Pendant
qu’Israël, le Royaume-Uni et les USA réarment le gouvernement de Kiev en
Ukraine et que l’OTAN déploie ses forces aux frontières de l’UE, la politique
du chaos progresse au Moyen-Orient en s’appuyant sur les rivalités religieuses
et ethniques. C’est maintenant le bombardement de Tikrit en Irak et la guerre
civile au Yémen qui voient les USA entrer en action derrière l’Arabie Saoudite
dont la monarchie se sent en danger. Les derniers développements de la crise au Yémen , c’est-à-dire
l’agression militaire de puissances étrangères pour rétablir au pouvoir
l’homme des impérialistes, chassé par le mouvement AnsarAllah qui
réclamait en vain depuis des mois l’instauration d’un dialogue politique
entre les différents mouvements yéménites, n’a jusqu’à ce jour pas
suscité de réaction officielle de l’ONU. Pourtant le fait que le Yémen
vive une crise politique interne ne donne aucun droit à des pays
étrangers d’intervenir militairement sur son territoire. Depuis
le début du millénaire on compte jusqu'à ce jour 55 guerres, conflits armés,
opérations militaires ou révoltes, alors que cette période a été désignée par
l'ONU comme un temps fort pour le développement avec les 8 Objectifs du
Millénaire dont l’élimination de la pauvreté. A croire que c’est la guerre qui
est le meilleur moyen de réaliser cet objectif. En effet qu’observe-t-on ?
L'Afghanistan est affligé par la guerre depuis
2001, l'Irak a été durement frappé par la guerre depuis 2003, Les armes
continuent de faire des victimes par milliers dans ce pays. La Syrie est à feu
et à sang depuis 2011. 215 000 morts et 15 millions de personnes déplacées
jusqu'à maintenant. L'Afghanistan est toujours en état de siège ayant été sous
occupation par les forces de la Coalition depuis 2001. Des conflits destructeurs
et meurtriers affectent plusieurs pays africains : Le Nigéria avec les
exactions de Boko Haram et de l'armée nigériane, les guerres de la Côte
d'Ivoire et du Mali, les massacres perpétrés en Centrafrique, l'intervention
massive dite « humanitaire » contre la Libye menée par l'OTAN en
2011, la guerre qui sévit au Sud-Soudan depuis plusieurs années et des combats
qui se produisent régulièrement en République démocratique du Congo (RDC). Sans
oublier la guerre du Sri Lanka, la guerre contre les Palestiniens de la Bande
de Gaza livrée par Israël en 2014, la guerre du Donbass et la guerre mondiale
contre le terrorisme conduite par les États-Unis et leurs partenaires de l'OTAN
dans tous les pays du Globe.
On assiste à des guerres parfois désignées comme des guerres civiles
par l'Occident. Des conflits armés plutôt «programmés» qui permettent aux
industries de la mort des grandes puissances de rouler à plein régime. Quel est
le prix payé par les peuples ? Des centaines de milliers de morts et des
millions de déplacés. Aujourd'hui, nous sommes entrés dans une ère de grandes
tensions entre les puissances occidentales et la Russie. Nous pouvons donc nous
attendre à ce que les dépenses militaires augmentent de façon substantielle au
cours des prochaines années. La seule réalité de la présence militaire active
des Étasuniens dans près de 160 pays est propre à empêcher l'établissement de
la paix par la justice sociale et la solidarité entre les peuples. La comparaison des dépenses militaires suffit
à comprendre que la puissance américaine est au service d’une politique
hégémonique.
Devant cette
disproportion les pays asiatiques sont en train de réagir. La Russie veut
augmenter ses dépenses militaires de 44 % sur les trois prochaines années. D'après
les projections des consultants de IHS Jane’s, en 2015 la Chine dépensera plus
pour sa défense que le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne ensemble. La
région Asie-Pacifique sans la Chine dépassera l'Europe occidentale en 2015,
avec des augmentations notables attendues en Australie, en Inde, et en Corée du
Sud, selon un rapport d’étude de SIPRI. Aujourd'hui, huit pays (États-Unis,
Russie, Royaume-Uni, France, Chine, Inde, Pakistan et Israël) possèdent plus de
20 500 têtes nucléaires. « Plus de 5 000 sont déployées et prêtes à
l'emploi, dont 2 000 sont maintenues dans un état de haute alerte
opérationnelle », note le SIPRI. Les USA résisteront-ils longtemps au
désir d’appuyer sur le bouton alors que leur suprématie économique,
monétaire et même militaire est de plus en plus contestée par les pays capables
de refuser leur gouvernement mondial hégémonique ?
Je me permets de reprendre in extenso en conclusion
les écrits de Jules Dufour car on ne peut être plus lucide et plus pertinent. « Depuis
le début du siècle ce sont principalement les membres de l'OTAN qui ont semé la
terreur et la mort sur cette planète. Ils l'ont fait directement ou par
procuration. Le bras militaire de l'Occident exécute une veille permanente aux
intérêts des pays membres et n'hésite pas à intervenir, avec les armes, pour
les sauvegarder et ce peu importe les conséquences sur les établissements
humains et sur les peuples affectés. Des pays détruits, des milliers de morts
et des sociétés désintégrées. Pour justifier aux yeux de l'opinion publique ses
interventions l'OTAN procède de la manière suivante : cette approche ou ce
modèle opérationnel qui sera désormais suivi pour évincer du pouvoir tout
leader ou tout régime politique infidèle semble se définir ainsi : infiltration
dans les réseaux sociaux de messages faisant appel au renversement du pouvoir
en place et déstabilisation des institutions nationales; accusations de crimes
de guerre ou de crimes contre l'humanité logées contre le Président du pays et
son régime devant être évincé du pouvoir; constitution à l'étranger d'un
gouvernement provisoire rendu légitime par une reconnaissance formelle de la
part des gouvernements occidentaux; résolution soumise et approuvée par le
Conseil de sécurité de l'ONU autorisant le recours à la force armée contre le
régime en place dans le but de « sauver » des vies humaines ;
création d'une zone d'exclusion aérienne (moyen utilisé dans la guerre contre
la Libye), demandes répétées au Président ou au Premier ministre de quitter
illico le pouvoir, demandes accompagnées par des menaces de sanctions; adoption
de sanctions économiques et politiques; interventions armées aériennes et
terrestres; reconnaissance de la victoire obtenue par les combattants
maintenant perçus par l'Occident comme étant des héros et même des
« révolutionnaires ».
Jusqu’à quand serons-nous complices de ces
génocides ?
L’UE et l’OTAN ont-ils un droit de s’ingérer et de tuer ?
Au nom de qui ou de quoi nous sommes-nous arogé
Le droit d’intervenir partout avec les USA ?...
Au nom des puissances de l’argent et
De l’hégémonie mondiale des USA !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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