Le matraquage de
nombreux médias et du Président Hollande continue avec des communiqués de
victoire sur le chômage : « L’inversion
de la courbe est acquise », sous-entendu Hollande peut se représenter.
Le graphique ci-contre montre
visuellement que ceci n’est pas acquis sur l’ensemble des catégories de
demandeurs d’emploi. Si le ralentissement est perceptible, le nombre total de
ceux-ci ne cesse de croître. Il faudra au moins attendre le mois de janvier qui
est un point haut saisonnier du nombre de chômeurs pour avaliser le
ralentissement et surtout l’inversion, encore à réaliser pour l’instant. Ce
graphique montre clairement les fluctuations saisonnières et la non-validité de
l’interprétation sur des variations mensuelles. Même les comparaisons sur des
périodes de trois mois ne sont pas significatives en raison des variations
saisonnières. Il faut raisonner sur l’année.
On
voit sur ce graphique que la baisse du mois de janvier au mois de juillet a été
plus importante que les autres années, c’est ce qui provoque un ralentissement
de l’évolution du nombre de demandeurs. Ceci correspond à une reprise de l’activité
des entreprises sous l’effet de quelques mesures gouvernementales, comme le
CIPE, mais surtout à la conjonction de trois facteurs extérieurs favorables, la
baisse de l’euro, du pétrole et des taux d’intérêt. L’affaiblissement de la conjoncture
économique mondiale et la remontée du pétrole viennent désormais affaiblir l’effet
exogène. La remontée du nombre de demandeurs d’emploi de juillet à septembre
2016 ressemble plus à celle de 2014 qu’à celle de 2015. Elle est de plus grande
ampleur, ce qui n’est pas un signe positif. De toutes façons le bilan de
François Hollande est tout-de-même depuis mai 2012 de 686.400 demandeurs en plus dans la catégorie A et de 1.343.300 sur l’ensemble
des catégories soit respectivement +24,7% et +27,5%.
C’est
apparemment mieux que Sarkozy, avec 746.400 demandeurs en catégorie A et
1.195.800 sur l’ensemble des catégories soit +37,0% et +33,5% durant la période
équivalente. Toutefois les périodes ne sont pas comparables car l’année 2009 a
été catastrophique pour l’économie mondiale et
a eu un terrible impact sur le chômage. Plus de la moitié de l’augmentation
du nombre total de demandeurs a été cumulée de février 2009 à février 2010.
Par ailleurs les conditions extérieures étaient nettement moins favorables
pendant tout le quinquennat. Si l’on imagine que la variation du nombre de
demandeurs aurait été, de février 2009 à février 2010, la même que sur la
période suivante fév. 2010-2011, on trouverait le chiffre de 779.600 demandeurs
sur l‘ensemble des catégories de mai 2007 à septembre 2011, durée équivalente à
celle de Hollande aujourd’hui, soit une augmentation de +16,4% à comparer aux
27,5% pour Hollande. Ce dernier n’a vraiment pas de quoi être félicité !
Mais
revenons à la Catégorie A, la seule qui soit mise en avant dans les
statistiques. La baisse sur un mois est significative, la hausse sur trois mois
est comparable à celle observée sur la même période de 2014 mais en
dessous de celle de 2015. La baisse sur un an vient conforter l’impression d’inversion
de la variation du chômage. Le nombre de demandeurs de la catégorie A en septembre 2016 soit 3.466.800
est inférieur à celui de septembre 2015 soit 3.534.900 demandeurs. La baisse
est de 68.100 soit -1,9%. Pourtant si l’on regarde de plus près, la chute
brutale du nombre de demandeurs en septembre après une montée rapide en août ne
correspond pas aux variations saisonnières normales. Cet à-coup brutal laisse
une interrogation sur la valeur des chiffres.
La
visualisation des catégories B (78 heures ou moins travaillées dans le mois) et
C (plus de 78 heures travaillées dans le mois) apporte un élément de réponse.
Ces deux catégories sont en hausse rapide et continue depuis 5 ans,
particulièrement la catégorie C. Il y a donc basculement de la catégorie A dans
les deux autres catégories. Ceci veut dire que le suivi de la catégorie A est
de moins en moins représentatif du chômage. Les contrats à plein temps
diminuent et les salariés se réfugient dans les travaux à temps partiel. Sans
doute un certain nombre d’entre eux cumulent plusieurs employeurs. Quand la
moyenne de 39 heures travaillées dans un mois en catégorie B représente
un salaire mensuel de moins de 377 € au SMIC, on ne peut décemment pas continuer
à parler du chômage en ne considérant que la catégorie A. Il faut regarder les
statistiques du chômage publiées, par l’INSEE par trimestre et Eurostat
mensuellement mais ces chiffres ne sont pas encore publiés, pour avoir une idée
plus précise sur l’évolution du chômage et du taux d’emploi plus représentatif
de la variation de l’emploi.
Il nous reste à regarder l’évolution de la
catégorie D contenant les personnes sans emploi mais non tenues de rechercher
un emploi. On y met entre autres les formations et les emplois aidés. On
constate une accélération de la hausse annuelle dans cette catégorie. C’est une
hausse de 32.900 par rapport à septembre 2015 et de 76.900 par rapport au mois
dernier. La variation entre août et septembre 2015 avait été de 62.100
seulement soit 14.800 de plus en septembre 2016. On voit que le basculement
dans les autres catégories B, C, D explique la baisse de la catégorie A. S’il y
a un ralentissement de la hausse du chômage qui soit confirmé le mois prochain,
la variation de la catégorie A n’est pas représentative de l’évolution de l’emploi
et ne devrait plus être l’objet de telles communications médiatiques. La hausse ralentit peut-être mais elle ne
recule pas !
Nous constatons encore la manipulation des chiffres
Sans souci que ceux-ci donnent une image vraie
Des principales préoccupations des citoyens.
C’est ainsi que nous finissons par élire
Des gouvernants incapables…
De gouverner !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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