C’est
désormais acquis la Grèce prépare une sortie de l’euro… officieusement. L’accord
avec Bruxelles a été obtenu au prix fort. Pour se voir créditée des 7 milliards,
qui lui étaient dus, la Grèce devra accepter qu’ils soient distillés au
compte-gouttes au fur et à mesure qu’elle mettra en œuvre les mesures qui
conviennent à l’Union Européenne. Depuis que Giscard d’Estaing a évoqué la
possibilité d’un « friendly Grexit », une sortie de l’euro à l’amiable,
l’idée a fait son chemin dans l’élite grecque. Le peuple reste majoritairement réticent.
Il ne peut en être autrement après le matraquage politique mené au nom du
catastrophisme d’une sortie de l’euro, matraquage que nous subissons aussi en France
par l’UMPS. Le mois de juillet va être le révélateur de la détermination
grecque. Avant Tsipras aura vu Poutine en mai et les retombées financières d’un
pipeline passant par la Grèce seront au cœur des discussions. Pour des raisons
géopolitiques évidentes, la Russie s’est d’ores et déjà présentée comme un
recours avec la Chine.
Le
problème grec est le premier révélateur d’un certain malaise sur l’avenir de la
construction européenne. Dans nombre de
pays, les partis anti européens ont fait des très bons scores aux élections
européennes, mais ces consultations n’ont aucune importance dans la mesure où
seules comptent les élections à l’échelle nationale où réside encore une
partie de Souveraineté. Or
L’année 2015 est riche en élections nationales où cette Souveraineté
pourra s’exprimer. Les élections grecques ont donné au peuple un gouvernement qui remettait
en cause les diktats de la troïka, avec un plan de sauvetage des banques et une
austérité pour le peuple.
D’autres
élections vont suivre, tout aussi importantes, en particulier en Grande Bretagne
au printemps, et en Espagne à la fin de l’année. En Grande-Bretagne la situation est
particulièrement confuse. Dans
la structure politique en Grande Bretagne, il y a quelqu’un qui s’appelle le ”
Cabinet Secretary” et qui a pour rôle de représenter la fonction publique
Anglaise au Conseil des Ministres. Comme chacun le sait, les fonctionnaires ne sont pas éligibles en
Grande-Bretagne, sauf à démissionner de la fonction publique, et la prérogative
du Secrétaire du Cabinet est de protéger les fonctionnaires contre les
pressions des politiques. Il s’ensuit que la fonction publique est indépendante
du pouvoir politique et est fière de l’être.
Une autre
responsabilité du Secrétaire du Cabinet est de préparer les organes de
gouvernement aux changements qui peuvent se produire à la suite des élections
afin que tout soit prêt pour agir quelle que soit la majorité qui sort des
urnes. Lors de la dernière élection, le Secrétaire du Cabinet avait dû faire
préparer non pas deux séries de dossier comme à son habitude, mais cinq,
compte tenu des différentes combinaisons qui pouvaient résulter des élections. Le Secrétaire actuel du Conseil vient de
faire savoir que pour l’élection à venir, et compte tenu de l’irruption sur la
scène politique de l’UKIP et des Indépendantistes Écossais, il lui
fallait faire préparer… onze séries de dossiers, tant les combinaisons entre
ces nouveaux intervenants et les anciens partis pouvaient être nombreuses. Et
comme la Grande-Bretagne est sous le régime uninominal à un tour (le candidat
arrivé en tête est élu même s’il n’a par exemple que 21 % des voix), on voit
fort bien que l’instabilité politique pourrait s’installer durablement chez nos
voisins qui n’y sont pas habitués… (Charles Gave)
L’atout électoral des
conservateurs sera bien sûr que l’économie anglaise va beaucoup mieux
que les autres économies en Europe et qu’ils vont proposer un référendum sur la
sortie de la Grande Bretagne de l’Europe en 2015 ou en 2017 au plus tard, tant
la dérive non démocratique des institutions Européennes inquiète une partie de
l’électorat Britannique. Mais bien malin serait celui qui pourrait prévoir le
résultat final. Avec l’UKIP de Nigel Farage, farouchement anti-Bruxelles et
formidable orateur, on peut penser que la sortie de l’UE n’est plus un fantasme
qu’il n’est que le seul à faire partager.
En 2015
viendra ensuite le tour des élections espagnoles, où Podemos, dont le programme
est très similaire à celui de Syriza en Grèce, est un train de monter de
façon très rapide dans les sondages tandis que ce pays connaît avec la
Catalogne une situation similaire à celle que connaît la Grande -Bretagne
avec l’Ecosse. Là aussi Podemos, dont le programme est très proche de celui de
Syriza en Grèce, est un train de monter de façon très rapide dans les
sondages.
Les partis
populistes se font de plus en plus entendre dans toute l’Europe et les forces
politiques traditionnelles semblent bien incapables de répondre à ces nouveaux
défis. Les élections départementales françaises n’échapperont pas à cette
évolution. La bonne raison pour cela est qu’elles ont mis en place une Europe
bancale et que cet état de fait leur revient dans la figure en ne permettant
plus de solution à l’écart qui s’agrandit entre les pays du nord et du sud au
fur et à mesure que la souveraineté et la démocratie diminuent. L’avenir se
présente plein d’inquiétudes, et le peuple français finit par considérer que le
FN devient un mal nécessaire…
Au lieu de reconstruire une Europe
viable et démocratique,
Nous continuons dans une Europe
économique
Qui enrichit les puissants lobbies
Et spolie les peuples !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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