Manuel
Valls et Bernard Cazeneuve nous enfoncent dans un carcan législatif sécuritaire
qui fait réagir les responsables des Droits de l’Homme, quelques politiques, et
un certain nombre de nos concitoyens. Il faut remarquer que la réaction
populaire n’est ni forte ni spontanée. Il s’agit pourtant d’un recul de notre
liberté de citoyen particulièrement grave qui nous fait la proie de l’Etat dans
tout ce qui concerne notre vie privée et laisse à son interprétation le soin de
désigner ceux qui sont suspects et les motifs de cette suspicion. On nous hypnotise en nous racontant
qu’il ne s’agit que d’une simple régularisation de pratiques illégales
existantes. Autrement dit l’Etat récupère l’illégalité sous le couvert de la
légalité et en profite au passage pour étendre ce qui était illégal auparavant.
Belle entourloupe ! L’Etat veut simplement pouvoir faire ce qu’il veut
sans être accusé de quoi que ce soit pour… notre bien à tous évidemment. Mais ceci
va très loin et sous la raison avouée de la lutte contre le terrorisme, tout
peut être investigué dans notre vie même nos mouvements de fonds. La notion de
racisme est d’ailleurs extensible à souhait puisqu’elle a déjà largement
dépassé la distinction des races blanches, noires, jaunes.
Il faut alors s’interroger sur ce qui se cache derrière cette évolution.
C’est la peur d’une civilisation qui sent que ses jours peuvent être comptés et
qui entre dans un blockhaus défensif. Elle se rend compte qu’elle a complètement
perdu ce que le christianisme et le temps des Lumières lui avait donné comme
force créatrice d’une civilisation rayonnante, celle de l’Occident. La culture,
les arts, les valeurs, les règles de vie, les pensées philosophiques et la
spiritualité, disons-le, de cette civilisation lui assurait une prééminence.
Cette civilisation chrétienne avait supplanté la civilisation romaine qui avait
perdu ses valeurs, ses règles de vie pour ne plus avoir la force de la défendre.
C’est cela qui a perdu l’Empire romain plus que les attaques des germains. Mais
si la civilisation chrétienne lui a non seulement succédé et entrepris une
montée jusqu’à son apogée des Lumières, c’est que des hommes et des femmes
étaient prêts à mourir pour elle et à la porter vers les sommets, de reculs en
avancées successives. C’est parce qu’elle n’a plus la force d’être défendue par
ceux qui y vivent que cette civilisation est sur son déclin.
Michel Onfray cible la rupture de cette civilisation à la Révolution. Il
veut dire par là que la fille révolutionnaire s’est séparée de sa génitrice
chrétienne. Elle a bien tenté de redéfinir de nouvelles valeurs avec les Droits
de l’Homme et du citoyen mais les forces porteuses, un moment exaltées, se sont
éteintes progressivement faute d’alimentation d’une foi républicaine. Après la
Révolution notre civilisation a poursuivi son règne par la science et la
technologie qui nous ont permis de dominer une grande partie du monde. Mais elle
a finalement créé une société de consommation pour laquelle la défense des
valeurs et des règles fondamentales de la société n’étaient non seulement plus
la principale préoccupation mais étaient jugées inadaptées à un monde moderne. Le
ver était dans le fruit. Tout devait être remis en cause, les mœurs, la
famille, la notion de couple, l’identification sexuelle, la relation aux
drogues, l’identité nationale, etc., seul comptait vraiment le « pouvoir
consommer ». Le matérialisme forcené a tué la spiritualité sans amener le bonheur
mais enfermant chacun dans un comportement moutonnier centré sur les biens
matériels. Etre le premier à acquérir le dernier IPhone devient l’enjeu qu’il
faut gagner et vite pour ne pas vivre frustré.
On a perdu, dans cette course effrénée derrière la science, la technologie
et l’acquisition forcenée des biens matériels, comme des reliques du bonheur,
ce qui faisait la grandeur de notre civilisation où le rayonnement de l’intelligence
passait par les humanités. Ce mélange de science, de philosophie et de spiritualité
entretenait les fondements de notre civilisation. Elle perdu son écorce et se
vide lentement au point de voir arriver une vieille civilisation qui retrouve
son souffle après une longue éclipse. Des êtres humains sont prêts à mourir
pour elle car ils ne se reconnaissent pas ou plus dans la nôtre, qu’ils y
vivent ou qu’ils la subissent sur leurs terres. Ce n’est pas nos croisades au
nom de la démocratie qui vont éteindre les nouvelles flammes de cette
civilisation que porte une religion qui revient sur ses valeurs ancestrales
alors que nous avons abandonné les nôtres.
L’Occident rentre dans la zone de la peur, la peur de disparaître. Il
voit qu’il n’a plus la force de combattre les racines du mal. Il se retranche,
se barricade, s’autocensure, se méfie, s’auto-flagelle et va jusqu’à pratiquer le
pire, la délation. Un climat de peur et de suspicion à l’intérieur des
frontières se répand pendant que nous croyons défendre notre civilisation en s’ingérant
dans les terres d’une autre pour y semer la mort et la destruction. Nous ne
faisons qu’attiser la haine et la détermination de ceux, de plus en plus
nombreux, qui sont prêts à mourir pour elle comme le furent les chrétiens dans
la civilisation romaine. La punition ou la mise en prison de quelques-uns n’arrêtera
pas ces nouveaux martyrs et notre civilisation, qui porte la guerre et s’autodétruit,
ne peuvent y ramener ceux qui ont mis leur espoir ailleurs. L’Occident ne
rayonne plus, il devient repoussant par ses dérives. Un seul dirigeant
occidental en a pris conscience, Vladimir Poutine, où la religion orthodoxe sert
de garde-fou et nous ne l’aidons pas. La Russie résistera-t-elle longtemps,
rien n’est moins sûr. Il semble
malheureusement que nous avons franchi un point de non-retour et que l’accélération
des changements nous pousse toujours plus près du précipice. Ou alors
réagissons vite et fort, affirmons nos valeurs ancestrales ! Ne soyons pas
défensifs mais offensifs… pas par les armes comme de nouveaux coloniaux mais à
l’intérieur même de l’Occident.
C’est parce que nous sommes devenus moutons
Que nous devenons aveugles et suicidaires.
La porte de l’Orient se déplace à l’Ouest
Et nous ne sommes pas conviés
A la franchir… sauf à genoux !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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