La
politique énergétique allemande semble conduire à une impasse et aller à
contresens du but écologique recherché, elle entraîne aussi un surcoût du kWh
et une surproduction dont on ne voit pas l’intérêt immédiat dans une période où
les efforts d’économie d’énergie compensent les demandes supplémentaires issues
des activités économiques, en particulier pour l’exportation florissante dans
ce pays. Cette incohérence ne s’explique que par un parti pris idéologique qui
impacte la politique du pays, parti pris qui est un rejet du nucléaire pour les
énergies vertes. La part du nucléaire est certes réduite mais la compensation n’est
pas due à ces énergies vertes mais à des énergies polluantes et non
renouvelables. Les EnR sont donc exportatrices d’énergie à prix prioritairement
cassés.
Pour
des raisons idéologiques, mais en partant d’une situation très différente, la France
s’engage elle-aussi dans une impasse. Fin 2012, KPMG, cabinet d'audit indépendant, et l’Institut Choiseul
avaient publié, le classement des meilleurs parcs de production d’électricité. La
France y était numéro 1 mondial pour la qualité de son électricité, sa
disponibilité et son accès. Avec un solde exportateur net de 48 TWh, elle
figure alors au 2° rang mondial des pays exportateurs d’électricité dans le
classement de l’agence internationale de l’énergie (AIE) (statistiques
2015 data 2013), ce solde étant passé à 61.7 TWh en 2015. La
production électrique est de 550 TWh chaque année, (à part l’exception de 518
TWh en 2008). Les 3/4 sont fournis par nos 58 réacteurs nucléaires, d’une
puissance totale de 63.3GW jusqu’à 2008, puis 63.1 GW jusqu’à aujourd’hui,
auxquels s’ajoutent un peu plus de 10% d’électricité d’origine hydraulique.
Ceci permet ainsi au système électrique français de figurer parmi les moins
émetteurs de CO2 au monde (23.1 millions de tonnes en 2015 contre plus de 350
en Allemagne).
La
situation exportatrice très favorable en 2012 avec un coût de l’électricité qui
était l’un des plus faibles d’Europe, la France avait donc encore amélioré sa
situation exportatrice en 2015. Par contre le coût du kWh subissait des
surcoûts dus essentiellement à l’arrivée des EnR. Le prix brut du kWh pour le consommateur
était maintenu artificiellement par pression de l’État sur EDF, mais il adjoignait
une augmentation progressive de la taxe CSPE censée compenser les subventions
aux EnR que l’Etat consentait par ailleurs. Cette taxe devait aussi permettre
la remise aux normes nucléaires après Fukushima et des travaux de
rajeunissement. Mais l’essentiel allait vers les EnR et ne compensait même que
partiellement l’effort consenti par l’Etat. Non seulement le consommateur et le
contribuable étaient, sont et seront globalement mis à contribution mais la
pression de l’Etat sur le prix brut du kWh a mis progressivement EDF dans le
rouge, 37 milliards aujourd’hui. Même si les investissements sur le réacteur de
Flamanville, réacteur qui n'est que le deuxième de la série donc un prototype,
ont très largement dépassé les prévisions, cela n’impacte pas les comptes d’EDF
comme le fait un déficit permanent sur les dépenses de fonctionnement. L’investissement
se récupère dans un temps plus ou moins long.
Mais
l’énergie électrique française aux ¾ fournie par le nucléaire, complétée par
10% d’hydraulique, est l’objet incessant d’une attaque des tenants du « Sortir
du nucléaire » dont les arguments se sont trouvés renforcés par les
accidents de Tchernobyl en 1986 et plus récemment de Fukushima. Tchernobyl
reste l’accident majeur par la dispersion des matières radioactives et il n’a
aucune explication pour cause d’évènement exceptionnel comme c’est le cas pour
Fukushima. Il est purement d’origine humaine, et est dû à une conception et une
exploitation dangereuses. On peut le comparer à celui de Three Mile Island de
1979, lui aussi sans évènement causal extérieur, où la fusion du cœur d’un réacteur
n’a réellement eu comme conséquence que la fermeture de celui-ci sans dommage
pour l’environnement. Il a amené des modifications bénéfiques pour la sûreté dans
la filière REP qui est celle de l’ensemble des réacteurs français existants.
