Nous
sortons d’élections départementales dont le but est de désigner les
représentants les plus compétents pour agir dans le sens de la volonté exprimée
par les citoyens d’une entité administrative napoléonienne. Qu’en a-t-il été
réellement ? Les majorités de gauche et de droite se sont évertuées à
nationaliser le vote gommant à qui mieux mieux les velléités de l’électeur de
parler de ses désirs et préoccupations locales, qui justement ne se fondent pas
dans un moule commun. Pour le parti, dit d’extrême droite, le FN pour ne pas le
nommer, la profession de foi était stéréotypée en deux parties, la nationale et
la départementale. Le but était également de gommer toute différence d’un
département à l’autre pour canaliser l’électeur sur un seul choix, le vote
Marine Le Pen. Au fait on ne cesse de parler de l’extrême droite comme on parle
de Satan, mais l’extrême-gauche n’existe plus ou serait-elle l’extrême inoffensive
voire salutaire ?
On a
donc volé à l’électeur l’occasion de s’exprimer localement, ce qui désigne non
des candidats conscients d’agir dans le sens exprimé par l’électeur mais dans
celui dicté par les grands partis politiques. Le principe de la démocratie du
pouvoir par le peuple et pour le peuple a été, une fois de plus, contourné. De
la même façon, le vote permet de « donner la parole au peuple », mais
donner une parole n’a de sens que si elle est écoutée. Or qu’en a-t-il
été ? Dès les premiers sondages exprimant la probabilité du résultat
final, les responsables politiques des trois principaux camps n’ont eu de cesse
soit de minimiser leur défaite, en mettant en avant le gain obtenu par rapport
aux pires prévisions, soit de claironner à l’avance sur la vague de
départements qui vont basculer, soit de surfer sur le nombre d’électeurs ayant
choisi la troisième voie. Aucune analyse de la parole du peuple n’a été faite,
pas plus d’ailleurs par les médias. Le débat s’est résumé à la recherche des
gagnants et des perdants. Les majorités de gauche et de droite se sont
simplement évertuées à démontrer que le premier parti de France n’était pas là
où on le pensait en agglomérant ensemble des partis ayant choisi une alliance
électorale au mépris de la vérité chiffrée, implacable, incontournable.
Il
est clair que le gouvernement de gauche est largement impopulaire et qu’il
gouverne avec une confiance du peuple réduite à 15% au plus si l’on tient
compte des abstentions. La majorité est à droite mais une droite profondément
divisée en deux camps. La droite traditionnelle qui cautionne la politique
qu’elle a mené durant les trois quarts du temps depuis 40 ans et une droite
nationaliste, dite populiste ce vocable ayant intentionnellement un sens
péjoratif. On peut s’interroger d’ailleurs sur ce mépris affiché pour le
« peuple », comme si désormais représenter le peuple était une tare.
L’ouvrier, qui vote à 50% pour le FN, ne serait-il que le représentant d’un
peuple que l’on écoute plus dans les milieux bobos gauchistes et les milieux
d’affaires, milieux d’ailleurs de plus en plus difficiles à distinguer ?
Qui y-a-il de commun entre cette droite souverainiste et nationaliste et les
partis qui nous ont gouvernés depuis 1974 ? L’euro ? Non ! La
politique migratoire ? Non ! La libre circulation des capitaux, des
hommes et des biens ? Non ! etc., etc.
Il y
plus de différence entre les partis souverainistes, nationalistes, populistes
et les partis des majorités gouvernementales successives qu’entre ces majorités
elles-mêmes. Force est de constater, qu’en dehors d’actions sociales et
sociétales à la marge, les politiques de ces majorités sont blanc-bonnet et
bonnet-blanc et que leur résultat n’est que la descente économique de notre pays,
le chômage, l’augmentation de la pression fiscale, la diminution des
prestations sociales, l’augmentation de la dette et l’engagement de nos forces
armées dans des opérations extérieures de plus en plus nombreuses participant
plus au chaos qu’à des buts humanitaires ou démocratiques.
Nous
ne sommes donc pas sortis du bipartisme mais nous vivons dans une démocratie de
l’autisme, ce qui est évidemment paradoxal. Cette oligarchie dirigeante qui ne
doit son accession et son maintien au pouvoir qu’à une ploutocratie
mondialiste, n’écoute plus et ne cherche plus à comprendre ce que veulent les
français. Elle les endort par des couches successives de démagogie. On n’en veut rien savoir, voilà qui résume tout. Finalement, cela équivaut à dire : seuls ont
le droit de voter ceux qui sont « pour », les autres on s’en fiche, on les
rejette hors du champ de ce que nous délimitons comme champ démocratique. Les
autres, ce sont des parias. Que l’on y réfléchisse, qu’est-ce que cela veut
dire ? Cela signifie que les dominants ne reconnaissent qu’une forme de
démocratie, celle qu’ils produisent eux même comme système de reproduction de
leur domination !
L’essentiel est de garder le pouvoir mais ce pouvoir
n’est pas légitime par l’adhésion des citoyens Français, il n’est légitime que
parce qu’adoubé par les suzerains étrangers. Dans ce système, les sondages
règnent en maîtres, même s’ils sont la voix des Maîtres, ils posent les questions…. mais pour ne pas avoir à entendre
les réponses. C’est ainsi qu’un gouvernement désavoué par le vote laisse son
premier ministre claironner qu’il ne changera rien aux actions en cours ou
prévues même si son Président n’arrête pas de changer de cap. C’est en effet
une façon élégante de prendre les français pour des cons.
Non le bipartisme n’est pas mort, il se cache
derrière un tripartisme dans lequel deux acteurs se disputent le pouvoir mais
s’entendent pour que le troisième larron tire les marrons du feu sans pouvoir y
goûter et ils poussent le feu pour que le troisième s’y brûle. On brouille les
cartes par des sondages, où le peuple qui ne sait plus dans quelle direction on
le mène, demande de ne pas changer l’action du gouvernement après avoir voté son
désaveu de ce même gouvernement. Qui a dit « Le peuple veut un roi, car il a
peur de lui-même » ? C’est gagné ! On évitera même peut-être un
remaniement ministériel ou alors à minima. L’austérité n’ayant pas vraiment
frappé notre pays comme en Espagne, en Italie, au Portugal, en Grèce et même au
Royaume-Uni, il suffit de rester dans l’ombre de l’Allemagne et des Etats-Unis
pour bénéficier à plein des concessions de l’UE à nos engagements et d’une
conjoncture monétaire, financière et pétrolière favorable. Pas de sortie de l’euro pour nous garder au
chaud, pas de limitation de l’immigration pour ne pas froisser le patronat, pas
d’appréciations dérangeantes mêmes comiques sur les communautés religieuses en
les classant dans un racisme condamnable, on peut rester entre nous dans un
bipartisme qui se fout du peuple.
Seuls
les grands bouleversements mondiaux qui se préparent
Peuvent
secouer la léthargie du peuple français.
Espérons
qu’il ne s’agira pas de catastrophes.
Mais
les puissants veillent à toujours…
Tirer
leur épingle du jeu… pas nous !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire