Pendant que 80% de la population rejette
l’action du Président et de son gouvernement, ce dernier veut faire passer une
loi au moyen du 49.3, loi rejetée désormais par les 2/3 de la population selon
les sondages. Cette loi El Khomri, qui cache mal son véritable auteur et qui ne
fait qu’appliquer les directives de Bruxelles, est déjà tellement dénaturée en
voulant ménager la chèvre et le chou qu’elle ne produira aucun effet notable
mais mécontentera tout le monde. L’ouverture au dialogue est désormais
impossible, la France ne peut abandonner des directives de l’UE ou ce qu’il en
reste, elle n’a plus d’autre choix que l’obstination ou la déconsidération.
Cette dernière se traduirait par des pressions accrues sur le budget
prévisionnel 2017 et des critiques plus sévères sur la réalisation du budget
2016.
Ceux qui critiquent
les mouvements de grèves et de blocage ne se font que les complices d’un statu
quo consistant à faire pression sur les salaires et à perpétuer un
appauvrissement général au profit d’un capitalisme des banquiers, des
multinationales et des grandes fortunes, représentants de ce que l’on ose
appeler « l’élite ». Ce n’est
pas sans raison que se développent les mouvements « populistes »,
dont l’appellation est présentée comme péjorative par les médias et les
politiques qui défendent la mondialisation sauvage. Il est révélateur que les
politiques fervent de l’UE, du libre-échangisme d’hommes, de biens et de
capitaux, stigmatisent le populisme. En effet il désigne un type de discours et
de courants politiques qui fait appel aux intérêts du « peuple »
(d’où son nom) et prône à son recours, tout particulièrement en opposant ses
intérêts avec ceux de « l'élite ». A chacun de se situer dans le camp
de son choix, mais si vous ne faites pas partie de l’élite, vous serez toujours
une victime inconsciente.
Il
convient donc de revenir aux bases fondamentales de la situation. Que ce soit
en Autriche, en Grande-Bretagne ou en France, le constat de carence et d‘échec
des diverses institutions, de l’Euro à l’UE en passant par le système fiscal,
le système éducatif, et les pratiques et les modes de gouvernement, est
largement dressé par une part majoritaire de la population. C’est cette prise
de conscience plus ou moins diffuse, plus ou moins raisonnée, mais
indubitablement ressentie, d’une exploitation du peuple par l’élite qui se
traduit dans l’urne et dans la rue. C’est un combat à mort mais le peuple est
le taureau et l’élite le toréador. La seule chance de survie du taureau est d’encorner
son bourreau. Le peuple ne sait pas trop ce qu’il veut, hormis que cette
situation cesse, comme les révolutionnaires de 1789. Plus l’élite et ses
représentants joueront sur la peur en utilisant le conservatisme, la peur de l’inconnu,
plus ils empêcheront leur destitution par les urnes, mais plus ils renforceront
la volonté du peuple dans la rue.
J’écoutais
Jean-Luc Melenchon hier soir, cet excellent tribun très cultivé, fin
connaisseur de l’histoire de notre pays. J’insiste parce que l’on ne peut
espérer bien gouverner notre pays sans cette connaissance et ce n’est
malheureusement plus le cas depuis François Mitterrand. C’est une condition
nécessaire mais non suffisante bien sûr. Melenchon mérite notre attention même
si l’on ne partage pas ses idées car sa vision évolue avec le bon sens, ce qui
est une qualité. Ce « populiste » commence à parler de souverainisme
et de régulation de l’immigration aux frontières en cessant les guerres, qui poussent
les migrants vers l’Europe, et en aidant les pays migrateurs à conserver leur
population. C’est du Philipe de Villiers tout craché.
Mais
il sombre aussi dans une fausse piste, aveuglé par l’idéologie, celle qui
consiste à penser qu’augmenter le nombre de fonctionnaires améliore le
fonctionnement de l’Etat et le chômage. L’examen de la politique britannique
depuis la fin du XXème siècle, fait par Charles Gave, montre que c’est l’inverse
qui se produit. On voit sur le graphique que depuis 2010, le secteur public en
Grande Bretagne a PERDU environ un million d’emplois (échelle de droite ligne
rouge) tandis que le secteur privé en gagnait un peu moins de 4 millions
(échelle de gauche, ligne noire). En résumé un emploi perdu dans le privé est
couplé avec 4 gagnés dans le privé, autrement dit la perte d’un emploi dans le
public génère globalement 3 emplois.
