La
France
vit le drame d’un accident d’avion qui, compte-tenu de la capacité
grandissante
du nombre de passagers embarqués, se traduit par une mort d’un nombre
important de personnes dans un temps très court. La mort frappe
aveuglément
des innocents et décime des familles entières. Le choc émotionnel est à
la
hauteur de la rapidité du drame et du nombre de victimes. Il en est
ainsi pour
la grande majorité des accidents d’avion. Pourtant ce moyen de transport
reste
le plus sûr. On ne peut cependant qu’être solidaire d’un drame encore
inexpliqué de cette ampleur et le soutien immédiat des familles ainsi
que la
recherche des causes est un devoir d’État.
Ceci
étant, le soutien n’a pas été aussi immédiat mais la suite montre une dramatisation
de l’évènement, relayée par les médias, qui amène à se poser la question de la
récupération politique. Un drame faisant 54 morts français demande un mouvement
de solidarité nationale et de compassion certes, mais ce nombre de 54 morts qui soulève
un mouvement d’horreur et d’injustice, c’est le nombre de tués en moyenne en 6
jours sur nos routes et c’est le nombre de blessés hospitalisés toutes les 18
heures. Depuis le 17 juillet c’est sans doute de l’ordre d’une centaine de
personnes qui sont mortes dans des accidents routiers. La plupart d’entre elles
n’ont aucune responsabilité dans l’accident et sont donc des victimes
innocentes. Le drame vécu dans les familles n’est pas moins grand que celui de
cet accident d’avion… mais ils n’auront pas l’occasion d’être reçus dans les
ors de la République ni, tous les 6 jours, que l’on mette les drapeaux en
berne.
Que
le Président de la République exprime sa compassion et mobilise tous les
services de l’État concernés est une chose, qu’il multiplie les interventions publiques
et les réunions ministérielles d’urgence en est une autre. En effet il y a un
drame d’une autre ampleur qui sévit en France, c’est le chômage. Le chiffre de 3.398.300
demandeurs
d’emploi de la catégorie A en juin, soit +0,3% et 9.400 inscrits supplémentaires, ne représente
pas tous les chômeurs puisque il ne contient pas ceux qui ne s’inscrivent plus par
sentiment d’inutilité du geste ou qui sont rayés pour des raisons quelquefois
futiles ni les 1 383
400 foyers bénéficiaires du RSA non inscrits à Pôle emploi. C’est néanmoins 11,82% de la population active et si l’on ajoute les
catégories B et D, autrement dit les personnes sans emploi et dispensées de la
recherche active d’emploi (D) et les personnes travaillant moins de 70h par
mois (B), ont atteint 15,1%. Avec les emplois aidés et les stages de formation
on est à près de 20% de la population active sans compter les centaines de
milliers de personnes qui ne sont pas ou plus recensées.
Après
un ralentissement en 2010 et début 2011, l’augmentation du chômage a repris une
évolution rapide que les gouvernements ne maîtrisent pas. Combien de drames
nouveaux depuis se sont soldés par des divorces, des vies brisées et des
suicides ? Le chiffre n’est pas recensé mais ceux qui en sont responsables
sont connus, ce sont ceux que nous avons élus et qui s’enferrent dans des
politiques économiques et sociales mortifères de déni de la réalité vu notre
impossibilité d’être suffisamment compétitifs.
Prisonniers
de leurs choix passés, les représentants successifs des partis gouvernementaux
(en gros le PS et l’UMP), se lient les mains avec la politique d’austérité
signée dans les traités et une monnaie qui ne favorisent que l’Allemagne. C’est
bien plus que de 54 morts dont ils sont responsables, c’est de la précarité et
de la désespérance de plus d’un million de personnes en âge de travailler et de
leurs familles, dont le gouvernement est responsable. Chez eux, c’est leur vie
qui est en berne ! Le taux de chômage, dit naturel, n’est en effet que de
4%.
Au
lieu de cela on assiste à la prise en compte d’une fatalité du chômage, l’augmentation
du chômage en juin ne nécessitant plus de commentaires du gouvernement puisque
le Président ne s’est engagé désormais que pour 2017. Une telle désinvolture
aurait de quoi révolter les médias, mais le crash du vol AH 5017, Gaza,
l'Ukraine, renvoient ce drame du chômage dans la rubrique des faits divers. Nous
vivons dans le court terme et dans l’illusionnisme des effets médiatiques et
des jeux du cirque habilement manipulés par des politiques incompétents et
serviles. Ils passent leur temps à nous faire croire que la politique de
Bruxelles, donc allemande et États-uniennes, nous tire vers le bonheur car ces
deux pays ne nous veulent que du bien… pour eux oui. Dormez bonnes gens !
Quand on restreint la démocratie, quand
on manipule l’information,
Quand c’est la « kleptocratie »
et la ploutocratie qui dirigent,
On va vers le servage, la pauvreté et…
le fascisme !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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