zones de non-droit »
cassant ses voitures, ses magasins et incendiant ses maisons. Sur le plan
international la situation entre les occidentaux blottis derrière les
Etats-Unis et le couple Russie-Chine s’aggrave de jour en jour. Si les « rebelles » vont devoir quitter l’est
d’Alep dans les jours qui viennent signant la victoire de la Syrie et de la
Russie, elle a déjà pour suite un regain des attaques de Kiev contre la
république de Donetsk en Ukraine. Si une guerre sent le roussi à un endroit,
les Etats-Unis ravivent celle-ci ailleurs mais de préférence au plus près de la
Russie. L’impérialisme américain sait que le temps lui est compté. Sa
suprématie militaire est toujours réelle, tout-au-moins par son budget de la
Défense qui est supérieur à la somme de tous les autres budgets du monde.
La Russie est en Syrie à la demande de celui qui la gouverne
après avoir été élu démocratiquement et tous les observateurs impartiaux qui
voient la situation dans la partie syrienne sous contrôle de l’Etat nous disent
que la vie entre communautés se passe bien comme autrefois que l’on soit ou non
d’accord avec le Président. Des millions de syriens ont reflué dans cette
partie ouest de la Syrie. De même à Alep une journaliste indépendante
britannique nous décrit une situation très différente des propos de l’ensemble
des médias occidentaux accusant même les « casques blancs » d’être du côté des rebelles et participant
aussi à des actions de pillage, de viol, etc. à leur côté. La chute de Alep
dans le camp de la légalité est un camouflet insupportable pour les occidentaux
mais surtout pour les États-Unis et pour tous ceux qui financent en sous-main
les factions liées soit à Al-Qaïda soit à l’EI.
Les accusations graves de « crimes contre l’humanité »
portées envers la Russie, alors que les « rebelles » lancent sans arrêt des roquettes sur Alep ouest
tuant d’ailleurs trois enfants dans une école, alors que la population vit à
part ça une vie normale, font que la Russie de Poutine ne veut plus se
soumettre aux injonctions occidentales et aux menaces proférées encore
récemment de guerre frontale si les diktats occidentaux ne sont pas acceptés.
La Russie de Poutine a retrouvé la fierté qui fut la sienne pendant la seconde
guerre mondiale et l’armée russe retrouve la modernité probablement mieux que
du côté occidental. Elle se prépare au pire sans le souhaiter car ce ne peut
être en aucune façon favorable à une économie qui se relève et entreprend de se
diversifier au-delà des ressources naturelles, sans parler bien sûr des
colossales pertes humaines en cas de guerre nucléaire. Faire un exercice
grandeur nature sur des millions de russes pour les faire s’enterrer dans des
abris n’est pas anodin. Les français ont cru qu’Hitler s’arrêterait à l’Autriche.
Les français auraient tort de penser qu’il ne s’agit seulement que de manœuvres
d’intox de part et d’autre.
Au contraire d’Obama, Poutine a toujours fait ce qu’il a dit.
Le monde multipolaire est en construction sur l’axe Russie-Chine et des pays
phares de l’Asie comme l’Inde et l’Iran. La nouvelle route de la soie est en
phase préliminaire de mise en route. Les États-Unis en sont inquiets et savent
que l’avenir est en Asie. Il n’y a que nous qui pensons que notre avenir est de
l’autre côté de l’Atlantique. La Russie n’a aucun intérêt à une guerre de
grande ampleur mais elle s’y apprête et les déclarations russes sont sans
ambiguïté. Les russes ne supportent plus les refus étasuniens de coopérer pour
lutter contre les « rebelles »
en Syrie, d’ailleurs loin d’être tous des syriens, sous prétexte de différences
subtiles entre eux qui n’ont désormais plus lieu d’être. Désormais ils viennent
de déclarer : « les avions
américains qui opéreront dans des zones d’action russe en Syrie seront détruits. »
Ou les occidentaux arrêtent de jouer un double jeu qui pourrit la situation
syrienne ou des événements graves peuvent désormais se produire.
Ceci est d’autant plus vrai que les États-Unis essaient de
créer en permanence des conditions de conflit avec la Russie de façon à
justifier la guerre que mijote Hillary Clinton selon son habitude. Deux grandes
nations nucléaires ont désormais le doigt sur le bouton en espérant ne pas
appuyer du côté russe, et en souhaitant que des évènements provoqués ou non
justifient le fait de l’appuyer du côté américain. Le bouton est-il pour l’instant
celui d’une guerre localisée, d’une guerre générale ou de l’intox ? N’oublions
pas que le torchon brûle aussi du côté de la Chine. L’élection américaine va
probablement en décider mais tout est possible et à très court terme. On peut
donc n’avoir que peu d’intérêt pour les primaires françaises à droite et à
gauche. Aucune ne reflète la situation explosive tant sur le plan bancaire et
financier que sur celui de la guerre toute proche dont la probabilité augmente
chaque jour. Dans ces deux camps l’alignement sur Bruxelles, l’Allemagne, l’OTAN,
les États-Unis, et finalement le Nouvel Ordre mondial est le dénominateur
commun… il ne faut en attendre aucun changement notable par rapport à la
politique menée depuis Sarkozy et même depuis quarante ans.
Je désespère de voir le peuple français sortir de son assoupissement
à le voir se régaler à l’avance des shows qui font de l’audimat pour les médias
aux ordres. La Maison brûle et nous sommes tous devant la cheminée à regarder
si les flammes du foyer restent toujours comme hier. Pauvre France ! Les
leçons de 1939 ont disparu de la mémoire française.
L’heure des grands
dangers va sonner
Mais les cloches se
sont tues
Et le bourdon n’est pas…
Dans les esprits !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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