Par
ailleurs les emplois créés sont des emplois productifs de richesse, de valeur
ajoutée et on voit que l’augmentation du nombre d’enseignants n’a nullement
augmenté la qualité de l’enseignement. Il est évident que certains secteurs de
l’Administration publique sont déficitaires en personnel. Ceci est
particulièrement vrai pour la justice et la santé. Par contre on sait aussi que
les effectifs des collectivités territoriales sont souvent pléthoriques. Il y a
donc un grand chantier de remise en ordre, de simplification des procédures, et
de tous les décrets et lois souvent inutiles, désuètes voire contradictoires,
tout cela maintenant des postes sans efficacité réelle voire fictifs.
Melenchon
surfe sur l’écologie qui reste son pourvoyeur de voix puisqu’il est boudé par
le parti communiste. C’est aussi un leurre de penser que les énergies
renouvelables sont un vivier d’emplois et que cela enrichit le pays. Ce sont au
contraire des dépenses d’investissement sous forme de subventions, dont bénéficient
les lobbies privés, et une industrie qui s’avère très concurrencée où EDF ne
trouve pas sa place et aggrave son déficit. Il en est de même de la
stigmatisation des riches et du capital. Il ne faut pas confondre l’accumulation
de richesses par la spéculation et celle par le travail et l’investissement
productif. C’est l’erreur tragique de notre gouvernement qui taxe tellement les
plus-values en capital, sans distinction de provenance, qu’il chasse les
moteurs productifs de notre économie hors du territoire. La chasse aux salaires
des patrons a le même effet, nous en reparlerons, ainsi que la taxe à 75% sur
les salaires au-dessus de 1M€.
La
taxation maximale des « riches » instaurée depuis
2012, avec François Hollande a été érigée en fondement de l’action publique, ce
qui a fait fuir la plupart des entrepreneurs et innovateurs dont on attend par ailleurs la création
d’activité et d’emplois. La
liste des sociétés du CAC 40 qui vont installer leur siège social
en dehors de France s’allonge encore. Après Lafarge (fusion avec Holcim
en Suisse) et Alcatel-Lucent
(fusion avec Nokia en
Finlande) l’année dernière, c’est au tour cette semaine de Technip qui va transférer son siège
social à Londres. La société fusionne avec son concurrent américain FMC. C’est autant de ressources
fiscales qui s’en vont et cela augmente la tentation de délocaliser la
production ensuite. Ce n’est pas le
capital qu’il faut tuer mais la spéculation, ce qui est très différent.
On
ne peut pas faire l’Europe sans les peuples. Si on le fait ils
continueront à se réfugier dans le populisme. C’est ce que nous montre très
bien le résultat des élections autrichiennes de cette semaine où finalement le
candidat écologiste a été élu avec une très faible marge. On ne peut pas penser
redresser un pays et créer le bonheur de son peuple en le prenant pour une
vache à lait pour engraisser des multinationales qui jouent sur les marchés
financiers avec la monnaie de singe crée à profusion par les banques centrales.
Ces dernières n’ont rien à faire de leurs salariés, sauf de les pressuriser au
maximum pour jouer encore plus gros dans la spéculation. Or rien n’est fait
dans ce sens par le Nouvel Ordre Mondial et tous ses serviteurs à Washington, à
l’UE, au FMI, à la Banque mondiale, à la Fed, à la BCE, à Bruxelles, en "Hollandie", etc. etc.
Quand la démocratie se désagrège dans
les restrictions de liberté
Quand on mélange dans une même politique
économique
Petit patronat et grandes
multinationales du CAC40,
Quand on tue le capital mais pas la
spéculation,
Quand on légifère pour la baisse des
salaires,
L’heure de la révolte des vaches à lait
Va faire sonner la fin de la partie !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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