Nous
allons examiner le bien-fondé de l’action économique de notre gouvernement à l’aide
d’un graphique commenté et puis nous nous poserons la question de l’opportunité
pour la France d’être dans l’euro. En effet nos dirigeants se gardent bien de
faire des comparaisons avec les pays qui nous entourent au sein de l’Europe, de
l’UE et de la zone euro auxquelles nous appartenons. Il est de bon ton de nous
dire que ce n’est pas en deux ans que l’on redresse une France mise à mal par
le précédent gouvernement. Malheureusement cet argument tombe quand on se
compare à nos voisins qui ont subi aussi la crise de 2008-2009.
Je
vais donc vous parler d’un indicateur dont on parle peu, celui du Produit
Intérieur Brut par habitant de tous ces pays et de l’évolution de celui-ci
entre 2011 et 2013. Cet indicateur est considéré comme représentant le niveau
de vie d’un pays. En réalité il est calculé sur l’ensemble des dépenses faites,
Etat compris, en incluant le solde des importations-exportations.
Le graphique
ci-contre est établi à partir des données disponibles sur Eurostat. Il est
moins difficile à interpréter qu’il peut apparaître tout d’abord. Il a pour but
de comparer les pays d’Europe à la France choisie comme base (base 100 sur le
graphique) sur le PIB/Habitant et de l’évolution de celui-ci avec la France comme
base 0%. Sur l’axe vertical on trouve les PIB/habitant des pays et sur l’axe
horizontal les pourcentages d’évolution de ces PIB/Habitant.
On
distingue quatre zones distinctes. Une zone supérieure où l’on trouve la
Norvège, la Suisse et le Luxembourg qui est hors graphique avec la valeur 240
et une évolution légèrement négative. On note que les deux pays à fort PIB/Habitant
et évolution du PIB/Habitant de l’’ordre de 4% sont deux pays qui ne sont pas dans
l’UE.
La
zone en-dessous qui inclut des pays au PIB/Habitant supérieur au nôtre et dont on
peut noter qu’ils se situent tous au nord de notre pays. L’évolution de ce PIB/habitant
est intéressante à regarder car elle montre que l’Allemagne continue à progresser même si elle garde une faible
marge de croissance donc d’augmentation du PIB. C’est aussi le cas de la
Finlande. A contrario la Suède, le Royaume-Uni et l’Islande affichent une
meilleure santé que nous avec une évolution notable de 2 à 3%.
La
troisième zone comprend la France et tous les pays du sud qui, à part Malte,
affichent une évolution négative de 2011 à 2013. On retrouve évidemment en
queue Chypre et la Grèce. Il faut y ajouter aussi l’ancienne Tchécoslovaquie
qui ne tire pas partie de leur voisin du nord l’Allemagne. La France est en
tête de ce groupe où l’Italie et le Portugal ont payé plus que nous leur
politique d’austérité. L’Espagne est proche du 0%.
La
dernière zone comprend les pays que tire l’Europe et en profite. Ce sont tous
des pays de l’Est et du Nord de l’Europe dont les PIB sont très inférieurs au
nôtre. Il faut noter que les deux pays baltes, Lituanie et Lettonie progressent
à pas de géants. La Pologne est le grand pays qui profite le plus de l’UE.
Il
apparaît donc que l’appartenance à l’UE ne garantit en rien une évolution
positive du PIB/habitant si l’on considère les extrêmes avec Chypre et la Grèce
d’un côté et Lituanie, Lettonie de l’autre. On trouve d’ailleurs la Norvège et la Suisse,
qui ne font pas partie de l’UE et qui ont une évolution très positive. De même
un PIB/habitant élevé, donc un bon niveau de vie, n’est pas un handicap pour la
croissance comme le montre la Norvège, la Suisse. Néanmoins la zone euro non
portée sur le graphique avec un PIB/habitant relatif de 108, soit 8% au-dessus
de celui de la France, a affiché comme nous une évolution négative en valeur
absolue de -0,92%. Car Il ne faut pas oublier qu’en deux ans nous avons reculé
de près de 1% sur cet indicateur.
Si l’on
regarde donc les pays qui ont évolué de plus de 1% en valeur relative donc
au-dessus de 0% en valeur absolue réelle, on trouve tous les pays du nord et de
l’est avec la Suisse en plus. Les pays du sud perdent du terrain au sein de la
zone euro. La France s’enfonce donc avec le seul réconfort d’être le moins mal
placé des pays du Sud. Nous examinerons dans un prochain article les
conclusions à tirer pour l’évolution de l’UE, de la zone euro, de l’Allemagne,
du Royaume-Uni et de notre pays dans une comparaison mondiale.
La France mène une politique qui la tire
vers la récession
L’Allemagne ne tirera plus longtemps la
zone euro
Après lui avoir asséné la politique d’austérité
Pendant qu’elle vampirisait les pays du
sud !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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