Les chiffres du
chômage de mars 2015 viennent d’être publiés et ne suscitent plus de surprise
même si le gouvernement se réjouit qu’ils soient meilleurs que prévu ! Personne
ne croit plus à une véritable décroissance du nombre de demandeurs d’emploi
dans notre pays. Les conditions économiques et monétaires extérieures amènent
un peu d’amélioration dans la trésorerie des entreprises mais le contexte
économique mondial ne manifeste pas d’envolée propre à faire progresser la
demande. Par ailleurs le gouvernement ne fait aucune réforme permettant de
diminuer efficacement la dépense publique qui reste l’une des plus élevées de l’OCDE
à hauteur de 56 à 57% du PIB en 2014 et plus de 10% plus élevée que l’Allemagne.
Mais 10% du PIB c’est plus de 200 Mds€ !
Il ne faut pas s’étonner
que, malgré une fiscalité forte, nous nous traînions depuis 1975 dans un
déficit chronique et que, sans avoir eu le handicap d’une réunification, nous
soyons encore autour des 4%/PIB de déficit public alors que l’Allemagne a
retrouvé en 2014 le chemin de l’excédent budgétaire. Le Royaume-Uni, qui a fait
pire que nous en 2014, a par contre retrouvé le chemin de la croissance et ses
prévisions pour 2015 sont meilleures que les nôtres. Il ne faut pas toujours
chercher la cause dans notre manque de compétitivité d’ailleurs très entachée d’une
part par la lourdeur du code du travail et d’autre part par la pression fiscale
sur les particuliers, qui joue sur la demande, et celle sur les entreprises,
qui joue sur les coûts. Cette pression est près de 8% globalement plus élevée en
France qu’en Allemagne selon l’OCDE.
Mais il faut aussi
repenser le coût de notre Sécurité Sociale qui est de loin le plus élevé en
pourcentage de PIB parmi tous les pays de l’OCDE. Pouvons-nous maintenir ce
niveau de services à moindre coût ? Sinon pouvons-nous continuer à caracoler
en tête des dépenses sociales et creuser chaque année un peu plus notre déficit
public ? Peut-on continuer des soins gratuits pour les sans-papiers,
sachant que la gratuité incite à en profiter au maximum. N’y-a-il pas des
économies à faire dans la gestion des hôpitaux alors que l’on focalise sur le
remboursement des consultations ?
Malheureusement
pour nous, le résultat de notre incompétence saute aux yeux en 2014 et rien ne
permet de prévoir que nous saurons mieux faire en 2015. Le décalage par rapport
à nos voisins va s’accentuer même si l’Italie apparaît encore plus mal partie
que nous. En 2014 nous sommes en queue de peloton en ce qui concerne la
croissance, et notre chômage continue à croître. Les réformes du Royaume-Uni, de
l’Irlande et de l’Espagne commencent à produire leur effet et il devient
évident que nous ne soutenons plus la comparaison. Le gouvernement nous cache donc
la dure vérité. Avec 0,4% de croissance, nous faisons moins bien que le zone
euro à 0,9% et encore moins bien que l’UE à 1,2% ! Remarquons au
passage que les pays hors zone euro se portent mieux que les autres comme le
Danemark, l’Islande, la Suède, la Norvège et le Royaume-Uni. Par ailleurs l’UE
des 28 pays avec son 1,2% de croissance est loin des 2,4% des Etats-Unis. Ces
derniers constats devraient faire taire ceux qui prônent le catastrophisme d’une
sortie de l’Europe ou la réussite d’une Union Européenne que l’on veut encore
plus fédéraliste.
Nos
gouvernements ont étouffé notre France industrieuse et novatrice sous une
législation du travail, une charge administrative et fiscale paralysantes. Les
études de l’IRDEME (Institut de Recherche sur la DEMographie des Entreprises)
montrent en effet que nous possédons deux fois moins de jeunes entreprises à
forte croissance que le Royaume-Uni (1.500 contre 3.000) et qu’elles créent
quatre fois moins d’emplois (50.000 contre 200.000). Par-dessus le marché nous
soutenons l’endettement continu d’une Sécurité Sociale largement ouverte aux
déshérités du monde et d’un Etat mauvais gestionnaire de nos hôpitaux. Nous
continuons à avoir une dépense publique largement au-dessus de la moyenne
européenne et une fiscalité forte.
Pour
corser le tout, alors que notre pays se désindustrialisait, nous avons adopté une
monnaie unique avec une entrée de parité franc/euro désadaptée par rapport à
notre force économique. Depuis notre handicap de compétitivité relative par
rapport aux pays de la zone euro nous fait passer lentement mais sûrement d’une
position moyenne à une position en recul par rapport à celle-ci. Le tout se fait
dans une Europe qui prend elle-même du retard par rapport au reste du monde, et
qui inquiète le Fonds Monétaire International. Après ça, tout va bien Madame la
Marquise ! La Grèce c’est pire… encore que nous aimerions avoir eu 0,8% de
croissance en 2014. La zone euro s’en occupe… pour la faire plonger de nouveau
et affamer son peuple.
Il n’est pas de plus fat que celui qui montre
son ventre
Pour en vanter l’excellent embonpoint
En cachant celui des autres
Dans la ploutocratie…
Des cupides !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire