Le nombre spectaculaire, autant qu’horrible,
de noyés dans l’immigration africaine fait soudain réagir des chefs d’Etat dont
le nôtre après avoir laissé tranquillement l’Italie se dépatouiller de ce
problème… ou presque. Notre Président, co-auteur des causes d’immigration de la
Syrie et incapable de mettre fin à la situation de rupture entre les Touaregs
et le gouvernement malien ou d’empêcher Boko-Haram de s’approcher du Tchad, du
Niger, du Nigéria, etc., se fait entendre dans les médias sur l’air du « ça
ne peut plus durer, il faut faire quelque chose… pour punir les odieux terroristes passeurs
», qualifiés ainsi pour l’occasion. Ce dernier vocable permet de faire jaillir
dans les esprits français les mânes de Charlie Hebdo et de montrer que nous
sommes toujours à la pointe du combat.
Hélas
les discours sont toujours de grandes envolées de la conscience solidaire des
malheurs d’autrui mais en l’occurrence on sent passer un vent de politique mal
odorant. L’urgence est de punir pas d’aider. Aider c’est compliqué et cela peut
coûter très cher mais punir c’est l’affaire de quelques dizaines de policiers maritimes
qui pourront déférer « les terroristes » devant la justice. Si les
pays comme l’Espagne, l’Italie, la Grèce sont directement concernés par l’arrivée
massive sur leur territoire et en mesurent tous les inconvénients, d’autres,
qui voient peu de ces migrants ou qui tirent parti de l’arrivée d’une main-d’œuvre
bon marché, ne les voient pas sous le même éclairage. L’UE, comme toujours, va
palabrer et trouver quelques mesures immédiates relativement peu coûteuses mais
le plus possible vendables aux opinions de leurs ressortissants.
Pendant
ce temps le robinet de l’immigration restera ouvert. Les mesures d’aide se
feront attendre et il n’est pas sûr qu’elles n’iront pas remplir justement la
poche de ceux qui gèrent le trafic humain et qui sont souvent les mêmes que
ceux qui sont puissants dans leur pays. L’UE n’a pas déclaré la guerre à l’immigration
et ne s’est pas donné les moyens d’aider les pays africains dans une
collaboration efficace d’évolution économique, seule garantie d’un
ralentissement du phénomène migratoire. Pire certains pays comme la France et
la Grande-Bretagne confondent aide et ingérence, pacification et guerre, aide
humanitaire et bombardements. L’UE est incapable d’avoir une prise de position
claire parce qu’elle n’a pas de véritable chef mais une armée de généraux. L’UE
est incapable de se faire respecter en dehors de l’ombre des Etats-Unis dont
elle est le fantôme diplomatique et militaire.
La
politique de l’immigration ne peut que tenir compte des vannes ouvertes à l’intérieur
de l’UE et des brèches sur ses frontières extérieures, brèches d’ailleurs
souvent laissées semi-ouvertes volontairement. Le fait que François Hollande
parle de lutte contre le terrorisme, dans ce qui est avant tout une
transhumance du Sud vers le Nord annoncée depuis longtemps par tous les
démographes, semble un signe de la bêtise et du laxisme de nos dirigeants. Elle
est plus sûrement une évolution démographique considérée comme ayant plus d’avantages
que d’inconvénients par tous les puissants qui en tirent parti. Il n’est reste
pas moins vrai qu’est associée à ce phénomène l’arrivée massive de populations
musulmanes dont une partie vient renforcer la présence de l’Islam de combat sur
les pays européens et pour une bonne part en France.
L’UE
balbutie sur les relations avec la Russie comme sur l’immigration. Objet de
convoitise sans défense, ombre de la puissance états-unienne, elle n’est qu’un
tronc incapable de penser, de se déplacer seul et d’agir. Ses organes vitaux
réagissent de plus en plus indépendamment les uns des autres. Certains arrivent
à vivre aux dépens des autres… dans la plus pure solidarité européenne. Tout
dépend de leur force initiale ou des purges qu’ils se sont volontairement appliqués.
Certains ont pris le breuvage euphorisant de l’euro et ne voit plus que les
autres passent devant, mais tous sont ballotés au vent d’OTAN de l’hégémonie
américaine, économique et militaire. Pour les Grecs, la solidarité européenne
consiste à soutenir la position allemande… pas celle de la Grèce. La potion est
pourtant amère et imbuvable par les Grecs. Mais, ficelés dans l’euro qui a fait
leur carrière, les dirigeants européens, dont les Juncker et Moscovici, se
drapent dans leur intransigeance. L’enfumage permanent sur l’euro permet encore
de tromper la plupart des européens. La démocratie n’est qu’un mal nécessaire
mais qui doit être maîtrisée dès l’élection passée.
Mais le Président du
gouvernement grec ne peut mentir à ses électeurs. La démocratie dont se gausse
l’UE et qu’elle ne respecte pas, est née dans ce pays que l’on est prêt à
forcer ou à laisser sortir de l’euro, et peut-être de l’UE puisque (théoriquement)
on ne peut l’un sans l’autre. La Grèce va donc se tourner vers la Russie et
vendre des parcelles de son territoire pour survivre. Le ministre de la Défense
russe est en visite en Grèce et des accords ne manqueront pas d’être conclus
qui auront l’apparence au moins d’être compatibles avec l’OTAN. La position de
l’UE sur le remboursement de la dette grecque est beaucoup plus tranchante que
celle du FMI, ce qui est tout-de-même paradoxal. Mais sans concession de la
troïka, BCE, UE, FMI, la Grèce ne pourra pas dans le meilleur des cas dépasser
le remboursement de Juin au FMI et sans doute ceux de mai.
L’immigration, l’euro, sautent à la face
de l’UE.
La Grèce et le drame humain migratoire
Seront peut-être les yeux ouverts
Pour une autre Europe…
Des peuples !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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