On s’émeut
tout-à-coup d’une catastrophe humanitaire en Méditerranée dont les médias font
leur une et on crie « il y a urgence à faire quelque chose,
réunissons-nous vite et moi, Hollande, je vais peser de tout mon poids »
(sous-entendu « qui est grand »). Y aurait-il urgence à traiter un
problème qui dure depuis des années parce qu’une moyenne d’arrivée de 50
migrants par jour et une dizaine de noyés cela n’avait pas d’importance par
rapport à la situation de cette semaine ? Pour ceux que les chiffres
intéressent cela faisait tout de même 18.000 migrants arrivés sur l’année et
3.600 noyés si je sais compter. Pour que les politiques réagissent il faut donc
une grande catastrophe, un nombre, qui marquent l’opinion publique. Les médias
sont le faire-valoir des dirigeants politiques qui s’empressent de tirer parti
de la situation. Nul doute que si les chefs d’Etat avaient la solution à ces
drames, elle serait mise en place depuis longtemps et qu’ils s’en seraient
glorifiés. Souvenez-vous du « Plus beau jour de ma vie » de Hollande
au Mali lors de la percée éclair de nos troupes devant un ennemi qui s’évaporait
dans la nature.
Les preuves de ces attitudes devenues la
règle s’accumulent. La dernière est la guerre au Yémen sur laquelle la
discrétion du gouvernement est égale à celle des médias. Petite guerre locale
entre arabes, c’est l’impression qui nous est distillée par absence d’informations
ou presque. Sauf qu’autour du Yémen et des détroits de la péninsule arabique,
les russes, les chinois, les iraniens, les américains, les anglais, les
français, envoient leur marine de guerre pendant que les morts s’accumulent sur
ce pays désertique dont l’importance n’est que stratégique sur la route du
pétrole. Cinq États du golfe Persique - l'Arabie saoudite, les Émirats arabes
unis (EAU), Bahreïn, le Qatar et le Koweït - et l'Egypte également, assistés
par Israël et soutenus par les Etats-Unis, ont déclaré la guerre au Yémen dans
une déclaration conjointe publiée le 26 mars.
Cette attaque n’est pas demandée par l’ONU et
il s’agit d’une agression illicite en terre étrangère. C’est le cas typique qui
demanderait une réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU. Entend-t-on la voix de
la France ou de l’UE ? Non bien sûr, car nous sommes complices. « Qui ne dit rien, consent ». Le
sujet est pourtant sensible et mobilise parmi les plus importantes marines du
monde qui se surveillent, s’épient et sont prêtes à dégainer. Au fait où est
notre porte-avion ? Combien faut-il de morts pour que les médias nous
informent et fassent réagir les politiques ? Pourtant l'Arabie saoudite
bombarde le Yémen depuis 25 jours, pour rétablir le président fugitif, Mansour
Hadi, un proche allié de Riyad. L'agression menée par l'Arabie a jusqu'ici tué
au moins 2645 Yéménites, dont des centaines de femmes et d'enfants.
Ce n’est pas suffisant ? Alors
ajoutons ceci. Selon les travailleurs humanitaires et des habitants yéménites,
les avions de combat saoudiens ont utilisé vendredi des armes interdites dans
leurs frappes aériennes sur la zone de Fag Atta au sud de Sanaa. "Nous
allons publier une vidéo sur la mort de dizaines d'enfants qui sont décédés
après avoir inhalé des gaz toxiques," a déclaré, dimanche, Ali
Abdullah Maboud-Chokr, un fonctionnaire de la Société du Croissant-Rouge du
Yémen, à Fars News Agency (FNA). Il a noté que les
explosions de bombes dans les frappes aériennes saoudiennes ne détruisent pas
seulement un grand nombre de maisons, mais créent aussi un épais nuage de gaz
toxiques mortels. Des responsables yéménites ont déclaré que les bombes
étaient d'un type très rare. Elles aboutissaient à l'étouffement des résidents
dans les régions bombardées.
Les
américains soutiennent l’action de l’Arabie Saoudite, comme ils soutiennent
tout ce qui participe au chaos. Il ne s’agit pas de l’OTAN, alors pour la France,
c’est « Motus et bouche cousue ». On ne va pas contrarier les
Etats-Unis. Que des enfants meurent sous des bombes interdites n’a pas
suffisamment d’intérêt tant que les médias ne touchent pas la corde sensible de
nos concitoyens. Et pour cela il faudrait qu’on leur dise de publier. Nous
sommes toujours dans le deux poids deux mesures et ceci n’a plus rien à voir
avec la gravité ou l’horreur de ce qui se passe dans le monde. On nous a évité
de prendre parti pour le Donbass en Ukraine en stigmatisant la Russie et en
faisant passer les pro-russes pour des terroristes alors que leurs populations
civiles payaient, eux seuls, un lourd tribu sur leurs vies et sur les
infrastructures économiques et sanitaires. On fait de même en Syrie. Il y a les
méchants du côté du gouvernement légal avec un Président réélu et de l’autre
les bons, ceux qui veulent la démocratie, que l’on arme, que l’on soutient et
qui disparaissent dans les forces islamiques venues d’Irak.
Le constat de notre duplicité, de notre
perte d’indépendance,
Devient criant dans tous les conflits
économico-militaires.
Nos chefs d’Etat n’agissent qu’aux sons et
aux images
D’une presse manipulée aux ordres des…
Puissances de l’argent !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire