L’envenimement de la situation au Moyen-Orient et à
l’est de l’Europe se poursuit. Les occidentaux, Obama en tête durcissent leurs
sanctions sur la Russie en gelant les avoirs de sociétés pétrolières et
gazières russes (le pétrolier russe Rosneft et le gazier russe Gazprom) dans
les banques américaines. L’Europe suit sous la houlette d’Angela Merkel,
parfaite complice, qui lorgne sur les marchés de toutes les républiques de
l’est en difficulté économique et à faible coût de main-d’œuvre. Les peuples ne
sont pas conviés à valider la stratégie russophobe qui s’étend de jour en jour
depuis la guerre de Libye.
Pendant ce temps en France la justice sanctionne
outrageusement, grâce à l’opaque constellation de lois liberticides, en
assimilant les propos ou les images stupides, méchantes, haineuses ou vulgaires
à des agressions physiques qui tuent. Mme Taubira est toujours bien vivante, pugnace
et incontournable au gouvernement, et la condamnation de Mme Leclère n’apparaît
pas proportionnée mais aussi probablement contraire à la jurisprudence
européenne pour qui le contenu de l’opinion exprimée importe peu selon les termes
de l’arrêt Handyside de 1976. Affaire à suivre…
Le chaos, qui met la France dans un état de
quasi-faillite, se répand économiquement sur toute l’Europe et militairement à
ses frontières ou sur un Moyen-Orient proche. La politique russophobe et la
cause palestinienne servent d’alibis pour étendre des mainmises sur des
territoires, des richesses du sol, des marchés et de faibles coûts de
main-d’œuvre. Israël met Gaza sous le feu des armes et monte en puissance
d’intervention avec l’Iran en point de mire. Le pantin gouvernemental
ukrainien, qui ne tient que par la volonté américaine et européenne, tant le
pays est économiquement au bord de la faillite (repli de l'économie
actuellement estimé à -5% en 2014 par le Fonds monétaire international),
continue le massacre des populations de l’est russophile. La Syrie a voté et
son président affirme que tout ce qui se passe est ourdi par les occidentaux.
L’Irak voit désormais une guerre sunnite-chiite-kurde déchirer le pays avec un
leader musulman, nouveau Ben Laden, se proclamant califat.
Tout semblerait suivre une voie inéluctable dans
laquelle les peuples européens sont entraînés malgré eux. Pourtant cette
hégémonie américaine sans partage cache un affaiblissement économique de
l’Europe, sauf pour l’instant de l’Allemagne, et une économie poussive
américaine malgré l’énorme somme de liquidités introduite par la Fed, somme qui
a surtout alimenté la spéculation sur les marchés. Elle se heurte à une
résistance militaire sur la Syrie où la Russie et la majorité du peuple syrien veulent
marquer un coup d’arrêt. On ne parle plus de tuer Bachar Al-Assad ! Les
djihadistes, aidés par les USA et les pays arabes, ne sont plus sous contrôle. Le
front entre Hezbollah, Syrie, Hamas, Iran se fait entendre par les armes. Pour
la première fois l’attaque des forces gouvernementales ukrainiennes est un
échec. Elles se replient devant Lougansk. L’arrivée de l’OTAN dans la mer Noire
et celle programmée aux frontières russo-ukrainiennes poussent la Russie vers
la Chine, Cuba et l’Amérique du Sud.
C’est ainsi que la Russie va rouvrir une station
d’écoutes à Cuba, utilisée pendant la Guerre froide pour espionner les États-Unis, a annoncé mercredi le quotidien russe Kommersant, quelques jours
après la visite vendredi du président Vladimir Poutine sur l’île. La base de Lourdes,
dont l’activité était gelée depuis 2001, sera remise en service. Par ailleurs
la Russie et la Chine ont conclu de nouveaux accords économico-stratégiques avec
des contrats commerciaux payés en yuan. Le dollar devient une monnaie
attaquable.
Dans cet ordre d’idée l’évènement le plus important
est sans nul doute le sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du
Sud) les 15 et 16 juillet au Brésil, sommet qui peut s’annoncer comme
l’éclosion d’un monde nouveau. Les leaders des BRICS ont proclamé le droit de
l’IRAN au nucléaire civil, appelé à un cessez-le-feu immédiat en Syrie,
condamné l’extension illégale des colonies juives en territoires palestiniens
et exprimé leur préoccupation par des situations de conflit en Afrique. De
plus, le groupe a dit sa profonde inquiétude au sujet de la situation en
Ukraine et a appelé à un dialogue global, à une désescalade et à la retenue
toutes les parties concernées.
En dehors de l’opposition clairement affichée à
l’hégémonie américaine et à l’Europe vassale, le plus important est la création
de la nouvelle Banque de développement et du fonds monétaire des BRICS. La
fondation d'institutions aussi importantes est capable de transformer la
conjoncture économique internationale. Là encore les intentions sont
claires selon Wiwan Sharan, expert des affaires des BRICS à Observer
Research Foundation en Inde :
« Je vois deux grandes raisons pour fonder une nouvelle Banque de développement : d’abord, les BRICS sont manifestement mécontents par l’organisation économique et sociale existant dans le monde. Ensuite, il faut proposer une solution de remplacement à l’organisation mondiale, qui s’est constituée depuis la Seconde guerre mondiale ».
« Je vois deux grandes raisons pour fonder une nouvelle Banque de développement : d’abord, les BRICS sont manifestement mécontents par l’organisation économique et sociale existant dans le monde. Ensuite, il faut proposer une solution de remplacement à l’organisation mondiale, qui s’est constituée depuis la Seconde guerre mondiale ».
Las des conditions draconiennes imposées aux prêts
par le FMI et la Banque mondiale, les BRICS s’organisent, cherchent leur
indépendance d’un système qui les appauvrit, et créent une solution de
remplacement. Le monde ne retournait pas du tout au modèle du siècle dernier avec
deux superpuissances – deux pôles, vers lesquels gravitaient d’une manière ou
d’une autre tous les autres. De nos jours Washington doit faire la concurrence
à la fois à plusieurs pôles d’attraction – à Pékin, New Dehli, Moscou etc. Le
monde est devenu réellement multipolaire. Le sommet des BRICS au Brésil peut
être vu comme un point de départ vers une nouvelle organisation mondiale voulue
plus honnête et équitable... à moins que l'on n'évite pas un conflit mondial s'il redevient bipolaire !
Vassalisée,
en perte de vitesse économique, militairement faible,
L’Europe
risque de n’être qu’un grand marché
Ouvert
aux prédateurs et passant à côté
D’un
nouveau monde !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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