Pendant que Benoît Hamon procède au déminage
du terrain scolaire laissé par son prédécesseur, qui a sévi dans le gender, la drogue, l’égalité
des sexes et accessoirement dans les rythmes scolaires, la France va à reculons
comme l’Éducation Nationale. L’enquête PISA a d’ailleurs classé notre pays à la
63ème place sur 82 en ce qui concerne notre confiance dans cette
vénérable institution ! De quoi faire honte à Jules Ferry qui a bien fait
de mourir avant. Pourtant avec 92% de reçus au baccalauréat général et 15% de
mention Très Bien en 2013, nous devrions être les champions du monde d’autant
plus que les résultats de 2014 s’annoncent meilleurs.
Il serait
malséant pour un bachelier des années 50 de rappeler que le pourcentage de
reçus était de 42% et les mentions TB pour quelques élèves de l’Académie après
un concours d’entrée en sixième et des redoublements chaque année pour environ
10% de la classe. Il serait malséant alors de ne pas saluer la qualité des
programmes et de la pédagogie des enseignants actuels pour avoir réussi une
telle augmentation des pourcentages. Certains vieux ronchons ont émis l’hypothèse
que, l’amélioration de la race humaine se faisant sur des millénaires, il
pouvait y avoir un coup de pouce de la notation des écrits et des oraux. Mal
leur en a pris puisqu’une haute autorité pédagogique les a invités à refaire les
épreuves… ou à se taire !
Cette
nuée de bacheliers va donc arriver dans les Facultés, BTS et IUT divers,
puisque les écoles effectuent encore un tri (honteux à notre époque). En
conséquence la même augmentation de la qualité de l’enseignement va devoir s’appliquer
en première année pour éviter l’engorgement. Comme tout fluide poussé dans un
tuyau a horreur des rétrécissements, il va falloir les éliminer tout le long du
parcours. Ainsi va croître le nombre de possesseurs de la licence, de la
maîtrise, etc. Et après il n’y a plus de goulot d’étranglement ?
Si,
le marché du travail. Comme il n’est pas question de donner du travail dans les
métiers manuels ou peu qualifiés à cette élite, il y a trois solutions : comme
toujours du travail pour les meilleurs ou les plus pistonnés, le recours au
chômage ou aux emplois aidés, et le départ à l’étranger. Le premier cas se rétrécit
chaque année, en même temps que la pénurie s’étend dans certaines professions
techniques, d’enseignement et de santé entre autres.
On
manque de vocations pour l’enseignement secondaire où l’on abaisse les notes d’examen
de recrutement pour combler un déficit de plusieurs milliers d’enseignants dont
900 en Seine-Saint-Denis… bizarre ! Mal payés, soumis à des violences
verbales et physiques et à des divagations ministérielles incessantes sur les programmes,
les candidats à ce métier diminuent. La perspective des grandes vacances ne
suffit plus.
Dans
le domaine de la santé, on note une baisse de fréquentation des médecins et une
augmentation des files d’attente dans les urgences. On manque de médecins car
le numerus clausus ne permet pas le renouvellement… Tiens, tiens. Pourquoi ne
pas faire comme pour les bacheliers, aurait-on peur d’avoir des médecins
ignares ? Les médecins français de campagne disparaissent et les médecins
des hôpitaux parlent de moins en moins bien le français… comme quoi il y a du
travail en France !
Dans
ce pays où l’on a pris l’habitude de dire « Mets-toi fonctionnaire ou
rentre à la SNCF, mon fils, tu seras tranquille », il reste des jeunes
courageux, téméraires ou inconscients, qui lancent leur propre entreprise.
Seuls les chanceux, les bosseurs des 60 heures par semaine, les plus doués
éviteront l’hécatombe grandissante des entreprises qui ferment. Gare à ceux qui
embauchent, le péril est chaque jour au coin de la rue. Ils apprendront le « Qui
n’avance pas, recule », slogan que nos têtes d’œuf de l’ENA n’ont pas dû
apprendre, à moins que lorsque l’on parle d’avancée, ils pensent : nombre
de bacheliers et d’immigrés, chômage, etc.
Si
des parents aux enseignants on n’apprend pas aux enfants les limites de
liberté, si, en supprimant tous les obstacles, on n’apprend pas que la vie est
une lutte permanente, si on ne met pas le savoir au rang de l’ouverture d’esprit
aux connaissances futures et à un métier, alors nous ne leur préparerons pas le
meilleur avenir. Il serait bon que nos parents et nos gouvernants s’en imprègnent.
C'est dans le gouvernement républicain
que l'on a besoin
De toute la puissance de l'éducation.
De
l'esprit des lois [ Montesquieu ]
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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