Le meurtre de l’opposant
Boris Nemtsov ramène la Russie au centre des actualités médiatisées. On a tôt
fait d’ajouter cet ancien ministre dans la longue liste des opposants au régime
qui ont été éliminés physiquement. Tous ont été attribués au pouvoir russe dans
la presse occidentale qui relayait ses affirmations par des reportages et
interviews d’opposants exclusivement. Loin de moi la pensée que le pouvoir ait toujours
été étranger à tous ces actes, mais il faut toujours se poser la question du
« A qui profite le crime ? ». Or il est de plus en plus évident
que nous sommes en guerre, non pas contre le Daesh comme nous le fait croire le
gouvernement, mais avec les USA contre le nouveau bloc OCS (Organisation de coopération de Shanghai) qui
ne cesse de s’agrandir avec l’arrivée prochaine de l’Inde, de l’Iran et du
Pakistan.
Si l’OCS est une organisation assez informelle, il n’en est pas de même
des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) qui viennent de créer
une banque commune et dont les liens deviennent de plus en plus stratégiques.
L’interpénétration à terme de ces deux organisations devient de plus en plus
probable. C’est donc un bloc continental qui est en formation et qui se prépare
à un monde multipolaire complètement opposé au monde unipolaire de la stratégie
étatsunienne. Il nous faut donc analyser tous les évènements
économico-militaires au travers de ce grand combat mondial où la guerre
économique s’allie à la propagande, aux actes de déstabilisation de
l’adversaire et aux armes.
C’est ainsi que nous avons deux principaux théâtres
d’opération en Eurasie, l’Ukraine et le théâtre Syro-irakien. Le premier fait
partie de la lutte contre la Russie, c’est-à-dire l’approche de l’OTAN aux
frontières russes, la récupération des richesses agricoles et la maîtrise du
passage des gazoducs. Le second est un théâtre de marionnettes destiné à
enfumer l’opinion occidentale et permettant de prendre possession d’un espace
de déploiement des forces militaires de l’OTAN, auquel nous participons, en vue
d’une menace à venir sur les pays rebelles du continent asiatique. Comme dit
Obama : « il faut parfois
tordre le bras de ceux qui ne font pas ce que nous voulons ». On ne
peut être plus clair. La lutte contre le Daesh est un conflit de dupes où l’on
arme celui-ci en même temps que l’on fait semblant de le combattre. La
destruction de deux avions britanniques porteurs de livraisons d’armes pour
l’EI par l’aviation chiite de Bagdad n’est que la confirmation des parachutages
déjà révélés. La vérité c’est la nécessité de cacher la maîtrise des ressources
pétrolières et l’implantation des USA et de ses alliés au plus près du bloc en
formation pour un futur conflit vers l’Est de l’Asie (vraie raison de la présence de notre porte-avions et de la flotte d'accompagnement). L’élimination de Bachar
al Assad fait partie de la même stratégie.
Mais revenons à l’Ukraine. En même temps que les USA
laissent se signer un accord de paix à Minsk, le Premier Ministre britannique
envoie des « conseillers militaires » à Kiev. En a-t-on besoin en
phase de paix ? Non, sauf que l’armée ukrainienne s’est révélée particulièrement
faible et incapable de venir à bout d’une armée aux effectifs beaucoup plus
faibles. Il faut donc les réarmer d’urgence en profitant d’une…
« Trêve » même si celle-ci se paie par une défaite cuisante à
Devaltsevo et que l’étau se resserre sur Marioupol dont on peut se douter que
la majorité de la population de langue russe aspire à rentrer dans la
Novorossia. Ne doutons pas que les prétextes seront faciles à trouver pour que
le conflit reprenne dès que l’armée ukrainienne aura repris des forces.
Deux évènements récents viennent illustrer la guerre encore tiède mais
totale en cours. Le premier est le meurtre d’un opposant à deux pas du Kremlin.
Si Poutine n’est pas un ange, on voit mal l’intérêt de projeter une telle
nouvelle aux yeux du monde occidental en pleine propagande anti-Poutine et cela
au pied du pouvoir comme un doigt le désignant. Nemtsov, avec son image de
libéral, n’avait l’appui que d’une très faible partie de l’opinion russe et toute
l’opposition réunie ne représente que 10% de la population. Il ne gênait donc pas
le pouvoir au point de l’éliminer. Par contre les USA mènent la politique de
déstabilisation des pays considérés comme rebelles ou ennemis. Il faut soulever
une partie de la population et ce meurtre est une belle occasion d’allumer au
sein de la Russie une vague de protestations que l’on va aider et dont on va
alimenter abondamment les médias occidentaux. Il faut absolument discréditer
puis éliminer Poutine par tous les moyens et des manifestations style Maïdan
sont à prévoir par CIA, MI6, Mossad et ONG interposés.
La Russie n’est pourtant pas un pays à se laisser faire
facilement. Par exemple les manœuvres entreprises, pour mettre économiquement
la Russie à genoux, avec la baisse du pétrole entraînant celle du rouble
réservent quelquefois de désagréables surprises pour les cow-boys américains.
Les investisseurs américains et européens, apeurés par la baisse de leurs
actifs gaziers et pétroliers russes et craignant qu’ils ne valent presque plus
rien, ont vendu une grande partie de ceux-ci. Vladimir Poutine s’est empressé
de les faire acheter juste avant que le rouble ne passe de 70 roubles pour un
dollar à 61 aujourd’hui. Les bénéfices des compagnies vont ainsi revenir vers
le Trésor russe et Poutine a gagné 20 milliards de roubles au passage. Les
cow-boys de Wall Street n’en reviennent pas.
Conférence
climat et manœuvres politiciennes sont roupie de sansonnet.
Le
monde est en profonde restructuration géostratégique.
Cette
révolution mondiale est souvent signe…
De
grandes catastrophes !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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