120 chars américains viennent de
débarquer en Lettonie et ce pays prétend pouvoir résister 72 heures à une
invasion russe avant de recevoir de l’aide. En Ukraine, selon la journaliste de
l’Intercept Marcin Mamon, le Bataillon Doudaïev, «une force de combat des
islamistes radicaux composée de Tchétchènes, mais incluant également des
combattants de tout le Caucase ainsi que quelques Ukrainiens» montre le
lien entre Kiev et l’EI. Les bataillons du Secteur Droit ultra-nationaliste qui
aujourd’hui luttent pour Kiev ont apparemment aidé les Tchétchènes dans le
passé. Le Secteur Droit est un groupe paramilitaire ouvertement
néo-fasciste qui a fourni une grande partie des forces qui ont rendu
possible le coup d’État contre Viktor Ianoukovitch, l’ancien président
ukrainien. Organisés en différents bataillons, dont la célèbre Brigade
Azov, ils idolâtrent les collaborateurs nazis de la Seconde Guerre mondiale,
qui ont combattu les troupes soviétiques : les ultra-nationalistes ont été
accusés d’avoir commis des atrocités dans le Donbass, ainsi que de terroriser leurs
adversaires politiques sur le front intérieur. Il s’ouvre d’ailleurs ainsi une
voie d’immigration des djihadistes de l’Ukraine vers l’Ouest en passant par la
Pologne pour laquelle les visas sont facilement donnés après s’être construit
une fausse identité pour 15.000 $.
Les
stigmates de la théorie du chaos, où les ennemis évoluent au gré des
circonstances et passent simultanément ou successivement du statut d’ami à
ennemi, sont de plus en plus nombreux et voyants. Ce désordre n’est qu’apparent
car le but est clair, maintenir la toute-puissance américaine. Les deux
adversaires américains et russo-chinois jouent à se faire peur, avec l’envoi de
militaires et d’armes par les Etats-Unis, le
Canada, le Royaume-Uni, et l’annonce du retrait de la Russie d’un traité
FCE européen sur les armes conventionnelles. Ce traité avait pour but un
certain rééquilibrage des armes. Pendant ce temps l’UE se débat dans une
croissance anémique dont seuls émergent parmi les principaux pays, l’Allemagne et
le Royaume-Uni. En Grèce, au Portugal, en Espagne et en Italie, l’austérité
fait ses ravages sur le pouvoir d’achat, le chômage et la pauvreté. Les
pouvoirs jugulent encore la voix des peuples dans trois d’entre eux, mais
peut-être pas pour longtemps avec Podemos en Espagne. Pendant que Bruxelles
fait savoir hier 10 mars une fin de non-recevoir aux demandes grecques, la France
se voit accorder un nouveau délai pour rentrer dans les clous du déficit
budgétaire à 3%. Après 2013, 2015 ce sera 2017… ou à la Trinité. Pourquoi ?
Parce que notre plan est crédible ? Non, au contraire de la Grèce, on est « too
big to fail », trop gros pour faillir. Cela suffit.
Pourtant
les prévisions de la zone euro, Allemagne exclue, ne sont pas à la hauteur des
autres grands pays de l’OCDE. Le largage de liquidités par rachat d’obligations
d’Etat par la BCE à raison de 60 milliards par mois jusqu’à 1.100 milliards ne
rallume pas la croissance. Le premier résultat est l’anticipation par les
marchés qui ont fait monter la Bourse puis la stopper dès l’annonce de sa mise
en œuvre par la BCE, et la baisse de l’euro par rapport au dollar qui se
poursuit avec un passage de 1,36$/euro à 1,06 soit une baisse de 22%. On
constate, comme cela pouvait être prévu, que cette baisse ne dynamise pas le marché
français dont une faible part des exportations est en zone dollar d’autant plus
que ceci a un impact sur la baisse du pétrole et en annule une partie. Seule
une sortie de l’euro avec un retour aux monnaies nationales encadrées dans un
serpent monétaire ou à une monnaie commune, difficile à mettre en place, peut
résoudre le problème des disparités économico-sociales entre les pays de la
zone euro.
Le sujet de la sortie
de l’euro ne pourra pas être éludé très longtemps. On parle du retour au drachme
en Grèce comme l’a laissé sous-entendre son Ministre de l’Economie en parlant d’un
référendum si la Grèce n’était pas entendue. On en parle en Espagne avec
Podemos qui pourrait bouleverser la donne politique aux prochaines élections.
On en parle en Italie où l’un des proches conseillers économiques du Président
Mattéo Renzi vient de basculer dans le camp des anti-euros. Un sociologue et
économiste allemand, Wolfgang Streeck, a publié dans Le Monde une longue
tribune pour indiquer que l'Europe doit abandonner la monnaie unique. Le sujet
est tabou en France comme celui de l’immigration. Sur ces deux sujets, la
cocotte-minute est prête à exploser, nous reviendrons sur le second. La « pensée
unique », ce binôme qui cloue le bec de toute opposition, devient une
coquille vide où il ne reste que l’adjectif car la pensée n’existe plus. La France
pense encore qu’elle a beaucoup à perdre en sortant de l’euro et de l’OTAN et
se coule frileusement dans la vassalité américaine et la subordination à l’Allemagne
qui vient de lui accorder un sursis de deux ans par Bruxelles interposé.
Elle
ferait bien de réfléchir à ses véritables intérêts et regarder vers l’Est
autant que vers l’Ouest en revenant à une stratégie, qui n’est pas d’hier, où
elle peut jouer un rôle d’équilibre et d’intermédiaire entre ces deux pôles.
Poutine y pense lui avec un bras vers la Chine et un autre vers l’Europe mais il
a le courage de dire que la souveraineté d’un pays, loin d’être un facteur
de conflits est un gage de paix :
« En
dépit des pressions que nous subissons, la Fédération de Russie continuera à
mener une politique étrangère indépendante, dans l’intérêt supérieur de notre
peuple et dans le respect de la sécurité et de la stabilité mondiales. »
(Reuters)
Nous on a peur… de tout comme Valls !
Nous on murmure « Oui mais »,
Le temps d’une fanfaronnade,
Et on fait comme il a dit,
Le maître du monde
Claude
Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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