Pour
Tchernobyl l’augmentation des cancers de la thyroïde, sur les enfants
principalement, a pu être prouvée dans les régions contaminées proches. La
quasi-totalité d’entre eux ayant pu être sauvés, les morts ne se sont comptés en
dizaines que parmi les « liquidateurs », ceux qui sont intervenus
dans les premières heures ou premiers jours de la catastrophe. Ce ne fut pas le
cas à Fukushima malgré les conditions exceptionnelles, dues à la nature, qu’ont
dû affronter les intervenants sur l’accident. L’électricité s’est trouvé coupée
par le tsunami, la côte proche était dévastée, entraînant de l’ordre de 20.000
morts et disparus, ce qui mobilisait l’essentiel des moyens disponibles et
jetait la panique à Fukushima. Avec le recul, on peut même dire que dans ces
situations exceptionnelles, d’un tremblement de terre et d’un tsunami d’une
hauteur inconnue jusqu’alors, le nucléaire a montré sa capacité de résistance.
Les réacteurs nucléaires proches et impactés seulement par le tremblement de
terre, ont d’ailleurs résisté.
Ce
genre de constat ne résiste malheureusement pas à la peur naturelle des
citoyens, même en France, surtout lorsque celle-ci est alimentée par des
tenants d’une idéologie verte qui ont réussi à convaincre les politiques qu’il
était de leur intérêt de les soutenir. En France cette peur alimentée a conduit
à fermer Superphénix, réacteur prototype à neutrons rapides, en 1996 sous le
gouvernement Jospin, nous faisant perdre 23 milliards de francs et 20 ans d’avancée
technologique en particulier sur les russes qui vont être en mesure de proposer
celle-ci et de rafler bientôt une partie du marché. Bingo ! Mais nous
continuons dans cette voie de la peur idéologique du nucléaire alors qu’aucun « accident »,
qui correspond au niveau 3 sur l’échelle internationale, n’a été à déplorer
depuis 1963 soit plus de cinquante ans d’exploitation sur les réacteurs
français. Tchernobyl et Fukushima sont au niveau 7 et les niveaux 1 et 2, sont
nommés « incidents » parce qu’ils n’ont aucun impact nuisible sur l’homme
et l’environnement. Ce genre de précisions est nécessaire tant la
désinformation et le manque d’information sont énormes dans ce domaine.
La France
se lance donc dans le « mixte » nucléaire, énergies renouvelables.
Ces dernières ne sont absolument pas utiles à la consommation intérieure
actuellement. Les 550 TWh de consommation annuelle sont couverts à 99% par le
parc existant non intermittent nucléaire, hydraulique et thermique. L’énergie
verte intermittente ne sert donc qu’à l’exportation, et la vente de cette
surproduction est aléatoire dans le temps et ne correspond souvent pas aux
demandes des acheteurs éventuels. Sur le marché au jour le jour, on vend très
souvent à prix cassés. On peut envisager de fermer des centrales thermiques,
polluantes mais au démarrage et à l’arrêt très rapides qui permettent de
compenser l’intermittence des EnR. Pour en réduire le nombre, il faut demander
au nucléaire d’être plus réactif, ce qui est possible puisqu’on sait désormais
réduire sa production de 80% en 30 minutes, mais cela se fait au prix d’un
fonctionnement non optimum et qui n’est jamais le top en matière de sûreté. L’électricité
nucléaire produite dans ces moments d’adaptation aux caprices de la météo est
évidemment plus chère, ce qui détruit le rendement du nucléaire… mais arrange
ses détracteurs.
Au-delà
de cette incohérence évidente de l’adjonction des EnR en période de
surproduction par une politique de remplacement d’une production permanente et
pilotable bon marché par une plus onéreuse et intermittente sous un prétexte de
peur alimentée, il faut aller plus loin sur la politique envisagée et les
répercussions financières pour l’État et finalement pour le contribuable et le
consommateur. Cela fera l’objet du prochain article.
La France était aux premiers rangs
mondiaux pour l’Enseignement
Elle était un pays phare dans l’énergie
et l’industrie nucléaires
Donc dans la recherche scientifique et
dans la connaissance.
Comme le font les enfants gâtés on s’évertue
désormais
A casser nos plus beaux jouets… par
l’idéologie
D’un laïcisme et d’un écologisme dévoyés !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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