La
jungle de Calais est vidée de ses « migrants » dans l’urgence et
manu-militari même si un ou deux milliers d’entre eux se sont répandus dans la France
et en dehors de tout contrôle. Ils reconstituent des jungles ailleurs et pour
beaucoup d’entre eux n’ont pas l’intention de s’insérer autrement que sous une
forme illégale avec en tête l’espoir de rejoindre le Royaume-Uni. D’ailleurs un
certain nombre ont des passeurs bénévoles ou non dans nos ports de la Manche,
de la mer du Nord et de l’Atlantique. Dans mon petit coin de Bretagne préféré,
les bateaux pour traverser le Channel ne manquent pas et les plaisanciers sont
nombreux à faire l’aller-retour dans les ports de Cornouailles. Je soupçonne
même le gouvernement français d’être au courant et de se garder de surveiller
ce trafic, une manière discrète d’évacuer des « migrants » vers ce
pays réticent.
Car
c’est bien là l’incohérence de la politique migratoire française. Nous sommes
vent debout pour demander aux britanniques d’ouvrir plus largement leur porte
et de prendre en charge tous ceux qui veulent les rejoindre depuis Calais ou
Dunkerque, les traitant presque de racistes et d’inhumanité. Par contre nous
bloquons la frontière devant Vintimille et nous ramenons en Italie tous ceux
qui sont passés illégalement et trouvés sur la Côte d’Azur. Nous surveillons
désormais l’arrière-pays niçois pour bloquer les migrants qui ont évidemment
compris qu’arriver en France par le train était désormais impossible. Comment
la France peut-elle être crédible vis-à-vis de nos partenaires anglais et
italiens quand elle pratique une politique incohérente avec la pression sur l’accueil
britannique et le blocage des migrants venant d’Italie. Comment peut-elle
justifier un blocage à Menton et une demande d’accueil à Douvres ?
Cette
incohérence est significative d’un manque de politique migratoire qui ne se
borne qu’à discuter des quotas avec l’UE et à chercher les solutions pour
accueillir tous les migrants sans que cela ne génère un refus massif par le
peuple français. On repousse vers le nord et on bloque vers le sud. On bafoue
le traité de Schengen au nom de l’urgence à Menton mais on fustige les hongrois
qui dressent un mur. Cette attitude erratique et au jour-le-jour laisse la
population française en proie à sa conscience qui fustige le flux migratoire
mais croule d’humanité devant des cas dispersés de détresse. C’est ce que l’on
a vu à Calais et que l’on voit dans l’arrière-pays niçois, où les gestes
humanitaires vont jusqu’à pratiquer l’illégalité. Un reportage récent montre l’accueil
des migrants par des habitants de cet arrière-pays. Comment résister à l’appel
des hommes en détresse, car ce sont surtout des hommes ? Mais cela va plus
loin, certains vont jusqu’à servir de passeur entre la France et l’Italie, et
organisent le cheminement des arrivants pour leur permettre de traverser la France.
C’est
illégal, la gendarmerie veille et déferre à la justice les français pris en
flagrant délit d’illégalité mais évidemment ce transfert ne fera que grossir
comme grossit l’arrivée sur les côtes italiennes de milliers de « boat-peoples ».
Si l’attitude humanitaire est compréhensible en aide immédiate, elle ne peut
aller dans l’illégalité sinon le pays finira par aller à vaux l’eau, ce qui est
commencé. La remise des clandestins, après l’aide d’urgence, à la force
publique est un devoir de citoyen. Par ailleurs tous ces mouvements
humanitaires dans la durée ne font que créer un appel d’air qui grossit encore
plus le flux migratoire. Ce que constatent les migrants se répand par satellite
dans toute l’Afrique et l’Asie où existent des flux d’émigration. L’aide
humanitaire est légale s’il n’y a pas paiement des services. Cette frontière du
droit ouvre en fait toutes les portes. Seule l’aide immédiate à 24h ou 48h
devrait être autorisée.
Plus
les organisations humanitaires ou les aides spontanées sont intervenues
dans la
jungle de Calais, plus l’État s’est retiré de sa responsabilité
humanitaire et
sanitaire. C’est l’État qui aurait dû supporter le poids de la prise en
charge
de la jungle, il ne l’a fait que sous la pression de sa mise en demeure
par l’UE. L’État a laissé se développer une situation sanitaire et
sécuritaire qui a
empoissonné toute une ville et ses alentours et la dispersion des
migrants dans
toute la France n’est pas une solution pérenne. Le nombre de demandeurs
d’asile
explose avec 100.000 à prévoir en 2016, comme a explosé celui des
arrivées en Italie.
Mais la plus grande partie de ces demandeurs sont peu ou pas qualifiés
et nous
n’aurons pas ou peu de travail à leur donner. Ils seront donc à charge à
vie de
la communauté française. De l’avis des autorités onusiennes, la majorité
des
migrants hautement qualifiés se dirigent vers les États-Unis, le
Royaume-Uni,
le Canada et l’Australie. II est d’ailleurs symptomatique de voir les
allemands
hautement qualifiés fuir en masse leur pays qui accueille un peuple de
remplacement. Par ailleurs la France n’a pas de déficit démographique
comme l’Allemagne
et même le Royaume-Uni et le chômage y est deux fois plus élevé.
Que
deviennent les migrants de Calais qui sont loin d’être tous des « réfugiés »
chassés par la guerre, mais, pour la majorité d’entre eux, des migrants
économiques ? Ils risquent d’être placés en centre de rétention mais se
retrouveront rapidement à la rue. Que deviennent parmi eux ceux qui sont des
demandeurs d’asile ? Le graphique ci-joint est clair et montre que les
Centres d’accueil et d’orientation et les Centres d’accueil des demandeurs d’asile
(CADA) ou les Hébergements d’urgence sont loin de résoudre le problème des migrants.
En fait on peut espérer que seulement moins de 29% (0,8 * 0,36) d’entre eux
auront le statut de « réfugiés » et auront les mêmes droits et
devoirs qu’un citoyen français. Que deviendront les autres 71% ? 51%
devront quitter les CADA au bout d’un mois avec obligation de quitter le pays
sauf s’il peut y être en danger. Ce qui veut dire que la plupart d’entre eux
resteront en France et rejoindront les non-demandeurs d’asile ainsi que les 20%
qui ont finalement renoncé.
Si l’on
part sur un chiffre optimiste de 70% des 6000 migrants de Calais demandant l’asile
et hébergés en CAO, soit 4200, on n’aura que 1200 migrants régularisés en « réfugiés ».
C’est 3.000 migrants qui erreront en France cherchant désespérément pour la
plupart une sortie vers le Royaume-Uni. Sans ressources, privés de vie
sexuelle, ces migrants deviendront le cancer de la France et, parmi les
musulmans qui sont les plus nombreux, il y aura un recrutement tout trouvé pour
les Frères Musulmans et le djihad. Ne comptons pas sur une réelle volonté d’intégration,
ni même d’insertion. Le démantèlement de Calais, c’est 1200 migrants à aider
socialement et 3000 vagabonds que nos SDF n’accueilleront pas avec plaisir
alors qu’ils n’ont pas la chance que l’on s’intéresse ainsi à eux.
La France n’a même pas un capitaine
pédalo
Mais un capitaine qui pédale dans l’eau,
L’eau boueuse de la pire servilité
A l’Allemagne, l’UE, l’OTAN,
Qui tiennent son cap !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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