Demain,
on vote… enfin un peu plus de la moitié des électeurs vont se rendre aux urnes,
mais peut-être pour voter blanc ou nul. Les jeux sont déjà faits d’avance avec
un retour de la droite traditionnelle qui va reprendre son impact historique
des 60% avec une consolidation du tripartisme. Chacun se dira officiellement
satisfait avec une alliance autour de l’UMP qui va rafler la majorité des
conseils départementaux, une gauche élargie qui va claironner qu’elle a bien
résisté et une extrême-droite qui va, élection après élection, faire progresser
son score et son implantation locale. Cela ne changera pas la politique
française mais le gouvernement actuel va rentrer dans une paralysie de plus en
plus étendue avec la perspective de régionales encore perdues arrivant aussi
après la perte de la majorité au Sénat.
Nous
ne sortirons plus des « mesurettes » comme cette loi votée avec 38
participants pour l’interdiction de la publicité sur les bâches recouvrant les
travaux sur les établissements publics, musées et autres. Ce n’est même pas au
niveau de la loi Macron qui était un catalogue de mesures à faible impact
économique. Là il s’agit, dans un contexte de déficit public, de se priver de
recettes non négligeables pour le Ministère de la Culture. C’est le type même
de l’écologie dans les pays riches, ce que nous ne sommes plus mais l’argent
public n’est pas l’argent personnel de nos gouvernants. Les députés n’ont
pourtant pas oublié de voter un doublement de la période d’indemnisation des
élus battus… On ne saurait être plus prévoyant par les temps qui courent !
Non les élections
départementales ne changeront rien en elles-mêmes mais elles vont marquer une
révolte des classes moyennes et pauvres qui est la prémisse à une agitation
sociale d’une ampleur inhabituelle dès cette année. Le « ras-le-bol »
fait chaque jour de nouveaux adeptes. L’incapacité de nos gouvernants à
redresser l’économie du pays et à abaisser le chômage en est la motivation. La
montée des extrêmes gauche et droite est un signal fort de la lassitude du
pays. La stigmatisation de la gauche rebelle ou du FN n’apporte aucune solution
mais un constat sans appel du désir profond de voir ceux qui nous ont amené
dans une France qui se délite, quitter le pouvoir exécutif et les bancs du
pouvoir législatif. Le peuple ne dit plus « Peu mieux faire » mais « n’a
pas fait un effort suffisant ». La porte est grande ouverte !
Un
gouvernement aussi peu soutenu par l’opinion publique, soumis aux ordres de
Washington et aux directives de Berlin, n’est qu’une entité falote soumise aux
uns et aux autres, condamné à trépigner sans espoir de se faire entendre.
Pourtant le monde est à feu et à sang. Il ne cesse de s’allumer des zones de
conflit et nous sommes engagés dans beaucoup d’entre elles militairement ou
diplomatiquement. Un combat religieux entre chiites et sunnites, alimenté par
les occidentaux, et un affrontement entre les USA et le bloc russo-chinois fait
parler les armes en Syrie, en Irak, en Ukraine, au Yemen et un peu partout en
Afrique. A ceci s’ajoute un contexte de ralentissement économique mondial,
particulièrement européen, un dollar qui va perdre progressivement sa place de
monnaie de référence et un commencement de réalisation, sous l’impulsion
russo-chinoise, d’une Eurasie économique en concurrence et en contradiction
avec le principe fédéraliste de l’UE, pure création des Etats-Unis pour leur associer
le marché européen et un glacis pour l’OTAN.
Nos
départementales n’auront pas d’impact sur la politique étrangère française,
sujet qui n’est pas encore la première préoccupation des français mais qui
commence à l’être en Grèce. Car ce pays devra choisir entre l’Est et l’Ouest
pour son avenir après le mois de juillet qui déterminera la capacité de
résistance de son peuple à l’emprise de l’UE et de la BCE sur son économie. Si
l’on ajoute qu’un nouveau crash financier n’est pas exclu aux Etats-Unis après
une succession de QE (planches à billets) et un taux d’emprunt quasi-nul pour
un résultat d’enrichissement du 1% supérieur de la population américaine, on a
de quoi penser que les gouvernants ont moins à se préoccuper de politique
intérieure que de préparer le pays à affronter une grande zone de turbulences
et à redonner au pays une voix indépendante de liens entre l’Outre-Atlantique
et l’Asie.
Quand les bruits de bottes se font
entendre partout dans le monde
Et que les bottes sont celles de
puissances thermonucléaires,
Quand la monnaie, le prix du baril, les
taux d’emprunt,
Viennent changer la donne, les paroles
creuses
Cachent la misère des actes, et des
résultats !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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